Chapitre 2
Un soir, alors qu’une larme de tristesse coulait sur la joue droite de Martin, un groupe entra dans l’église. C’était des jeunes de son âge qu’il connaissait vaguement. Ces derniers traînaient souvent dans les associations de jeunes pros où tout le monde se connaissait un peu mais que Martin fuyait de la même façon qu’il fuyait toutes ces odieuses mondanités. Afin d'éviter d’avoir à les saluer, il feignit de s’enfoncer trop profondément dans sa prière pour être distrait par quoi que ce soit. Les jeunes s’installèrent chacun à une chaise et, à leur tour, se recueillirent devant la croix du Christ.
Chacun s'appliquait à ignorer l'autre : Tant qu'ils pensent que je ne les ai pas vus, je ne suis obligé de rien, jugeait le garçon. Ce fut un concours de celui qui resterait le plus longtemps. C’était idiot.
Les amis, soudain se levèrent, firent une dernière génuflexion et quittèrent l'édifice. “Ouf” pensa-t-il. Il pouvait à son tour sortir d'ici en s'épargnant d'affreuses et futiles salutations. Mais une fois debout, il constata qu’une jeune fille du groupe était restée agenouillée. Aucun risque : Il ne l'avait jamais vu, nul besoin de présenter ces civilités. Ils se croisèrent du regard, le garçon ne sut comment réagir et parti aussitôt.
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