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Pendant le vol, il se sentait approcher de la Terre promise, malgré l’angoisse qui montait : pourquoi Macodou viendrait-il l’accueillir ? Une fois encore, il se demandait ce qui en lui était attirant pour un être parfait. Il l’avait menacé, lui disant que son pays, tout comme lui, était porteur de malheurs. C’est là que Gilles prit conscience de son changement profond. Auparavant, une anomalie dans ses routines le mettait en colère. Aujourd’hui, le futur importait peu. Même sans Macodou, il allait vivre, profiter, sans plus aucun souci.

Il retrouva la chaleur en passant sur la passerelle. Il se laissa dépasser par les autres passagers, retrouvant immédiatement cette nonchalance si bien adaptée à ce pays. Il refusait de s’avouer la crainte de ce qu’il allait découvrir derrière la dernière porte.

Contrairement à son arrivée précédente, avec une prise en charge immédiate, il était dans la cohue qui se bousculait à la sortie. Les appels, les cris, les embrassades, les montagnes de valises et de colis le désarçonnèrent. Comment apercevoir qui que ce soit dans ce capharnaüm bruyant ? Il se faufile dans cette masse humaine, le regard inquiet de ne pas apercevoir la silhouette aimée. Il n’avait pas prévu ça, ne sachant même pas comment se rendre à l’hôtel. Il chercha des yeux la sortie. Au moment où la chaleur extérieure l’assommait, un sourire ! Il était là ! Son cœur s’emballa, tandis qu’il restait figé.

Codou lui prit sa valise des mains, la posa, ouvrit ses bras. Gilles mit un moment à atterrir, enfin, dans sa nouvelle vie.

Leur étreinte fut brève, mais Gilles sentit la force incroyable qu’y mettait Codou, comme s’il voulait exprimer ce qu’il ne pouvait formuler.

Macodou le guidant, ils se faufilèrent jusqu’à un taxi bondé. Gilles se dit que le plus difficile serait de comprendre comment fonctionnent ces taxis collectifs, s’il en avait besoin. Gilles s’était mis en t-shirt en attendant sa valise. Il sentait la peau de son voisin le caresser en permanence. Il leur était impossible de se regarder, mais ce contact les rapprochait après ces deux semaines de séparation.

À la sortie de l’autoroute, alors que le chauffeur parlementait avec un policier sur le montant du bakchich, Gilles sentit les discrets mouvements de bassin de son ange contre sa main. Ils partageaient donc la même envie ! Le véhicule reprit sa course, slalomant entre trous, carrioles, passants, accentuant cette caresse préparatoire.

Pendant que Gilles négociait sa chambre pour les jours à venir, Codou retourna à son travail, avant de le rejoindre. Les dernières heures de la journée les rassemblèrent dans des caresses, des baisers et des positions aussi variées qu’intenses. Gilles avait une vingtaine de jours d’abstinence à effacer. Codou semblait heureux de ces assauts. Il raconta à Gilles ses conquêtes, l’étonnant par leur nombre. Non seulement son pouvoir d’attraction était immense, mais son don absolu incitait à renouveler. Son addiction à ces pratiques le poussait à rechercher sans cesse une satisfaction. À moins que ce ne soit une fuite en avant vers l’infini ? Gilles se devait de le protéger, même contre lui.

Ils retrouvèrent leurs habitudes. L’hôtel était à moitié désert et commençait à resserrer son service en vue de la fermeture proche. Les clients se faisaient rares et Codou déployait des trésors de séduction pour travailler.

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