Infini : le retour.
En dehors de la philosophie, j’ai deux autres passions la poésie et l’astronomie.
Paradoxalement c’est cette dernière passion qui m’a sauvé.
Tout d’abord, je tiens à m’excuser auprès de mes lectrices et lecteurs habituels : vous allez avoir le sentiment d’avoir déjà lu tout cela et de ne rien apprendre.
Mais ce n’est pas vraiment exact : je me place dans une perspective différente, une sorte de storytelling existentiel, ou, dit autrement, la joie d’une quête de sens enfin réussie, du moins je l’espère.
Le concept de multivers est ancien, surtout en philosophie (dès Anaximandre) et a pris une place fondamentale en physique depuis une vingtaine d’années.
Comme tout le monde, je le considérais comme une simple curiosité intellectuelle, sans lien réel avec ma vie : mais ça, c’était avant !
En lisant tous les ouvrages de vulgarisation scientifique disponibles (je ne suis pas scientifique, autant mettre les ponts sur les i, immédiatement), j’ai retrouvé une vieille connaissance croisée très tôt dans mon cursus universitaire : l’infini.
En fait, non c’est bien plus ancien je fais partie de la génération « perdue » biberonnée à la théorie des ensembles et aux mathématiques dites « modernes » (en revanche je n’ai pas « subi » la méthode globale).
Autant le dire je ne comprends pas vraiment ce discrédit sur cette période : pour moi l’amour de la logique et le goût de l’abstraction, propédeutique indispensable pour la philosophie, découlent de cet enseignement mathématique, que l’on voue aux gémonies.
On nous demandait d’étudier des fonctions qui tendaient vers l’infini, on évoquait même des ensembles infinis d’ensembles infinis (Cantor en est devenu fou!).
Mon vocabulaire approximatif prouve au lecteur averti que je n’ai pas tout compris : je le confesse.
C’est donc avec joie que j’ai retrouvé cet infini en philosophie, chez Zénon, Spinoza voire Hegel.
Mais là aussi, je commence à me rendre compte que je n’ai rien compris.
C’est assez habituel en philosophie : on peut lire un auteur pendant des dizaines d’années, l’étudier jour et nuit, pour in fine se rendre compte que l’essentiel nous a échappé.
Ici le premier moteur de ma transformation intérieure a été la rencontre de l’astrophysique et de l’infini : le moment de basculement, où l’on comprend que l’on n’a rien compris et pourquoi l’essentiel nous échappe !
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