Chapitre 3

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Le matin se levait doucement sur Forbach, la lumière tamisée du soleil filtrant à travers les rideaux de l'appartement de Nicolas. Clara se réveilla dans ses bras, un sourire paresseux aux lèvres. Elle se tourna légèrement pour le regarder, ses cheveux en bataille lui donnant un air encore plus désinvolte. Nicolas, les yeux mi-clos, sentait le poids doux de sa présence contre lui, une sensation à la fois réconfortante et étrangère.

Ils restèrent silencieux un moment, profitant du calme avant que le monde ne reprenne son rythme. Puis Clara brisa la tranquillité avec un ton taquin.

— Je dois t'avouer... ça faisait longtemps que je n'avais pas passé une nuit comme celle-là, dit-elle en se redressant légèrement, étirant ses bras. C'était... plutôt impressionnant, ajouta-t-elle en souriant avec une touche de malice.

Nicolas laissa échapper un léger rire, encore un peu pris dans la torpeur du matin.

— Impressionnant ? J'imagine que ça dépend du point de vue, répondit-il avec un sourire amusé, toujours un peu groggy.

Clara le taquina du regard.

— Oui, impressionnant. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose d'aussi... fort. Pas juste le plaisir, tu vois, mais ce petit frisson, ce truc qui te fait sentir vivant, déclara-t-elle, une lueur amusée dans les yeux.

Nicolas, surpris par cette déclaration sincère, hocha la tête.

— C'est vrai que c'était... intense. Je crois qu'on avait tous les deux besoin de se lâcher un peu.

Ils partagèrent un moment de complicité silencieuse, comme s'ils comprenaient que ce qu'ils venaient de vivre était un moment suspendu dans le temps, loin des tracas du quotidien. Mais au fond, Nicolas sentait déjà que cet instant était éphémère, que cette connexion, bien que réelle, allait vite s'évanouir.

Clara brisa de nouveau le silence, mais cette fois-ci d'un ton plus pragmatique.

— Écoute, Nicolas, c'était génial, vraiment, mais je vais devoir partir. J'ai des trucs à faire aujourd'hui, et puis... tu sais comment ça marche. Je ne suis pas du genre à m'attarder après une nuit comme ça.

Nicolas se redressa légèrement, s'appuyant sur ses coudes, observant ses gestes précis alors qu'elle ramassait ses vêtements éparpillés sur le sol.

— Ouais, je comprends, répondit-il en jouant la carte du détachement, bien qu'il sente une petite pointe de regret. Pas vraiment l'histoire à la *Notting Hill*, hein ?

Clara éclata de rire en enfilant son jean.

— Oh non, crois-moi, je ne suis pas Julia Roberts, et toi... tu n'es pas exactement Hugh Grant non plus ! dit-elle avec un clin d'œil malicieux.

Elle se leva pour se rhabiller tandis que Nicolas la suivait des yeux, une légère amertume au fond du cœur. Mais il savait qu'il ne pouvait rien attendre de plus, que tout cela était convenu d'avance sans même avoir été discuté.

En ajustant sa veste, Clara se tourna vers lui.

— Merci, vraiment. Ça fait du bien de rencontrer quelqu'un qui ne se prend pas la tête. Pas de promesses, pas de complications... juste un moment de plaisir partagé.

Nicolas se leva à son tour, souriant doucement.

— De rien. Je pense qu'on en avait tous les deux besoin, ajouta-t-il.

Clara s'approcha, déposa un baiser léger sur ses lèvres et murmura :

— Prends soin de toi, d'accord ?

Et juste comme ça, elle disparut de sa vie aussi rapidement qu'elle y était entrée.
Nicolas resta un moment immobile, fixant la porte qui venait de se refermer. L'appartement était redevenu silencieux, la chaleur de leur nuit s'évaporant peu à peu. Il s'assit sur le bord du lit, repensant à leurs échanges de la veille, aux rires partagés, à cette nuit palpitante qui, pour un court instant, lui avait permis de s'évader de ses tourments.

Mais maintenant, le silence et la solitude reprenaient leur place, tout comme le poids de ses propres réflexions.

Nicolas resta un long moment assis sur le bord du lit, repensant à la nuit passée. La lumière douce du matin s'infiltrait à travers les rideaux, mais il n'était pas pressé de bouger. Pas de travail aujourd'hui, rien à faire de particulier. Il se laissa retomber sur le matelas, les bras écartés, fixant le plafond. Une nuit comme celle-là, cela faisait longtemps. Clara avait apporté une sorte de chaleur, un moment de répit dans ce quotidien qui le rendait si las.

Il passa la matinée à flâner entre les draps, somnolant par intermittence, ressassant des pensées sans grande importance. Les souvenirs de Clara s'effaçaient doucement, mais la sensation de vide restait.

Aux alentours de midi, il décida enfin de sortir de chez lui. Il enfila un jean et un vieux t-shirt, attrapa son téléphone et se dirigea vers le centre-ville. Il n'avait pas vraiment de plan précis en tête, mais l'idée d'un verre ou deux et d'un peu de flirt lui semblait plutôt alléchante. Après tout, pourquoi pas ? La veille, Clara avait réveillé quelque chose en lui qu'il avait laissé en sommeil depuis trop longtemps.

Il trouva un petit restaurant-bar qu'il aimait bien, un de ces endroits qui attirent des gens seuls ou des groupes d'amis à l'atmosphère détendue. Il s'installa à une table près de la fenêtre et commanda un verre de vin. À cette heure-là, le bar était calme, presque vide. Parfait pour observer les gens ou attendre que la situation devienne plus intéressante.

Alors qu'il entamait son deuxième verre, il se laissa aller à quelques pensées légères. Peut-être qu'une nouvelle rencontre allait se présenter ? Une discussion anodine, un sourire échangé avec une inconnue ? Nicolas aimait ces moments d'incertitude, ce sentiment que tout pouvait arriver. Mais pour l'instant, il savourait simplement le calme.

Le calme, cependant, ne dura pas longtemps. La porte du bar s'ouvrit brusquement et Nicolas, reconnaissant immédiatement la silhouette qui se profilait à l'entrée, esquissa un sourire.

Un type un peu bruyant, festif, le genre de mec qui connait tout le monde, entra avec son énergie habituelle, presque débordante, des idées plein la tête comme toujours. Il repéra Nicolas et se précipita vers lui avec un large sourire.

— Ah, Nico ! Je savais que je te trouverais ici ! T'es toujours au bon endroit quand il faut !

Nicolas leva les yeux vers son ami, amusé.

— Salut, Salva. Alors, c'est quoi la grande idée aujourd'hui ?

Salva se laissa tomber sur la chaise en face de lui, déjà lancé dans un flot de paroles avant même que Nicolas ait fini sa phrase.

— Mec, écoute ça. J'ai une idée qui pourrait changer nos vies ! Des vidéos sur TikTok, des sketchs courts, tu vois ? C'est à la mode en ce moment ! J'ai déjà écrit quelques idées, mais j'ai besoin de toi pour les peaufiner, et puis, t'as ce charisme que les gens adorent. Il faut qu'on surfe sur la vague !

Nicolas écoutait, un sourire en coin. Salva avait toujours des idées extravagantes pour sortir de la galère. Cette fois-ci, c'était TikTok, la prochaine fois, ce serait autre chose. Mais malgré tout, l'enthousiasme de Salva avait un côté contagieux, et Nicolas ne pouvait s'empêcher d'y prêter attention.

— Ok, ok, reprenons depuis le début, dit Nicolas, amusé. C'est quoi ton plan exactement ?

Salva attrapa une bière que le serveur venait de lui poser et expliqua tout, avec gestes et exclamations, en peignant un avenir où leur succès sur les réseaux sociaux serait phénoménal.

Nicolas, lui, regardait son ami avec une certaine affection. Il savait que derrière ce flot d'idées se cachait un gars qui, comme lui, cherchait à s'en sortir, à se retrouver.

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