15. Faire de ses rêves une réalité ?
L’esprit embrouillé, avec cette température estivale qui n’aide pas, ne sais plus trop quoi penser mais... mais je ressens une excitation assez intense…
J'ai cette chaleur au creux du ventre mais aussi celle qu'on ressent lorsque le rouge de la gêne nous monte aux joues. Un très fort désir sexuel me gagne... fort, oui, mais honteux également... car, en fin de compte, ce rêve ne vient-il pas bousculer une nouvelle barrière morale en moi ?
Tant bien que mal j'essaie de me détendre en me prélassant au bord de la piscine.. rien n'y fait. Donc je décide de me rafraîchir les idées en faisant quelques longueurs ( en gros de faire trempette pour me rafraîchir) J'adore dans ces cas là, faire quelques brasses sous l'eau, car j'ai l'impression que le temps s'arrête et je suis bien...
Ce rêve m’a perturbée, quelques jours durant, je ressentais un vrai trouble à chaque fois qu’il se rappelait à mon esprit. Ce n’est que quelques jours plus tard, que la pression est devenue un peu trop forte.
J’étais alors dans la piscine, et Christophe, parti faire quelques courses au supermarché du coin.
Je venais donc de faire quelques apnées, et entamai à peine de faire la planche lorsque j'ai entendu la voiture rentrer dans l'allée et descendre la pente du garage.
Quelques instants plus tard j'ai vu apparaître mon homme sur la terrasse et se rapprocher de moi.
- Salut mon amour, ça a été comment les courses ?
- Tranquille, j'ai trouvé tout ce qu'il fallait pour ce week-end, et il y une offre sur un coffret jack daniel's, j'ai pris.
- C'est cool..
Je le regardais un peu à contre jour. Il est beau, bien bronzé, avec le t-shirt collé par la transpiration, on devinait sa musculature... je le trouvais très... à mon goût...
Le souvenir de mon rêve et le soleil qui m'avait un peu ramolli le cerveau et tout ce qui était instinctif, primaire, animal prit rapidement le dessus... en gros le désir me gagnait sérieusement.
J'étais d'humeur espiègle, et voulus l'attirer dans mes filets, à ma manière...
Je plonge sous l’eau pour me rapprocher, et ressors la tête un peu plus loin...
Je fis mine de vouloir sortir de l'eau :
- Tu m'aides ?
Je tendis la main vers lui qui se pencha bien pour l'attraper pour me hisser hors du bassin.
C'est là qu'après avoir posé mes pieds en opposition sur le mur et, avant qu'il n'ait pu se préparer à m’aider, je tirai d'un coup sec, et ce qui devait arriver, arriva, je réussis à l’entraîner dans l'eau.
Le temps de sa surprise, je sors de l'eau rapidement en rigolant.
Temps d’arrêt, mutine : -Tu viens ?
Et je pars en courant vers la maison en riant de plus belle, et j’entends Christophe qui sort de l’eau derrière moi.
Je franchis le seuil de la maison, et, rentrer mouillée dans cette semi pénombre de fraîcheur me fait frissonner mais rajoute quelque chose de particulier à.. l'ambiance.
Christophe ne tarde pas à rentrer à son tour et me regarde et:
- Tu ne perds rien pour attendre...
Je me tourne vers lui, le regarde en souriant et tout en le fixant, je porte mon index devant mes lèvres :
- Chuut.
Je me tourne et avance doucement tout en défaisant, le lacet de mon haut de maillot que je laisse tomber au sol.
Il me suit du regard.
J'avance toujours, en le regardant par dessus mon épaule, il me bouffe des yeux et se rapproche de moi.
Je m'arrête quelques mètres plus loin et c'est le lacet de la culotte de mon maillot qui glisse.
Je lui jette un sourire coquin, alors que je suis nue encore mouillée dans le couloir frais et sombre de la maison de ses parents, là tenant derrière moi mon dernier vêtement au bout des doigts....
il se rapproche et je me jette sur lui pour l'embrasser.
Nos bouches se dévorent l'une l'autre.
De caresse en baiser, de baisers en caresses, il se retrouve également nu. Je lis dans son regard de feu tout le désir qu'il a pour moi, je sens nos cœurs battre l'un contre l'autre dans nos poitrines...
Il me soulève alors, nous nous embrassons encore et nous rentrons dans la première pièce venue.
Il me dépose, et le froid de la table de la cuisine sous la glissade humide de mes fesses me fait un drôle d'effet...
Je m'allonge alors sur le dos, jambes repliées et écartées avec les pieds posés sur le rebord.
Je crois que tous ces événements passés ont en quelque sorte vraiment libéré... la chienne qui sommeillait en moi. Plus de culpabilité, ni de peur...seule reste une énorme envie de sexe...
Christophe vient déposer ses lèvres sur mon nombril.
Lui aussi est encore mouillé et les gouttes d'eau qui ruissellent du bout de son nez me donnent des petits spasmes respiratoires qui n'aident pas à mon trouble.
Il descend pour venir glisser sa langue entre mes lèvres humides...
Ses petits coups de langues sont divins, je sens cette humidité gagner encore plus la région.
D'une main je m'accroche au bord de table, de l'autre je glisse mes doigts dans ses cheveux..
Sa langue vient également chatouiller mon autre petite fleur. Et oui, ici également c'est plus que de la curiosité qui naît c'est, je crois à cet instant, du désir, ou plutôt une espèce d'excitation d'aller plus avant dans ce qui pourrait arriver et de s'y laisser porter... être libérée et accepter de se sentir chienne... je ne trouve pas d'autre mot, et il est utilisé au sens le plus positif du terme...
Il ne s'y trompe pas, un doigt vient glisser à l'ouverture de mon intimité.
Je le sens qui se redresse et continue ses caresses... son doigt fait de longs allers retours entre mes lèvres et... plus bas... je me laisse porter... jusqu'à un petit "oui vas-y" lâché lorsque son index était plutôt proche de mon petit œillet...
Une dernière remontée puis... le message semble être passé... son doigt lubrifié de moi, vient doucement glisser et s'introduire tout doucement pour la première fois par ici.
C'est étrangement bon... c'est fort mais bon...
D'autant plus que je sens une caresse plus clitoridienne s'amorcer en même temps... la tornade se met en route, c'est une force 5...
Je ne tiens plus, je trépigne allongée sur cette table...Mon souffle devient rauque, mes gémissements deviennent des rugissements...et je ne tarde pas à atteindre l'orgasme.
Il présente alors son sexe devant le mien, et je ne me contrôle plus.
J'ai envie de quelque chose de fort...et nous sommes très connectés. Je pose mes jambes sur ses épaules et il attrape le haut de mes cuisses et me tire à lui en même temps qu'il glisse en moi d'un grand coup de rein…
Et les événements se sont enchaînés comme nous nous sommes déchaînés sur cette table.
Au bout de quelques instants d'intense pénétration, je me relève et me retrouve assise pour mieux profiter de ce paysage offert par mon amant...
Je plante mes yeux dans les siens... et des encouragements plutôt crûs sortent de ma bouche... je ne me reconnais pas, du moins pas à ce point là... même si lorsque je dis crû ce n'est pas vraiment ce que appelle le "dirty talk" mais c'est plutôt dans la façon de prononcer.
Mes encouragements qui n'étaient plus susurrés mais intimés comme des ordres donnés presque sèchement…
Et notre étreinte prit encore de la vigueur, de la passion, mes doigts, mes ongles étaient plantés dans sa chair comme lui dans la mienne d'une autre manière.
La chaleur grimpa de plus en plus, et l'eau de la piscine fût vite remplacée par nos sueurs...
L'inconfort de cette table ne me gênait guère tant le plaisir qui m'étreignait était fort, et puis, faire cela dans la pénombre au beau milieu d'une cuisine rajoutait du piment à notre corps à corps...
Pris dans ce tourbillon de passion, nous atteignîmes tous deux un formidable orgasme....
Après cet été très sensuel que nous avions passé, notre petite vie a repris son cours : dernière année d’études, petits boulots…
A une petite différence près : nous avions donné un ton plus érotique à notre vie privée. Nos ébats étaient bien plus libérés, nous parlions plus ouvertement entre nous de nos différentes envies et fantasmes.
Nous grandissions sur ce chemin, et nous avancions dans notre vie de jeunes adultes. Comme je vous l’ai déjà dit, à l’époque, pas de réseaux sociaux, les balbutiements d’internet, ou plutôt ses babillements pour le grand public, le libertinage n’était pas monnaie courante, réservé à une certaine tranche de population. Ainsi, nous ne nous épanchions pas sur ces penchants transgressifs qui nous habitaient.
Pas évident, de garder pour nous ces choses là, entre nous ça allait, envers le monde extérieur nous étions dans le secret un peu honteux. Nous n’avions effectivement pas trouvé de gens semblables à nous sur ce terrain là, hormis dans certains magazines spécialisés…
Nous nous sentions un peu en marge. D’autant plus, que dans notre quotidien, notre entourage étudiant n’était pas vraiment dans cette dynamique là. c’étaient les études, les soirées plutôt festives et bon enfant, alcool musique et pétards, il n’y avait pas de débordements trop intimes à part lorsque des célibataires se plaisaient, la dérive se faisait tout naturellement comme partout, comme ce que nous avons tous vécu quand nous étions plus jeunes et insouciants. Enfin, pour bon nombre de nos potes et camarades, nous étions le couple, l’institution, ensemble depuis presque 4 ans ! Et, à cet âge là, c’est presque digne presque des noces d’or !!
Moi, personnellement, j’avançais avec cette dualité, là, tapie au fond de moi, jusque dans mon âme. C’était particulier et un peu difficile à vivre. Jeune, insouciante, avec l’esprit festif, toujours partante pour faire la fête, sortir, s’éclater et succomber à toute cette ivresse. D’un autre côté, l’envie d’explorer d’autres choses sur le plan sexuel, un désir grandissant de choses différentes et intensément et sensuellement folles.
Christophe, aussi, avait l’air d’avancer sur le chemin. Je le voyais au travers de nos discussions, quand nous avons fait le point, ou tout simplement en se remémorant tout ce que nous avions vécu jusque là.
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