POINT MORT
À l'appel de la mort, j'ai répondu : présent !
J'ai absorbé la lune à qui j'avais donné
La splendeur d'un atour pour toujours rayonnant :
Je ne l'avais pas vue, je l'avais projetée...
À l'appel de la vie, j'ai envoyé l'absent :
Absorbé, imbibé, impuissant, éclipsé !
À l'orée du réel, le mirage estompé
M'a dit qui j'effaçais où était le présent...
À l'aplomb du séisme est un long pleur vibrant :
Il s'échappe indolent des cris tous indécents;
Il s'échappe en pleurant des bruits et du rythme impudent :
Vaporeux, émouvant, il s'épanche, élégant...
C'est la nappe spectrale d'un écho jamais né
C'est l'onguent tout puissant d'un blessé sans sa guerre
C'est la rupture inouïe de l'orgie délétère
C'est la paix, c'est très lent : c'est la paix, c'est donné.
J'ai voulu le sommeil et le ciel s'est éteint :
Ce n'était qu'un mirage, c'était au ralenti ;
Ce n'était qu'un mirage et tout s'est amorti...
J'ai voulu le sommeil : hier était demain.
Fondu dans un nuage, étreint par le soleil,
Je suis à la dérive au-dessus des sommets
Ils ne m'inspirent rien, seul le ciel est la paix :
En lui, tout disparaît... et en lui, le réveil !
Annotations