Chapitre 7 : En scène !
Lorsque j’arrive devant les portes toujours closes, je suis époustouflée de voir le monde présent sur le parking et aux alentours. Je suis presque certaine que ce ne sont pas deux mille personnes, mais plutôt dix mille fêtards qui attendant que la soirée commence. De loin, on dirait des fourmis qui s’activent dans un brouhaha infernal. J’aime ça ! Cela promet une ambiance de folie ! Cependant, je n’arrive pas à discerner si je connais ou reconnais des personnes, les visages sont bien trop nombreux pour ça. En tout cas, tous sont sur leur trente-et-un ! Un peu comme moi en quelque sorte…
L’organisateur attend ses invités sur le tapis rouge où les véhicules forment une suite continue, abritant chacun une célébrité bien connue du showbiz. Clara Morgane et beaucoup d’autres encore descendent comme des princesses sous les applaudissements de l’assemblée, émerveillée par leur beauté. Mais qu’elles se disent bien que ce soir, ce ne sont pas elles les stars ! Non mais…
Lorsque mes pas foulent le tapis rouge, les flashs crépitent et je me mets en mode « égérie » de la fête. Je me sens belle, je me sens reine et rien ne pourra brunir mon état de plénitude actuel. À ce moment précis, je suis totalement en accord avec mon corps, avec mon cœur, avec moi-même.
J’entre dans la salle encore vide de monde et je vais directement rejoindre mon espace de travail. Il n’a pas beaucoup changé, mis à part les barrières qui entourent ma scène et des affiches me représentant un peu partout sur les murs. Tout le monde s’active dans tous les sens pour les derniers préparatifs et je n’ai même pas le temps de saluer mes copines. Toutes sont autant occupées que moi ici. Le spectacle commence à vingt-deux heures pétantes, c’est-à-dire qu’il ne nous reste que quelques minutes avant le grand départ. Juste assez de temps pour enduire mon corps d’huile scintillante et de ranger mon sac dans un casier avant de prendre mon post durant le reste de la soirée.
La musique se fait entendre. Elle résonne doucement entre les murs de la salle. Le temps est venu. Que la fête commence !
Les invités affluent lentement, mais sûrement et chacun est fouillé à l’entrée. Certaines personnes portent des masques mystérieux, d’autres, plus audacieux, déambulent à visages découverts et voilà que je commence à reconnaître certains traits. Notamment, des habitués du festival érotique. Pas mal d’entre eux me saluent et restent près de moi comme si j’étais seule au monde. Pourtant, Clara est installée à deux stands de moi pour une soirée dédicace à l’effigie de son ancienne vie. Mais mes fans n’en ont que faire ! Ce qu’ils veulent, c’est du spectacle et pas des mots écrits sur les feuilles de papier !
Cette pensée me réjouit tellement que, prise pas une immense envie de les remercier, à ma façon bien entendu, je commence à me déhancher sensuellement autour de la barre de srtip-tease en fixant un à un, les beaux gosses qui m’entourent. Et c’est peu dire qu’ils sont déjà bien nombreux !
Toujours en robe, parce qu’il faut bien faire durer le plaisir, je me baisse lentement en bombant les fesses de façon suggestive, et trace une ligne invisible partant de ma cheville jusqu’à mes seins tout en remontant ma tenue pour titiller leur curiosité.
À ce moment-là, lorsque mes mains glissent dans mes cheveux soyeux, je vois cette chose qui me remplit de bonheur : des hommes se mordent les lèvres de désir, d’autres me sifflent et même des couples se rapprochent.
Mon corps en demande plus.
D’une main experte, je tire sur ma robe qui se dégrafe aussitôt puis la jette dans la foule en délire. C’est un homme masqué qui l’attrape et tout sourire, l’installe autour de son cou en me fixant droit dans les yeux. Voilà que je danse pratiquement nue désormais, l’affaire est lancée ! L’inconnu mystérieux lève son pouce et se met, lui aussi, à danser, ondulant comme j’aime.
Discrète sur la droite de mon stand, Alizée, qui ne porte aucun masque, se trémousse, elle aussi. Calculant le moindre de mes faits et gestes, j’ai l’impression même qu’elle essaie de calquer ses mouvements sur les miens. Alors, je me dis que c’est le moment où jamais pour elle d’apprendre ce qu’est le charme, ce qu’est l’envie de donner du plaisir sans toucher aux hommes. C’est plutôt facile quand on sait s’y prendre !
En claquant mes talons au sol et d’une démarche de déesse, je m’approche de l’homme qui a gagné ma robe et lui agrippe sa chemise entrouverte comme une tigresse. Souriante et plongeant mes yeux dans ceux de ma sœur pour lui faire comprendre qu’elle ne doit pas en perdre une miette, je le tire avec moi, d’un geste précis et assuré sur la piste, puis l’installe sur une chaise.
Ce partenaire qui, sous son masque, à l’air très séduisant se lèche les babines par désir, il halète et j’ai même l’impression qu’il sait ce qui va suivre, ce qu’il va subir. Je pourrais même dire que je suis certaine qu’il est très, mais alors très pressé que je passe à l’acte, si j’en crois la bosse qui se forme près de son bas ventre. J’en suis moi-même toute émoustillée !
A fond dans mon spectacle, je m’installe à califourchon sur ses jambes et demande d’une voix suave :
— Alors bébé, tu voulais voir le show ? Tu es un petit chanceux, tu sais ? Ce soir, tu vas même y participer…
Ses iris d’une magnifique couleur argentée me fixent sans ciller et font naître en moi ce désir qui me consume à chaque fois que je danse. Désormais, j’entre dans un rôle de séductrice et cela me donne des ailes. J’aime cette facette de mon travail, le pouvoir que j’ai sur les hommes me rend forte.
Du coup, voilà que je viens à penser à Amy… Madame Standford a peut-être raison. Je serais peut-être une bonne escort-girl après tout ?
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