Claria ouvrit les yeux. Des larmes recouvraient ses joues. Sa vision s’adapta soudainement et un paysage verdoyant l’entoura.

Ici le général Mallors ! Claria, vous êtes toujours parmi nous ?

La voix du général resonna dans sa tête.

- Oui, je vous entends et je vois, sanglota-t-elle, rassurée.

Parfait ! Décrivez-moi ce que vous voyez ?

Claria se releva doucement. Autour d’elle, des débris de la capsule l’entouraient. On pouvait voir la bouée d’amerrissage complètement dégonflé non loin d’elle. Celle-ci lui avait sûrement sauvé la vie. Un peu plus loin, une calme plaine s’étendait. Le temps se faisait doux et il n’y avait aucune trace de vie a l’horizon.

- C’est un endroit paisible. Nous sommes sur une des Gaia ?

Effectivement, je vois que la mémoire vous revient !

Son ton enthousiaste ne la rassura pas pour autant. Elle reconnaissait le lieu de la mission, mais n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait là. Elle porta sa main à ses oreilles.

- Je n’ai aucune oreillette. Comment êtes-vous en communication avec moi ? Par puce, vous disiez ?

Elle essayait de se montrer la plus professionnelle possible, mais son amnésie la paniquait. Un léger silence marqua sa question. D’un ton serein, le général lui exposa la situation.

Claria, vous êtes en mission d’infiltration. Vous êtes connecté à la base par une puce cérébrale. Ce n’est que pour superviser la mission et vous guider ce qui ne sera pas de trop, en vue de votre état actuel.

- Pourquoi, je n’entends rien ?

Nous sommes en train de vous régler ce problème. Vous pourrez bientôt entendre à nouveau.

Claria hocha la tête. Cette mission était bien différente de celle dont elle avait à faire d'habitude. Elle répéta sa question :

- Où sont Hillia et Gasparo ?

De nouveau, un profond silence lui cogna le cœur.

Ils ne font pas partie de la mission.

Cette phrase se voulait des plus distantes pourtant Claria la comprenait bien. Ses coéquipiers gisaient sûrement sur les terres d’une planète lointaine. Elle ne pouvait s’en souvenir. Elle en avait sûrement déjà fait le deuil. Le cœur lourd, elle se souleva posant ses deux pieds à plat sur le sol. Soudainement, elle entendit une alarme déroutante résonner dans son crâne. Claria se tint la tête. Cela n’arrangeait rien a sa migraine.

- Général ?

Claria, votre puce reçoit des vibrations dans le sol. Des hommes se dirigent vers vous en courant, vous devez vous enfuir au plus vite vers l’EST.

La missionnaire en fut totalement déroutée. Elle n’avait pas le temps de retrouver ses esprits qu’elle devait fuir. Une question essentielle la bouscula :

- Sur quel type de Gaia suis-je ? demanda-t-elle, paniquée.

La réponse du général pris du temps à arriver jusqu’à elle.

Gaia immatriculée 2.

Claria hocha mécaniquement la tête sans savoir si la base pouvait la voir et se mit à courir. Toute la planète n’avait pas les mêmes points cardinaux.