L'ÊTRE ÉTANT
L'être étant ne sait plus qui est quoi et pourtant,
C'est un regard du monde à l'envers du courant,
Un déclassé sériel qui va sans se mouvoir :
Se surprendre effondré, s'ériger sans déchoir.
J'amortis en vivant, je meurs en soulignant :
Pourquoi tant de rebonds quand le silence étend
Sa portée souveraine au lieu de percevoir
Le murmure encombrant des propos de trottoir ?
L'espace est déployé ; mon esprit le reprend...
C'est ouvert et c'est grand : je suis chez moi dedans.
L'être étant vit très bien sans la rature en noir
Du fâcheux délébile en son triste parloir.
Me sachant déjà mort, j'ai enfin tout mon temps :
Pourquoi tant de rumeurs pour remplir tous les blancs
Et pourquoi tant d'ardeur à vouloir se mouvoir ?
C'est l'absence de mots qui fonde le miroir.
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