VOMI
Sorti de la gouttière où la pluie m'a lancé
Je me suis redressé et je n'ai vu qu'un mur...
Mon ombre projetée qui dit m'élever :
J'ai rampé, araignée, vers un destin moins dur.
Sorti de la gouttière où la vie m'a vomi,
Je me suis accroupi contemplant le mur blanc...
Mon parage est très noir et ma race est honnie :
Comment vais-je éreinter en épargnant le sang ?
Il n'y aura jamais, dans mon temps finissant,
Aucune autre envolée du cygne déchantant...
Il n'y aura jamais aucun autre néant
Que celui qui m'a fait tout en m'abandonnant...
Tous mes pères sont grands, ils étaient déjà vieux ;
Tous mes pères sont grands, ils étaient presque morts ;
Mon repère est ancien ; en secret, il est mieux ;
Il s'énonce en écran : le dedans est dehors.
Finissons-en des murs, qu'ils soient noirs, qu'ils soient blancs !
Ils sont toujours trahis, un couloir leur échappe...
Qu'ils soient durs ou croulants, je m'évade en volant,
Ignorant la gouttière et l'égout et sa chape.
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