Assis au bar, Clara et Nicolas échangeaient sur son roman. Clara, avec son sourire narquois habituel, se pencha légèrement en avant, curieuse.

— Alors, raconte-moi, ce roman ? Tu l’écris tout seul ou t’as besoin d’un coup de main ? demanda-t-elle avec un ton faussement léger.

Nicolas rit doucement, un peu nerveux.

— Je l’ai fait seul, enfin… en partie. Si on compte Jack Daniel's et Philip Morris, je ne l'ai pas écris seul.

— Roh ! T'es con ou quoi ? ria-t-elle. Et je pensais que tu fumais des Camel !

Clara hocha la tête en l’écoutant attentivement, jouant distraitement avec son verre.

— J’espère que t’as pas oublié d’y mettre un peu de substance, hein… Un livre où la place des femmes est complètement effacée, ça, ce serait bien toi, lança-t-elle avec son habituel ton piquant.

— T’inquiète, répondit Nicolas avec un sourire. J’ai parlé de mes galères, mais il y aura forcément des nuances sur la place des femmes, celles que j'imagine être bien, ajouta-t-il avec un clin d'oeil vers elle.

Elle sourit, hochant légèrement la tête, comme pour approuver.

— Hm, intéressant… Et tu as publié ça où ? On peut suivre ça quelque part ? continua-t-elle en le regardant du coin de l’œil.

— Peut-être… je verrai bien comment ça marche, répondit Nicolas, encore un peu sur la défensive.

Clara croisa ses jambes sous la table, le fixant d’un air malicieux.

— Donc… si jamais j’avais envie de lire plus, comment je pourrais suivre ça ? ajouta-t-elle, en laissant un léger suspense dans l’air.

Nicolas la regarda, amusé par ses sous-entendus.

— Euh… je suppose que tu pourrais t’abonner sur le site, plaisanta-t-il.

— Ouais, mais j’aimerais bien un accès plus… direct. Tu vois ce que je veux dire ? dit-elle en se penchant un peu plus vers lui, son sourire se faisant plus insistant.

Nicolas haussa les sourcils, captant clairement où elle voulait en venir.

— Tu me demandes mon numéro, là ? demanda-t-il, mi-sérieux, mi-amusé.

— Oh non, c’est à toi de le demander, sourit-elle, feignant l’innocence avant de reprendre un air faussement impatient. Sérieux, c’est pour quand ? Je pensais que t’étais un peu plus rapide sur ce genre de choses.

Nicolas éclata de rire. Elle savait exactement comment le prendre à contre-pied, toujours avec cette petite touche ironique.

— Bon, OK, OK, t’as gagné, répondit-il en sortant son téléphone. Tu me donnes le tien ou je te passe le mien ?

Clara sourit, satisfaite.

— Enfin ! Je me disais bien que ça finirait par arriver, lança-t-elle avec malice en lui tendant son portable.

Ce fut un moment léger mais sous-tendu par une énergie palpable. Clara n’avait jamais été aussi directe, et pourtant, Nicolas ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait quelque chose de plus profond derrière ce jeu.

En partant, Clara lui déposa un doux baiser sur le coin des lèvres, bien plus intense que ce qu'il avait déjà eu avec elle. Et un petit moment après son départ son téléphone vibra. Un message :

“Donne-moi ton adresse... Et pas celle de ton livre du con”