Chapitre 13 : Proposition

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Gabin vient tout juste de me déposer à l’hôtel. Avant de rejoindre ma chambre, nous nous sommes échangé nos numéros et il s’est gentiment proposé de me rendre service, si jamais j’ai besoin d’un chauffeur, ou plus si j’en ai envie… À l’heure actuelle, je ne sais pas si je vais le recontacter ou non, mais une chose est sûre, il faut que je loue une voiture.

Une fois dans ma suite, je m’installe dans le lit, bien enroulée dans la couette pour me réchauffer. Novembre est très froid cette année, il doit à peine faire deux degrés dehors, ce qui n’est pas supportable pour une frileuse de première comme moi ! Lorsque la chair de poule me quitte, je pianote sur mon portable à la recherche d’un véhicule à louer. Rapidement, l’affaire est close, je récupère ma Golf de location demain à seize heures.

Mes paupières sont lourdes et il n’est que midi. Je m’octroie une petite sieste d’une heure, pas plus. De toute façon, mon réveil super bruyant ne manquera pas de me réveiller ! Mais comme à chaque fois que je m’accorde un moment de répit, mon portable sonne. Par curiosité, je regarde l’appelant : c’est maman.

— Allo ma petite maman chérie !

— Coucou ma puce, tu vas bien ? Tout s’est bien passé hier ?

— Oh oui ! C’était vraiment super ! Il y avait tellement de monde ! Incroyable…

— Eh bien je suis contente de l’apprendre ! Elle passe quand à la télé cette émission ?

— Alors franchement, je ne sais pas du tout pour le moment, mais promis, je me renseigne et je te tiens au courant, réponds-je le visage fendu d’un large sourire.

Ces mots me touchent toujours autant. Ma mère n’a jamais raté une seule de mes prestations, même si elle n’est jamais là directement, elle ne cède pas et insiste pour voir le replay !

— Très bien… Tu as reçu la photo de la cuisine ? Elle est belle n’est-ce pas ?

— Oui, je l’ai eu. Elle est magnifique !

— Bon je te laisse ma puce, passe de bonnes vacances et n’oublies pas de déguster une bonne bière ch’ti !

— Compte sur moi, maman. Bisous à vous deux !

Aussitôt raccroché, je repose le téléphone sous mon oreiller et ferme les yeux. Ma conversation avec Amy me revient en mémoire et je commence à partir dans les rêves en m’imaginant avec mon premier client qui n’est autre que Gabin…

Quarante minutes à peine de sommeil, mon réveil sonne. J’ouvre les yeux avec difficulté. Sincèrement, cette micro sieste, j’aurais dû m’en passer ! Je me sens encore plus fatigué maintenant et le pire c’est que ma soirée est déjà programmée et risque de ne pas finir très tôt !

Des frissons violents me secouent lorsque je sors du lit et j’ai faim, mon estomac hurle famine, un son pas très sexy à entendre d’ailleurs ! Je commande une pizza chez Dominos et me sermonne. Alizée ne sait pas encore que nous sortons ce soir et je me dis qu’il faudrait quand même l’en informer ! Chose que je fais sans attendre par message. Sa réponse arrive rapidement : tout est ok, elle a hâte de connaître ma surprise. Si elle savait ! Elle serait sûrement rouge comme le sang qui coule dans nos veines !

Mon repas arrive dans une bonne vingtaine de minutes, ce qui me laisse le temps de prendre une douche revigorante. J’en ai bien besoin après toutes ses folies ! Désormais fraîche, habillé et maquillé pour la soirée, je me sens seule et je m’ennuie. Une petite lecture me fera le plus grand bien. Je consulte ma pile à lire et sélectionne un roman : Ozan. Un éleveur de chèvre sexy et une artiste peintre en vogue, pourquoi pas, la couverture et le résumé ont l’air plaisant !

Dix-sept heures trente, je rejoins Alizée dans le hall de l’hôtel. Elle est resplendissante de beauté et si j’en crois ses joues rosies et ses yeux pétillants de malice, j’en conclus que madame a passé une nuit et une partie de la journée à ne pas faire des choses anodines ! La coquine ! J’espère qu’elle appréciera mon geste !

Après le succulent repas, je prends le volant de son bolide et nous conduit chez A.S girls. Plus tôt dans la matinée, Amy m’a indiqué que l’entrée de la salle de danse se faisait par la porte de derrière. Néanmoins, je gare la voiture au même endroit que Gabin. C’est alors que, en descendant de la voiture de ma sœur, je remarque son véhicule, non loin de la nôtre. Je m’en souviens, car il a des enjoliveurs rouges sur sa voiture blanche, choses que j’ai trouvé très moches sur l’instant. Étrange… à moins qu’il n’habite dans l’un de ces immeubles anciens ? Je promets de mener ma petite enquête, mais pour l’heure, Alizée trépigne d’impatience. Je saisis le bras de ma moitié de cœur et l’entraîne à ma suite dans la salle.

Lumière rouge tamisée, miroirs en folies, corps de femmes à perte de vue, mais surtout, un poster géant à mon effigie.

— Oh regarde Alicia, tu es sur le mur ! me fait remarquer Alizée au moment même où je le remarque. Mais attends, poursuit-elle, on est dans… une salle… de danse ? Pourquoi ? termine-t-elle passablement gênée.

— Alizée, aies confiance en toi, s’il te plaît. Ne rougis pas ! Tu es belle, tu as un corps que plus d’une aimerait avoir, tu es féminine à souhait et il n’y a aucune raison que tu te sentes gêner ! Si nous sommes ici ce soir, c’est parce que je t’offre une leçon d’effeuillage. Un cours de strip-tease pour amatrice. Ne pense à rien si ce n’est le plaisir et le désir que tu trouveras dans les yeux de Cédric. Et crois-moi, ça vaut de l’or…

Attendrie et les larmes aux yeux, ma sœur se jette dans mes bras, visiblement très émus des compliments que je lui ai offerts de bon coeur.

— Tu es la meilleure sœur au monde Alicia, me dit-elle d’une voix enrouée, obstrué pas une boule de larme qui se forme dans sa gorge.

— Non c’est toi la meilleure et tu mérites tout le bonheur du monde, profite bien !

— Tu ne restes pas ?

Comment lui faire comprendre qu’il ne vaut mieux pas ? Ce soir, c’est elle la reine et il est hors de question que je lui vole la vedette !

— Non, mais je ne serais pas loin, réponds-je en lui faisant un clin d’oeil complice.

Effectivement, je ne m’en vais pas vraiment. Amy m’a dit que je pouvais suivre le cours derrière le miroir qui est en fait une vitre sans teint. Impeccable pour voir les progrès d’Alizée sans être prise à partie pour des autographes ou n’importe quelles autres conneries.

Avant de rejoindre la salle cachée, je prends un expresso à la machine automatique et envoie un texto à Gabin.

« Alicia : 20 H 58 : Hey coquinou, on se voit demain ? Chez toi ? J’ai envie d’un après-midi de détente et l’hôtel me dépayse... »

Sa réponse ne se fait pas attendre.

« Gab : 20 H 59 : je t’aurai dit oui avec plaisir, mais je bosse demain. Désolé »

Bon, ce n’est pas demain que je saurais où il habite ! Mais ce n’est que partie remise. Pour le moment, je repousse cette histoire dans un coin de ma tête et me concentre sur le cours qui commence lorsqu’un nouveau texto sonne :

« Amy : 21 H 01 : J’ai un premier client pour toi, une sortie au ciné suivi d’une séance shopping relooking. Pas de sexe, juste une jolie femme pour lui tenir compagnie et l’aider dans ses choix vestimentaires… ça te branche ? »

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