De profundis
Une semaine auparavant.
Une affluence sombre se presse contre les grilles. La masse monochrome serpente, agitée par quelques remous succincts. À l'intérieur de l'enclos vert, des célébrités gouvernementales, des officiels, des cravatés de gris, sont plantés comme des piquets, hochant la tête avec componction, alors que des photographes, sans aucune espèce de vergogne, mitraillent, tirent le portrait des stars présentes.
Dans la foule, des quidams soufflent : ''T'as vu ? C'est unetelle, là, avec la voilette ! Et là, y a untel, derrière ses lunettes noires.''
Une demi-douzaine de caméramen ont réussi à s'introduire dans le lopin pour ce dernier voyage. Ils filment en continu : les visages, principalement, guettant le moindre signe d'affliction, ou, qui sait, d'une joie inadéquate. Lentement, le cercueil encordé de Pascal s'enfonce dans la béance, maintenu par quatre fossoyeurs impavides.
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