Sel.
La rivière s'en fout !
Impétueuse elle grossit, ou rétrécit selon les circonstances, elle s'adapte, déborde violemment ou s'écoule sagement sans un bruit.
D'autres promeneurs la longe indifféremment, tracent leur parallèle, croisent en toute ignorance les drames qui se jouent là. Passent leur chemin.
Le cours morbide et amnésique, s'enfuit vers nulle part. Je traverse le vignoble une fois de plus, rejoignant la femme seule et âgée. Je colmate quelques fuites avant de retrouver la rade accueillante, de passer le pont, ultime frontière vers le bout de la terre.
Je me suis réfugié là,... à la limite du ponant, tout au bord du large et mouvant désert d'eau.
La fin du monde terrestre, toute l'immensité pour se perdre, diluer son esprit et régénérer son coeur. Plus de limites ni de barrière, l'unique liberté et, absolu indispensable, espace vierge accueillant mes vingt ans. J' y fabriquerai des souvenirs de jeunesse, écrirai une histoire faite de sable et de vent, de sel, de mer qui se retire,... et revient à chaque fois.
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