Chapitre 2
Nicolas avait pris son poste dans centre d'hébergement et de réinsertion sociale il y a quelques semaines, mais chaque jour semblait un défi. Chaque matin, il se levait à des heures différentes, luttant pour trouver un équilibre entre son nouveau travail et sa vie personnelle chaotique. Parfois, il commençait très tôt, d'autres fois, il se retrouvait là l'après-midi, à errer dans les couloirs comme un spectre. Son rythme de vie avait finit par devenir chaotique. Entre la solitude depuis sa rupture et une vie de noctambule, il tombait en désuétude. Il se disait irrésonablement que demain serait une autre vie, ignorant sa fatigue et et essayant de s'oublier régulièrement jusqu'à l'aube
En entrant dans la structure, il sentait déjà l'ambiance lourde et chargée d'histoires. Les résidents, des hommes et des femmes aux vies cabossées, luttant avec leurs démons, se retrouvaient ici après avoir perdu leurs salaire dans des jeux, dans des addictions passionnées comme la drogue ou l'alcool pour fuir leurs passés ou leurs erreurs, des dettes parce qu'ils ne pouvaient pas trouver de travail, ou parce que le marché de celui-ci était bouché, ou encore des impairs qui auraient pus les mené derrières les barreaux. Nicolas observait ces âmes perdues, leurs détresses et parfois, il se demandait comment il pourrait arriver à les aider alors qu'il avait lui-même tant de mal à se relever.
Il fallait courir partout, auprès de tous, référant ou non, choper les gars pour qu'ils ramènent les documents demandés. Le plus compliqué c'est lorsque que la barrière de la langue s'impose, des étrangers qu'il n'arrive pas forcément à comprendre. Il pensait souvent qu'il aurait du faire plus d'effort dans les cours de langue lorsqu'il était plus jeune. Et les histoires que ces laissés pour compte partageaient sur leurs déchéances, leurs descentes dans la misère, aux enfers, la manière dont ils se sont fait arnaquer par la modernité d'internet et les fameux brouteurs. Il les écoutait démunis, tentant de trouver les mots pour donner au moins un semblant de soutiens, tout en pensant qu'au fond de lui qu'il avait de la veine de pas être tombé aussi bas. Même si au fond de lui, il savait que son propre récit était encore en suspens.
Un soir, après une journée chargée de sessions et de discussions avec des résidents à devoir les interpelé tous les cinq minutes pour les contraindes à venir aux rendez-vous pour les accompagner dans leurs démarches et obtenir leurs minimas sociaux insi qu'une couverture sociale et les entendre se plaindre que rien ne va alors qu'ils ne veulent plus rien faire car ils n'ont rien, il décida de sortir pour se changer les idées. Une raison supplémentaire pour argumenté son eurythmie. Il se dirigea vers un bar, espérant que la chaleur des rires et la musique l'aiderait à oublier les histoires des ces âmes perdues qui continuait dans sa caboche, même pour un temps. Dans ce petit coin de Forbach, les lumières tamisées et les voix animées créaient une ambiance à la fois familière et réconfortante.
Nicolas s'installa au bar, une bière à la main, observant les visages autour de lui. Il n'aimait pas vraiment parler aux inconnus, préférant rester en retrait, mais ce soir-là, quelque chose était différent. La musique battait au rythme de ses pensées, l'amenant à se détendre légèrement.
C'est alors qu'elle s'approcha. Clara, avec ses cheveux bruns et ses yeux pétillants, s'était glissée à ses côtés avec un sourire charmeur.
— Alors, tu fais la tête dans un endroit comme ça ? dit-elle en riant, le défiant de ne pas sourire.
Nicolas, surpris par sa franchise, ne sut que répondre. Il balbutia une phrase maladroite, essayant de masquer son trouble. La manière dont elle l'abordait lui donnait l'impression d'être un grand parleur, mais il ne parvenait pas à s'en sortir. Au lieu de cela, il se laissa porter par le flot de la conversation.
— Je ne sais pas, je crois que je suis un peu perdu en ce moment, finit-il par avouer, tout en grattant distraitement le bar.
Clara l'observa un moment, souhaitant que le moment présent reste aussi fidèle que son humeur joviale. Elle commença à parler de sa passion pour le rock en entendant les musiques que passait les haut-parleurs du bar, évoquant ses concerts préférés, et de son rêve de voyager à travers l'Europe.
— J'adore le groupe The Cure. Leur musique, c'est comme une bande-son pour mes aventures.
Nicolas hocha la tête, se sentant un peu comme un personnage de film de David Lynch, observant la vie à travers un écran déformé.
— Ça me rappelle The Breakfast Club, tu sais, ce moment où chaque personnage a son propre bagage, mais ils finissent par se comprendre., lança-t-il
Elle rit, son énergie éclatant.
— Exactement ! Je me sens un peu comme Allisson la fille du groupe, la rebelle. J'ai quitté ma ville pour faire quelque chose de différent, mais j'ai l'impression que chaque jour, c'est comme un épisode de Friends, où chacun essaie de trouver sa place.
L'instant lui semblait léger, un contraste frappant avec ses pensées plus sombres. Nicolas se lança alors dans une tirade sur ses films préférés, évoquant les références à des héros qui se retrouvaient perdus, comme le personnage de Lost in Translation.
— Parfois, j'ai l'impression d'être Bill Murray, perdu dans un monde que je ne comprends pas.
Leurs discussions s'animaient, et chaque référence à la pop culture semblait les rapprocher davantage. Mais en même temps, Nicolas survolait sa journée, comme un pilote évitant un orage. Il lui parla de son travail au CHRS, de ses efforts pour aider les autres, tout en sachant très bien qu'il avait du mal à reprendre sa propre vie en main. Il ajouta avec un sourire ironique :
— C'est un peu comme être le conseiller d'un super-héros tout en étant un sidekick malheureux, tu sais ?
Leur échange devint de plus en plus complice, chaque rire effleurant un désir plus intense. La chaleur entre eux était palpable, et Nicolas pouvait sentir son cœur battre plus vite à mesure qu'ils partageaient des éclats de vie. Les heures passèrent, et alors que le bar commençait à se vider, une idée lui traversa l'esprit.
— Que dirais-tu de continuer cette conversation chez moi ? J'ai une bouteille de vin qui m'attend, mais elle ne serait pas contre un plan à trois.
Clara, avec un sourire complice, acquiesça. Ils quittèrent le bar, Nicolas sentant qu'il avait enfin lâché prise sur ses préoccupations. Ils arrivèrent chez lui, et après avoir débouché la bouteille, la conversation reprit de plus belle. L'atmosphère était détendue, leurs rires résonnaient dans l'appartement, tandis que les lumières tamisées créaient un cocon.
En prenant une gorgée de vin, Clara le regarda avec une lueur dans les yeux.
— Tu sais, je n'attendais pas de rencontrer quelqu'un d'aussi intéressant ce soir. Je ne pensais pas que la soirée prendrait un tournant comme celui-ci.
Nicolas, soutenant son regard, se sentit submergé par une vague d'excitation. Ils échangèrent des mots, mais rapidement, les mots furent remplacés par des gestes. Clara se pencha vers lui, et leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser, d'abord timide, puis de plus en plus ardent.
La chaleur de la bouteille de vin se mêla à celle de leur proximité. Nicolas l'attira contre lui, et elle se laissa faire, leurs corps trouvant un rythme naturel. Leurs mains exploraient avec curiosité, chaque caresse attisant le feu de leur désir. Il n'y avait plus de pensées sur son quotidien ou ses échecs. Tout ce qui comptait, c'était cet instant partagé, cette connexion fugace et palpitante. Ils se retrouvèrent sur le canapé, le monde extérieur s'évaporant peu à peu. Les rires et les murmures se mêlaient à la musique douce qui s'échappait de son appareil, créant une mélodie pour accompagner leur étreinte.
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