Pardon
Hors de ma prison
Tout un monde m’attend
Hors de question, pourtant
De quitter mon ami
Le monde le terrifie
Ses viveuses horreurs
Lui pétrifient le cœur
L’emplissent de cauchemars
Un simple regard
Au travers la fenêtre
Le pare de mal-être
Le couvre de regrets
Est-ce qu’en secret
Il juge sauvage
Mon gré de voyage
Mon désir de fuir ?
Mes ocelles chavirent
Aux cieux qu’il trouve trop bleus
Est-ce qu’à l’avenir mes yeux
Auront toujours des barreaux
Mais à suivre les passereaux
Je serais si seul
Sans mon fiérot veule
Muré de forêt
L’empyrée a peu d’intérêt
Quand on s’y abandonne
Sans personne avec qui l’admirer
Aussi j’épie le chas
J’aimerais mieux être un chat
Pour me glisser dehors, dedans
En vas, en vients prudents
Au travers du fer
Je volerais en poussière
À moins que je rechigne
La meurtrière maligne
Pour rester à jamais
Là, s’il me permet
Assis sur son giron
Je chanterais mes ronrons
Je resterais ici
Jusqu’à l’hiver de nos vies
Je saurais que le monde
Ses envies, ses colombes
Seront là demain
Que ce vaste chemin
S’emprunte à l’envi
Alors ce félin-ci
N’ira pas aujourd’hui
Mais je ne suis autrui
Ni libre, ni chat menu
Et la pluie, la vue des nues
Emplit mon cœur de peine
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