MORT-NÉ
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Je suis né séparé, longeant depuis toujours,
Le chemin de crête entre Espagne et Pyrénées,
Entre pair et grand-père, abandon enragé :
Je suis né séparé, en la haine alentour.
Je suis né fatigué, espérant de toujours
Qu’on viendra m’enlever, qu’on viendra m’endormir
Pour un rêve éveillé où rien ne fait souffrir...
Je suis né fatigué, en l’amour, quel mot lourd.
Je suis né supplicié : la poubelle attendait
Un bocal agité dont j’ai été sauvé…
L’agonie commençait : je n’ai fait que gêner…
Je suis né supplicié : l’infamie commençait.
Je suis né attristé : mon chagrin est fâché.
Quand la fureur s’éteint, le mépris s’établit...
Entre les deux, "Amour"... Le mot est interdit,
Galvaudé tant de fois, il est prostitué.
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