Chapitre 14

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Nicolas n’avait pas eu de nouvelles de Salva depuis plusieurs jours. C’était inhabituel, presque alarmant. Salva était un homme occupé, toujours en train de jongler avec des projets, mais cette fois, quelque chose clochait. Intrigué, Nicolas décida de l’appeler.

— Salva, ça va ? J’ai pas eu de nouvelles depuis un moment. Tu es toujours en vie ou tu as été englouti par un projet fou ?

La voix de Salva à l’autre bout du fil était teintée d’une fatigue qu’il ne pouvait pas cacher.

— Oh, tu sais, la vie est un peu chaotique ces jours-ci. Je dois vendre ma maison, alors je suis en train de faire le ménage. C’est la guerre ici. J’aurais bien besoin d’un coup de main, d’ailleurs.

Nicolas sentit un frisson d’inquiétude. Vendre la maison de Salva, c’était comme vendre une partie de son histoire.

— Vendre ta maison ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu as des problèmes financiers ?

— Juste un peu, dit Salva en soupirant. Tu sais comment c’est, parfois il faut prendre des décisions difficiles. Mais on n’est pas là pour pleurer sur le lait renversé. Ça te dirait de passer m’aider ce week-end ? Ça me ferait vraiment plaisir de te voir, et puis je pourrais aussi te parler de mes projets.

Nicolas hésita. L’idée de faire le ménage dans une maison où les souvenirs traînaient à chaque coin de pièce ne l’enchantait pas. Cependant, il savait qu’il ne pouvait pas laisser son ami dans l’embarras.

— D’accord, je viendrai. Mais je te préviens, je ne suis pas un pro du ménage.

— Pas de souci, je ne m’attends pas à un miracle. On peut aussi faire un peu de brainstorming pendant qu’on nettoie. Tu sais, pour tes idées de livre.

Nicolas avait presque oublié sa propre ambition d’écrire. Ces derniers temps, il était tellement pris dans ses pensées qu’il n’avait pas réussi à avancer.

— Tu sais quoi ? Ça pourrait être une bonne idée, répondit-il, un sourire se dessinant sur ses lèvres. J’ai quelques idées, mais je ne sais pas comment les développer.

— C’est parfait, ça va te permettre de te remettre en selle. Et dis-moi, t’as rencontré quelqu’un d’intéressant récemment ?

Nicolas s’animait à l’idée de parler de Clara.

— Oui, en fait, j’ai rencontré une fille, Clara. Elle est pétillante, pleine de vie, avec un côté un peu bohème. Elle s’est installée à Forbach, un peu par hasard. Elle a un passé un peu compliqué, mais elle a une grande passion pour l’art. C’est comme si elle voyait le monde différemment.

— Ah, intéressant. Elle est dans quel milieu, alors ?

— Elle n’a pas vraiment de boulot en ce moment, mais elle se fait offrir beaucoup de soirées. C’est une sorte de muse pour beaucoup d’artistes du coin. On a un peu fumé un joint ensemble, et on a parlé de nos vies.

— Et ça t’a plu ?

— Oui, c’était frais, tu sais. Elle a une façon de parler qui te fait réfléchir. Elle a un côté artistique très fort, mais elle a aussi dû fuir des relations compliquées. C’est comme si elle cherchait à se retrouver.

— J’aime bien l’idée d’une muse. Ça donne un bon twist à l’histoire. Tu devrais vraiment explorer ça.

Nicolas se redressa, l’esprit embrumé par les souvenirs de sa dernière conversation avec Clara.

— C’est vrai, elle pourrait inspirer quelque chose de bien. Mais je ne sais pas si je suis prêt à écrire sur ça. Je n’ai pas beaucoup de recul.

— Mais tu as déjà le matériau, mec ! Regarde, tu peux écrire sur toi, sur elle, sur vos échanges. Tu pourrais créer une série de petits scénarios, et je pourrais les utiliser pour mes vidéos.

Nicolas laissa échapper un léger rire.

— Je ne sais pas… Écrire des scénarios, ça me paraît un peu léger.

— Pourquoi pas ? Juste des petits scénarios, sans pression. Ça te permettrait de retrouver ton rythme d’écriture. Et puis, ça pourrait être fun.

Nicolas ressentit une petite étincelle d’espoir. Salva avait ce talent inné pour voir le potentiel chez les autres, même quand eux-mêmes ne le voyaient pas.

— D’accord, je viendrai ce week-end, mais je préviens que je ne ferai pas de miracles en ménage.

— Pas de problème ! Juste un coup de main, et après, on brainstorme. Je t’attends avec impatience.

La conversation se termina, mais Nicolas, en raccrochant, se sentit un peu plus léger. Salva avait raison ; écrire quelques scénarios pourrait lui permettre de retrouver sa créativité et de reprendre le contrôle de sa vie.

En attendant le week-end, il repensa à Clara, à la vie qu’il avait laissée derrière lui, et à ce qu’il pourrait construire. L’idée de vendre des morceaux de son histoire à travers des mots lui plaisait. Qui sait, peut-être que, tout comme Salva, il pourrait enfin avancer.

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