Chapitre 18
Cette affaire a eu une énorme couverture médiatique. Les photographes et autres journalistes ont fait le pied de grue devant la maison pendant au moins quatre jours, espérant prendre mon visage ou notre couple dans leurs lignes de mire. Je n’ai jamais cessé de penser que toute cette attention arrive bien trop tard… C’est vrai. Où étaient tous ces gens, toutes ces personnes quand nous avions besoin d’aide ? J’en suis presque dégoûté…
Fidèle à sa promesse, mon petit lion ne m’a pas lâché : il m’a été d’un soutien sans faille, me consolant de ses bras frêles et pourtant si forts. Lydia m’a aussi été d’un grand secours : elle a été présente chaque jour du procès et nous tenait compagnie jusqu’à tard. Elle a été horrifiée par ma vie, par mes épreuves. Ses larmes ont été une épreuve difficile pour moi. Ma et Paps m’ont défendu bec et ongle et finalement… le tout a été payant.
Albi ne sera plus jamais un homme libre, même s’il a tout fait pour clamer son “innocence”.
Cela fait un peu plus d’une semaine. Une semaine où mes plaies ont été réouvertes à vif. Lentement mais sûrement, je me soigne à nouveau. Je ne suis pas seul. Ce soir, je retrouve mon petit lion dans notre chambre, attablé devant l’ordinateur portable familial.
Que fait-il ?
Je me penche sur son épaule et vois sa nouvelle boîte mail ouverte, une fenêtre message active. Il écrit… à l’inspecteur Hérault.
- Je… Qu’est-ce que tu fais ? demandais-je, réellement surpris.
- Oh… Je… Je ne t’ai pas entendu entrer…
Je regarde la date d’envoi : il tente - ? - d’écrire ce mail depuis plus d’une semaine.
C’est quoi ce bordel ?
Je l’entends soupirer avant qu’il ne se lève et ne me prenne dans ses bras. Ses lèvres se posent sur les miennes. Il m’explique : l’inspecteur Hérault lui a demandé de lui écrire si jamais il retrouvait un jour la mémoire. En rigolant, il m’avoue que l’inspecteur lui a fait comprendre que son “enquête” a été l’une des meilleures de sa carrière.
- Je… je n'ai juste… pas eu le temps, me dit-il, un sourire triste scotché au visage.
Mais quel con !
Je réalise avec effarement qu’il a retrouvé la mémoire… il y a presque trois semaines maintenant. Et je… je n’ai pas réagi en conséquence.
- Ne te biles pas, continue-t-il semblant lire dans mes pensées. Je vais bien.
Comment ? Comment peut-il dire ça ?
- Je dois juste… mmmh… extérioriser certains de mes démons. Et comme je ne veux plus jamais revoir un psy… - il grimace alors de dégoût - L’inspecteur Hérault me semble être la personne adéquate.
Il se rassoit. À mon tour à présent. Je le soulève et le place sur mes genoux. Je dois savoir. Il se tourne vers moi, toujours avec son sourire triste. Puis il se met à taper.
Bonjour inspecteur,
Comme promis, je vous écris. Ça y est, ma mémoire est revenue. Je vais pouvoir tout vous raconter. Mais avant cela, sachez que j’ai enfin trouvé ma place. Vous vous souvenez de notre discussion ? Je sais à présent qui je suis, j’ai enfin découvert mon vrai moi…
Pour que vous puissiez tout comprendre, je dois d’abord vous avouer une chose. Le sentiment que je n’arrivais pas à définir au sujet de Rey Renaud était bien de l’amour. J’espère que cela ne vous choque pas car cet amour est un élément clé de l’affaire.
Le matin de ma disparition - ou de mon kidnapping, appelez ça comme vous le voulez - j’avais avoué sans le vouloir mes sentiments à Rey. Et… il m’avait rejeté. Je me sentais comme le dernier des imbéciles. Bien sûr qu’il n’allait pas vouloir de moi ! Mais j’avais espéré… Je n’ai pas pu poser mes pieds au lycée ce jour-là. Je me sentais… vide… désespéré.
Je me suis mis à errer sans réel but, avant de me trouver pas loin de ce que j’appelais mon refuge : il s’agissait d’un vieux cyprès dont le cœur avait été coupé. Bref. J’étais dans la clairière lorsque Richie Turner m’est tombé dessus. C’est un mec du quartier avec qui j’avais déjà eu des déboires, si on peut dire ainsi.
Il s’est jeté sur moi, me frappant puis… il m’a montré une photo. Une photo où Rey m’embrassait, me menaçant de la dévoiler. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans ma tête à ce moment-là : ma seule certitude était qu’il ne devait pas ternir la réputation de Rey. J’ai senti… comme une envie de meurtre.
Mon plan était simple. Le tuer pour me suicider juste après. Ainsi Rey aurait été débarassé et de cet imbécile et de moi-même. J’étais alors déterminé même si je savais que je n’avais aucune chance.
J’ai presque envie de l’arrêter mais ne fait rien. Je vois bien qu’il a besoin de tout faire sortir.
C’est là que je l’ai entendue. Ou plutôt sentie. Je savais que quelqu’un me surveillait, m’espionnait. J’avais perçu un regard brûlant sur moi depuis quelques jours déjà. Je n’aurai jamais imaginé que cela aurait pu être elle. Elle a hurlé, me demandant de ne pas faire ça. Je ne me souviens pas de ses mots exacts mais juste le son de sa voix m’avait pétrifié.
Richie en a profité pour me jeter au sol. Son sourire était vraiment mauvais.
- Je vais en finir avec toi, m’a-t-il alors dit, armant ses poings.
C’est là que maman a eu une réaction bizarre. Elle s’est mise entre lui et moi et lui a déclaré d’une voix caverneuse :
- Si quelqu’un doit le tuer, c’est moi et personne d’autre.
Richie s’est mis à rire. Il faut dire que ma mère n’avait pas le gabarit pour l’affronter. Elle a alors sorti une arme à feu. Une toute petite arme à feu.
- Écoute-moi bien, sale morveux. Ne t’avise pas de nous suivre. Ne t’avise pas t’ouvrir ta grande bouche. Sinon c’est toi que je buterai. C’est bien compris ?
Richie n’a pas demandé son reste et s’est enfui. Elle m’a alors prise dans ses bras et j’ai eu comme un éclair de lucidité. Je ne voulais pas partir avec elle. Non. Je devais m’expliquer avec Rey. Empêcher ce crétin de poster la photo sur les réseaux. Je me suis débattu. Elle m’a alors assommé avec l’arme. J’ai su par la suite qu’elle n’était même pas chargée.
Lorsque j’ai repris connaissance, j’étais dans une espèce de grotte. Ma tête me lançait et un filet de sang s’échappait d’une plaie au front. J’ai voulu me lever mais j’étais attaché. Je ne savais pas ni où j’étais ni depuis combien de temps j’étais là. Puis elle est entrée.
- Nous avons commencé un petit voyage mon Tristan. Un voyage qui nous mènera vers ton père.
Ses yeux. Ses yeux reflétaient sa folie. J’étais terrifié. Je ne voulais pas la suivre. Mon ancienne ville se trouvait à des centaines de kilomètres de chez les Renaud. Et je ne voulais pas y retourner. Tout, sauf ça. Elle a dû le comprendre car elle m’a forcé à avaler mes pilules en les enfonçant dans ma gorge. Après… C’est un peu flou. Je ne saurais dire combien de temps je suis resté avec elle. Elle me faisait avaler des pilules régulièrement.
J’ai trois choses qui me sont revenues mais pas nettement. Nous sommes arrivés à une aire d’autoroute, vous savez ces petites stations services qui font aussi restaurant. Une femme blonde s’est stationnée près de nous et est entrée. Je ne sais pas si elle a oublié les clés sur le contact ou simplement si elle pensait qu’elle n’avait pas besoin de les emmener… Dans tous les cas, maman a sauté sur l’occasion : j’avais repris un peu mes esprits et j’ai essayé de l’en empêcher mais ce fut peine perdue. Elle m’a jeté dans la voiture et nous nous sommes enfuis avec.
J’ai voulu m’échapper en sautant pendant qu’on roulait : je n’ai réussi qu’à provoquer un accident. La voiture a pris feu : si j’étais tétanisé à la vue des flammes, pas elle. Elle les regardait danser avec une fascination macabre. Je ne sais pas pourquoi mais elle m’a sorti de là avant de me traîner dans une petite cabane. Je me souviens qu’il y avait un vieux matelas : je me suis allongé dessus, complètement paniqué, tremblant de tout mon corps. Elle a voulu me forcer à prendre mes pilules mais je me suis débattu, renversant ainsi le bocal.
J’ai à peine eu le temps de comprendre ce qui se passait : j’ai juste vu qu’elle avait retrouvé une arme, un fusil de chasse, et qu’elle la braquait sur moi. Puis elle m’a asséné un coup de crosse et j’ai à nouveau perdu connaissance.
Je me suis réveillé à cause d’une odeur âcre de fumée.
Elle a remis ça… Je vais mourir brûlé.
C’est ce que je me suis dit. Mon corps était lourd et je peinais à bouger. Puis j’ai senti qu’elle me soulevait et l’air frais de la nuit me fouettait le visage. Quelqu’un… quelqu’un criait. Une voix d’homme… Suite à mon… comment dire… ma rébellion, elle me droguait plus souvent… j’étais complètement amorphe tout en étant conscient de ce qui se passait autour de moi.
Elle m’a traîné dans les bois… puis dans un champ qui me semblait désert… Le sol était jonché de pailles de maïs… Elle m’y a allongé et a essayé d’y mettre le feu mais le propriétaire a déboulé et nous avons fui. Encore.
Elle a essayé de me brûler vif quatre ou cinq fois. C’était horrible : j’étais conscient de ce qu’il se passait mais sans pouvoir bouger ou même communiquer. Puis… elle a été à cours de médicaments et nous sommes arrivés dans la fameuse maison où Thibault m’a retrouvé.
Elle avait des liens de serrage avec elle. Je ne sais pas où ni comment elle se les était procurés mais elle s’en est servi pour m’attacher à une chaise qui était là. Je reprenais lentement mes esprits : j’ai essayé de lui parler, de la raisonner mais j’avais l’impression que je m’adressais à un mur. Ma tête me lançait, j’avais comme l’impression que mon cerveau allait exploser.
Elle est sortie pendant un moment, j’ai bien essayé de crier, d’appeler à l’aide mais ma voix ne portait pas : j’étais en panique total, la gorge en feu. Lorsqu’elle est revenue, elle portait des vieux bidons : j’ai tout de suite compris ce qu’elle s’apprêtait à faire. J’ai hurlé et elle m’a frappé à la tête. Fort. Elle en a versé un sur elle et l’autre sur moi avant de disperser le reste tout autour de nous. Puis elle a craqué une allumette.
Elle s’est alors penché sur moi et m’a dit :
- Nous allons le rejoindre mon Tristan. Nous allons rejoindre ton papa.
- Non… Maman… Non… Je… Je ne veux pas… Je veux… vivre…
Ses yeux se sont alors allumés et toute folie les a déserté. Elle me regardait, pour de vrai cette fois-ci, pour la première fois depuis une éternité.
- Qu’est-ce que je suis en train de faire ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Pardonne-moi mon Tristan, pardonne-moi.
Elle m’a alors détaché. Elle brûlait déjà : elle s’est allongée au sol et a croisé ses mains sur sa poitrine. Je me suis alors traîné hors de la maison. La suite… Vous la connaissez.
Je me suis souvenu de toute ma vie. Je ne sais pas aujourd’hui si cela en valait la peine ou non. Mais bon. Il s’agit de ma vie, de mes souvenirs.
Aujourd’hui, je vais mieux. J’ai trouvé ma place et elle se trouve dans la famille Renaud.
Voilà. Chose promise, chose dûe.
J’espère ne plus jamais avoir à faire à vous.
Tout ce temps… Tout ce temps… Richie connaissait la vérité ? La colère bout en moi. Je tremble de frustration. Si il avait parlé peut-être que…
- Ce que l’inspecteur n’a pas besoin de savoir… murmure-t-il…
Il se replace alors dans mes bras. Ses jambes sont du même côté, ses bras attachés autour de mon cou et il pose sa tête contre mon épaule. Je le serre contre moi.
Il tremble ?
- Je… J’ai vraiment essayé de tuer Richie…
Il a… quoi ?!
- Lorsque j’étais à califourchon sur lui, je n’avais plus toute ma raison. J’étais ivre de colère et j’ai… sorti mon cran d’arrêt. Je l’ai alors placé sur son énorme cou gras, pile sur la jugulaire et… je l’ai enfoncé. Richie a commencé à saigner et à hurler mais rien n’aurait pu m’arrêter si maman n’était pas intervenue. J’aurai… réellement mis mon plan à exécution. Tuer Richie. Puis retourner l’arme contre moi. Je… J’aurai été capab…
Je l’embrasse. Pour le faire taire. Je ne veux plus entendre tout ça. C’est de ma faute. Entièrement de ma faute. Si je n’avais pas eu cette réaction ce matin-là, tout cela ne serait jamais arrivé. Mes larmes cascadent le long de mes joues, vainement essuyées par une main amoureuse. Ses doigts se glissent entre nos lèvres.
- Mon démon angélique… Je… Je suis un monstre… Richie n’est pas la première personne que je voulais tuer… J’ai…
- Tais-toi. Je m’en fous de ton passé. C’est notre avenir qui compte.
Ces paroles sont on ne peut plus sincères. Je suis quand même heureux qu’il ait retrouvé ses souvenirs mais… tout ce qu’il a pu faire avant ne m’importe pas. Ce qui compte aujourd’hui, c’est nous, nos sentiments, nos parents et la route qui se déroule devant nous. Je le lui dis et ses yeux se remplissent de larmes.
- Tu en es bien sûr ?
- Oui. J’en suis même certain.
Il me sourit alors et appuie sur le bouton envoyer.
Un peu plus tard, nous nous retrouvons comme à notre habitude sur le toit, observant les étoiles et la demie-lune. Une des phrases de son mail me revient alors en mémoire : Vous vous souvenez de notre discussion ? Je sais à présent qui je suis, j’ai enfin découvert mon vrai moi… J’ose lui poser la question.
- Oh… ça… me répond-il. Le deuxième jour, avant votre visite… l’inspecteur est venu m’interroger dans ma chambre. Il trouvait mon amnésie… mmmh… disons… pratique. Il m’a même avoué me soupçonner du meurtre de ma propre mère. Il était tellement convaincant que je me suis mis à douter. Après tout… Je ne me souvenais de rien : j’étais peut-être un meurtrier.
Je reste bouche bée. Comment ce crétin a-t-il pu ne serait-ce qu’y penser ? Tristan perçoit mon trouble et en rit.
- Devant mon air un peu paniqué, il s’est vite rétracté et presque en rigolant : je suppose qu’il a dû vous le dire. J’avais non seulement une commotion cérébrale et les vêtements imbibés d’essence mais en plus mon corps n’aurait jamais dû fonctionner correctement avec le taux d'anxiolytique qu’il contenait. Il voulait juste voir ma réaction.
Mais quel crétin !
Il prend ma main pour que l’on redescende dans la chambre. Allongé sur le lit, il se place dans le creux de mon épaule, sa jambe passée par-dessus la mienne. Sa main se balade sur mon torse et je ne peux empêcher mes muscles de se contracter. Je l’entends déglutir.
- Rey… murmure-t-il.
- Mmmh ?
- Demain… Tu… Tu pourrais nous emmener à la grotte ?
- À la grotte ? Oui… pourquoi pas…
- J’ai hâte… J’ai une surprise pour toi.
Une surprise ? Mais de quoi il parle ?
Je m’apprête à lui poser la question mais je constate qu’il a les yeux fermés. Je crois bien que la discussion est close.
- Bonne nuit, mon coeur.
Je l’entrevois sourire avant qu’il ne pose un baiser à la base de mon cou.
Le lendemain, mon petit lion est fébrile. Dès qu’il pose les yeux sur moi, ses joues se teintent de rouge. Cette réaction serait vraiment adorable si je n’étais pas moi-même stressé à propos de sa surprise. Je déteste les surprises. Nous prenons la route et je dois dire que je me sens bizarre… Trist ne m’a pratiquement pas touché depuis ce matin hormis mon bisou de réveil. C’est inhabituel de sa part, lui qui est si tactile.
Arrivé dans notre antre, Tristan me semble ailleurs, complètement perdu dans ses pensées. Il installe au sol un grand tapis, chose qu’il n’a jamais fait, et prend le temps de le lisser. Je n’en peux plus et l’attire contre moi. Je prends possession de ses lèvres, presque avec brutalité. Ses yeux s’ouvrent en grand et il prend quelques secondes avant de réagir.
Finalement, sa langue vient danser avec la mienne et ses mains attrapent mes cheveux qu’il tire doucement. Mon corps réagit instantanément. Il s’agrippe à moi, se mettant d’abord sur la pointe des pieds puis… Je le sens prendre de l’élan et sans détacher nos lèvres, il accroche ses jambes autour de ma taille.
Oh putain !
Je manque de m’étouffer. Cette position… est plus que suggestive. Il se serre contre moi, allant jusqu’à… onduler ?! Sa bouche descend le long de mon cou et sa langue glisse jusqu’à ce fameux carré de chair tendre qui…
Seigneur…
… m’excite au plus haut point. Je ne peux m’empêcher de déglutir. Je ne sais pas si je dois l’arrêter ou non. Finalement, c’est lui qui se détache de moi. Je ne saurais dire quelle tête je fais en ce moment même. Celle de Tristan est à couper le souffle… Les joues rosies, les lèvres gonflées… je ne vais jamais pouvoir me contrôler si il recommence ce qu’il vient à peine de faire.
Il se met à fouiller dans son sac et me sort un petit paquet cadeau. Je le regarde, sincèrement surpris.
- Tiens… C’est… C’est ma surprise. Mais elle ne tient pas que dans ce paquet. C’est… bien plus que ça.
Il s’assoit sur le tapis et m’y invite. Il regarde partout sauf dans ma direction.
Mais… que peut contenir ce…
Finalement, il attrape ma main et m’attire. Je tombe littéralement près de lui, allongé. Ses lèvres se posent sur les miennes, pressantes.
- Attends. Je sais.
Mon coeur bat à cent à l’heure. Trop de montagnes russes. Il s’assoit entre mes jambes et prend mes mains contenant le paquet pour les placer autour de lui. Il tourne alors sa tête vers moi et m’embrasse fougueusement pendant que nos mains triturent l’emballage. Je veux voir ce que contient cette fameuse boîte et le repousse gentiment.
Bonté divine…
Je n’arrive pas à croire ce que je vois. Le rouge m’est certainement monté aux joues : j’ai les oreilles en feu… mais pas que…
- Mon démon angélique… Je… hésite-t-il, tout bas. Tu… Tu m’as pris toutes mes premières fois…
- Toutes… tes… premières… fois ? répétais-je tout en déglutissant.
- Oui, rigole-t-il, toutes mes premières fois. Mon premier baiser (Gloups). Mes premières caresses (seigneur…). Ma première crise de jalousie… Mon premier chagrin d’amour… Mon premier… amour… Il ne me restait qu’une seule première à t’offrir…
Mon regard se pose alors sur la boîte ouverte sur ses genoux… Ses yeux me cherchent… Je ne sais plus à quel saint me vouer. Lorsque je plonge ma prunelle dans les siennes… je manque de devenir fou en y lisant tout le désir qu’elles recèlent.
Ma bouche se pose sur la sienne, lentement, tendrement. Il se retourne pour pouvoir me faire face, laissant le paquet dans ma main droite. Ses doigts se baladent sur mon torse et mon corps, déjà bien émoustillé, en demande encore plus… toujours plus…
- Guide-moi, mon démon angélique… me murmure-t-il.
- Si… plutôt… tu laissais tes sentiments s’exprimer ?
Il me regarde, un instant surpris, puis prend possession de mes lèvres en souriant… avant que son corps et le mien ne fassent plus qu’un…
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