L'ASC VS les démons - partie une

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Je sors de la cabine pour me laver les mains. Gwenn est déjà au niveau des lavabos, réarrangeant sa chevelure qui avait perdu en discipline lors du combat. Elle se rince ensuite le visage et me dit, sans même me regarder, se contentant de fixer son reflet dans le miroir :

- Je ne t'ai pas encore remerciée pour avoir sauvé la vie de mes compagnons.

J'aurais pu lui dire qu'elle n'en avait pas besoin, que je suis heureuse de les avoir aidés, parce que j'aurais eu de la peine de perdre deux personnes aussi gentilles envers moi, que c'était la moindre des choses pour les remercier de m'avoir eux-mêmes sauvé la vie, mais la perspective de l'entendre enfin me remercier est trop plaisante. Il est hors de question de laisser passer cette occasion.

Je garde donc le silence, pendant qu'un sourire de satisfaction se dessine d'avance sur mon visage.

Elle se tourne vers moi et finit :

- Merci.

Plus que la délicieuse sensation d'enfin recevoir un remerciement de la part d'une personne aussi fière, qui jusque là me traitait en inférieure, je sens mon coeur se gonfler de fierté face à cette marque de reconnaissance venant d'une femme aussi forte. C'est donc du fond de mon âme que vient le sourire que je lui offre en retour.

Elle ne me le rend cependant pas, me contournant simplement à la place pour sortir des toilettes. Je la suis et nous retournons ensemble sur le parking, où nous attendent ses subordonnés. Le jeune homme est encore allongé sur la banquette arrière, inconscient, pendant que sa camarade est agenouillée sur les tapis de sol pour veiller sur lui.

- Comment va-t-il ? s'enquiert leur supérieure en passant sa tête par la fenêtre.

- Il dort paisiblement. C'est bien. Il peut ainsi récupérer tranquillement des épreuves des derniers jours.

- Remettons-nous en route, dans ce cas. Si nous ne pouvons même plus nous arrêter sans crainte dans un édifice catholique, autant compenser en arrivant à Rome le plus tôt possible.

Sur ces mots, elle s'installe au volant, attrape une bouteille d'eau pour en prendre une gorgée, puis met le contact, pendant que je m'assieds à côté d'elle et attache ma ceinture.

En regardant dans le rétroviseur, je constate qu'une des rares voitures garées devant la station-service démarre en même temps que nous pour s'engager sur la même route, ce qui n'est pas étonnant étant donné que c'est pour l'instant le seul chemin empruntable.

Je reporte donc mon attention sur ma voisine pour l'interroger :

- Que se passera-t-il une fois que nous arriverons à Rome ?

- Nous nous rendrons à la basilique Saint-Pierre.

- C'est le fameux endroit où le démon ne pourra jamais m'atteindre ?

- Oui.

- Qu'est-ce que ça signifie ? Que je devrais rester indéfiniment cachée là-bas ?

- Ce ne sera pas nécessaire, rétorque-t-elle en souriant. Tu comprendras pourquoi une fois que nous serons arrivés sur place.

Tant mieux, mais quoiqu'ils me réservent, je ne compte pas l'accepter si ça m'empêche d'accomplir ma vengeance, ce qui promet de l'être, j'en ai bien l'impression. . .

Au moment où je me fais cette réflexion, la voiture est subitement cognée sur le côté, si violemment qu'elle se met à tourner sur elle-même. La conductrice lâche d'abord un petit cri de surprise en même temps que Noëmie et moi, mais garde, comme à l'ordinaire, son sang-froid, réussissant ainsi à reprendre le contôle du véhicule. En regardant dans le rétroviseur, je vois quatre hommes nous suivre. . . en volant ! Le bas de leur corps est entouré de flammes, qui semblent agir comme un moteur leur permettant de fendre les airs à toute vitesse.

Enzo, réveillé en sursaut par la secousse, se redresse en panique et demande d'une voix confuse :

- Hein ? ! Que. . . Qu'est-ce qui se passe ici ? !

Gwenn fronce les sourcils en répondant simplement :

- Nous sommes encore attaqués par des démons. . . Ils sont sûrement au courant de l'échec de leur entreprise dans le couvent. Ils ne seraient pas là, sinon. . .

Je me retourne pour voir si je peux pas reconnaître mon ennemi juré parmi eux, mais il n'en fait pas partie. Toutes ces créatures ont les yeux rouges, mais aucune n'a une longue chevelure argentée. Voilà qui est dommage. . .

Nos poursuivants tentent à nouveau de cogner la voiture, sans doute dans le but de créer un accident, mais la capitaine de l'ASC, qui les observe attentivement à travers les différents rétroviseurs, parvient à les esquiver en tournant habilement le volant, révélant par la même occasion qu'elle est une conductrice hors-pair.

Pendant ce temps, Noëmie s'empare d'une arme à feu pour viser nos adversaires par la fenêtre ouverte, imitée par son compagnon, qui, même s'il semble encore un peu perdu, s'adapte rapidement à la situation en la soutenant du mieux qu'il le peut. Les balles manquent de peu leurs cibles, prouvant une expertise en tir, mais les conditions les empêchent de toucher ne serait-ce qu'un démon : ces derniers, comme la voiture, ne cessent de bouger à une grande vitesse.

Gwenn nous annonce soudainement :

- Tout le monde descend dans trois secondes ! Un. . .

Elle appuie brusquement sur la pédale de frein. Si je n'avais pas attaché ma ceinture, j'aurais sans doute traversé le pare-brise. Les démons, surpris par ce brutal arrêt, nous dépassent et peinent à freiner leur élan. La capitaine en profite pour détacher sa ceinture en poursuivant :

- Deux. . .

Je l'imite et nous ouvrons tous les portières.

- Trois ! finit-elle en sautant du véhicule pour se jeter derrière lui.

Nous nous réfugions tous à ses côté au moment où nos poursuivants, remis de leur surprise, nous envoient des boules de feu. Celles-ci s'écrasent contre la voiture et les vitres se brisent sous l'intensité de la chaleur, pendant que le véhicule s'embrase. Nous nous écartons promptement pour ne pas être bûlés à notre tour.

Je balaie les environs du regard : collines, arbres et champs nous entourent. Nous sommes clairement au beau milieu de nulle part et n'avons même plus de véhicule pour fuir. Nous sommes donc contraints de vaincre ces démons si nous voulons nous en sortir et quitter au plus vite cet endroit désert.

Les trois soldats semblent en être arrivés à la même conclusion, car ils dégainent tous leurs armes, tandis que la capitaine prie :

- Que Dieu nous accorde la victoire.

J'ignore si ces mots atteindront leur destinataire, mais ce dont je suis sûre, c'est qu'ils marquent le début du combat à mort qui s'engage entre nos deux camps. . .

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