III -
Mes mains atteignent ses cuisses. L’une s’infiltre entre ses jambes.
Claire les écarte, m’offrant ainsi son sexe.
Il n’est pas épilé. J’aime sa toison soyeuse.
Ses lèvres s’écartent au passage.
Mon cœur bat. Il y a de la vie dans ma poitrine.
Faute d’une vie ailleurs !
Claire se laisse aller en arrière et s’allonge en posant sa tête sur l’accoudoir.
Une jambe repliée, le pied posé sur le canapé, l’autre à l’extérieur, elle m’invite au voyage.
— Je te veux.
Des mots si souvent renouvelés.
Des mots qui résonnent différemment maintenant. Il n’est plus seulement question de sexe ! D'Amour.
J’en oublie mon désarroi, pour un instant.
Un doigt, s’infiltre dans son sexe mouillé.
La pénétration lui arrache un gémissement qui m'envahit d'une joie immense.
Je veux lui donner du plaisir. Maintenant.
Le gode, qu’elle a posé sur le canapé, me regarde.
Objet glissant.
Sexe de remplacement !
Il veut être ma béquille !
Je le saisis de ma main libre et le pose sur son ventre.
Claire me regarde.
Il y a dans ses yeux une intensité que j’ai rarement vue.
Alors je présente ce sexe par procuration à l’entrée de son vagin, et je pousse doucement.
— Oh oui, Pierre ! Prends-moi.
Ce jouet est une extension de moi-même. Il est moi.
Qu’elle est belle, ainsi abandonnée !
Des images défilent dans ma tête.
Images du passé…
Ne plus y penser !
Je laisse le gode fiché en elle.
D’un doigt je découvre son clitoris, pendant que l’autre main caresse son ventre et remonte vers sa poitrine.
Je m’agenouille à coté du canapé.
Tandis que d’un doigt je continue d’exciter son bouton, mes lèvres se posent sur un sein.
Elles embrassent.
Elles aspirent le téton.
Ma langue lèche.
Un sein, puis l’autre.
— Que c’est bon, Pierre ! souffle Claire.
Je reprends le gode et le fais coulisser.
Je le retire complètement pour à nouveau pénétrer Claire.
— Oui, c’est ça, continue.
Elle me guide, comme si j'étais un puceau.
Et moi, attentif à la mener à l’orgasme, je m’applique.
Quels mots terribles !
Je m’applique, je m’applique !!
Je veux contenter ma maîtresse. Qu’elle soit fière de moi.
Vite, je chasse cette pensée pour ne pas pleurer.
— Embrasse-moi. Me supplie-t-elle.
Tout en continuant les vas et vient du gode, mes lèvres se joignent aux siennes.
Baiser brulant.
Les langues jouent.
Baisers passionné.
Et, c’est sur mes lèvres qu’elle crie son bonheur.
Son corps se tend et retombe.
Elle m’enlace pour m’embrasser avec ardeur.
Je la serre dans mes bras. A la casser.
Et sur cette forte émotion du plaisir que je viens de lui donner se superpose une vision, plus douloureuse.
Elle a besoin d’être prise, de sentir une bite la remplir, la combler.
Aujourd’hui par un sexe artificiel. Mais demain ?
— A quoi penses-tu, Pierre ?
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