Canapé
On m’a demandé
Mon mot préféré
J’étais bien embêté
Hélas bien trop hésitant
Je n’aurais pas tergiversé
Il y a fort fort longtemps
Les grands mots valorisés
Auraient sans peine fusé
Luttant tous pour s’imposer
Révolution
Création
Mon petit chat
Non pas Bardella
Le bel amour
Pour toujours
La poésie
Philosophie
Ataraxie
Tutti quanti
Mais là atterré
Le vide m’a saisi
Ma muse m’a lâché
J’en aurais doucement pleuré
Mais quand le cœur n’y est plus
Poète écoute donc ton vieux cul
Idiot t’es assis dessus
Eurêka oui j’ai trouvé
Le mot élu c’est canapé
Lectrice et lecteur
Je vois votre horreur
Devant tant de vulgarité
Mais vous oubliez
Que je suis un chat
Cela va bien de soi
Pour un vieux matou
Tout doux tout roux
De toujours valoriser
Son beau canapé
Là où seul à satiété
Il pourra ronronner
Mais je vous sens déçus
Car après avoir lu le mot cul
Vous suspectiez propos fort salés
Souvent associés
Au terme canapé
je dois confesser
Que c’est arrivé
Parfois dans le passé
Avec brune piquante
Un brin indolente
Qui sur beige canapé
Rêvait d’être comblée
Mais cela c’est le passé
Maintenant même canapé
Accueille rêveries sucrées
Pensées inabouties
Journées de pluies
Moult vols d’oiseaux
Poursuites endiablées
D’écureuils déjantés
Haies d’été et d’hiver
Pas de faits divers
Pas de méchanceté
Car c’est le lieu rêvé
Pour habillé ou tout nu
Milliers de tendres haïkus
Follement laisser s’envoler
Belle journée de
printemps où la vie t'enivre
de folles caresses
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