DESSILLÉ
Le réel n’apparaît que pour être effacé
C’est la mort à son œuvre et la vie qui revient :
Le réel apparaît : c’est un reflet glacé,
Une image polie du démon qui nous tient !
La matière a fondu, nous sommes égarés
En la vision d’un monde où miroir est sans tain !
Ce réel, ce déclin, où nos yeux aveuglés
Contemplent un matin en croyant à demain.
Le sommeil est la fuite où je suis rattrapé...
Je cois trouver la paix mais je rêve en ce train
Qui me conduit vers où je croyais me cacher
Pour décrypter le vrai et tous mes faux gardiens !
Le réel n’apparaît que pour être effacé :
Mais d’où surgit ce monde où le chemin est vain ?
Il surgit d’outre-là pour les êtres parés
Et disparaît d’emblée quand l’ultime est aveint.
Une fête se tient ; le monde est maquillé !
Ci-gît la vérité, quand les fards ont déteint,
Que la farce est finie, au sein de la clarté,
Et qu’il n’en reste rien, que des lampions éteints !
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