Chapitre 15

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Le matin se leva sur Forbach avec un ciel d’un bleu éclatant, contrastant avec l’atmosphère souvent grise de la ville. Nicolas, encore un peu fatigué après ses échanges de la veille avec Salva et Clara, se força à se lever de son lit. Une douche rapide et un café noir plus tard, il se sentit prêt à affronter une nouvelle journée au CHRS.

Arrivé au centre, il fut accueilli par l’effervescence habituelle. Les cris, les rires et les disputes des résidents résonnaient dans les couloirs. Mais aujourd’hui, quelque chose semblait différent. Peut-être était-ce l’odeur du café frais qui flottait dans l’air ou l’enthousiasme palpable des employés. Nicolas en avait besoin.

Dès qu’il entra dans son bureau, il fut assailli par une série de questions de la part de ses collègues, curieux de savoir comment il avait passé son week-end. Avec une certaine fierté, il leur parla brièvement de Clara, de leurs échanges et de l’éventualité d’écrire quelques scénarios. Les yeux de ses collègues s’illuminèrent à l’idée de son nouveau projet.

— Écrire, hein ? C’est cool ça ! s’exclama Lucas, un collègue avec qui il partageait une bonne complicité. Tes écrits sont toujours captivants, même si tu les romances un peu trop parfois. On dirait que tu es un écrivain en devenir !

Nicolas sourit, flatté. Oui, il avait une manière de tourner les choses, d’embellir la réalité avec un soupçon de fiction. Ses collègues appréciaient son style, et parfois, il se laissait emporter par son imagination.

En s’installant à son bureau, il se mit à réfléchir à ce qu’il pouvait faire aujourd’hui. Peut-être pouvait-il en profiter pour mieux connaître les résidents et leurs histoires, tout en prenant des notes pour son livre ?

La matinée passa rapidement, entre des visites aux résidents et des conversations informelles. Une rencontre marqua particulièrement Nicolas : celle de Julien, un homme de la cinquantaine, qui avait une passion pour la peinture. Lorsqu’il entra dans la salle commune, il avait sur lui une vieille veste tachée de peinture et des yeux pétillants de créativité.

— Tu sais, Nicolas, commença Julien, je rêve de peindre un mur ici. Un grand mur où chacun pourrait laisser une trace de lui-même. Ça serait comme un témoignage de toutes nos histoires.

Nicolas fut frappé par cette idée. Le centre avait besoin de quelque chose de vivant, quelque chose qui renforcerait le sentiment de communauté.

— Je suis sûr que ça pourrait vraiment inspirer tout le monde, lui répondit Nicolas, les mots jaillissant avec enthousiasme. On pourrait organiser un atelier de peinture !

Julien hocha la tête, un sourire illuminant son visage.

— Oui, exactement ! Imagine, on pourrait rassembler tout le monde, chacun apporterait ses couleurs et ses idées. Ça pourrait être un projet vraiment fédérateur.

La journée se poursuivit, et cette idée germa dans l’esprit de Nicolas. Il en parla aux autres résidents et au personnel, suscitant un intérêt croissant. Au fil de la journée, il commença à imaginer des scénarios pour son livre, mêlant les histoires des résidents à cette vision d’un grand mur coloré.

Vers la fin de l’après-midi, alors que le soleil commençait à se coucher, Nicolas se retrouva dans la salle commune, entouré de quelques résidents. Ils échangeaient des histoires sur leurs vies, partageant des rires et des larmes. La conversation coula naturellement, entre anecdotes touchantes et souvenirs humoristiques.

— Et si on racontait nos histoires à travers la peinture ? demanda-t-il avec enthousiasme. Ça serait comme une fresque vivante de qui nous sommes.

Les résidents se regardèrent, leurs visages illuminés par l’idée.

— Oui, oui, je veux bien raconter mon histoire ! s’écria Marie, une jeune femme pleine de rêves qui avait vécu des moments difficiles. Je pourrais peindre mon chat !

— Et moi, ma mère ! ajouta Julien, la voix pleine d’émotion.

Nicolas prit des notes, conscient que chaque histoire pouvait alimenter son livre. Ce mélange de récits personnels et de créativité collective le plongeait dans une inspiration sans précédent. Ses collègues, observant la dynamique se développer, ne purent s’empêcher de commenter.

— Je parie que tu feras un chapitre sur ça si tu écrivais un livre, dit Lucas avec un sourire malicieux. Tu sais, avec ce petit côté dramatique qui te caractérise.

Nicolas sourit, un peu gêné mais amusé. En effet, il voyait déjà comment ces échanges pourraient enrichir son récit, lui donnant une profondeur qu’il n’avait pas anticipée.

La journée se termina sur une note positive. En sortant du CHRS, Nicolas se sentait plus léger. Il avait découvert une nouvelle passion pour l’écriture, inspirée par la vie des autres. Cette expérience l’avait connecté à quelque chose de plus grand que lui, lui rappelant que chaque personne, chaque histoire méritait d’être racontée.

Il se mit à sourire en pensant à Clara et à leurs conversations. Elle aurait été ravie de cette journée. Le mélange de vie et de créativité qu’il avait vécu lui donnait un nouvel élan. En rentrant chez lui, il se promit de ne pas laisser passer cette opportunité de créer, de partager et d’inspirer.

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