Symptômes

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- Comment as-tu réussi à t’échapper de ce peuple ? demande Naranwe en ayant le regard perplexe.

- Lors de notre dernière rencontre, je me suis souvenu, dit-il. Je….

L’àlfar ressentit soudainement une sensation de nervosité. Il mit sa main sur son visage puis la retira. Il prit le cimeterre de son fourreau et entama sa première attaque envers son ennemi. N’étant armé, Naranwe ne put qu’esquiver la pointe de la lame de son adversaire tout en ayant un sentiment d’incompréhension. Il vit alors une flèche transpercer la main de l’adversaire qui lâcha le cimeterre. Son partenaire d’armes s’écria de douleur, prit fermement la flèche de sa paume droite et la retira, sa main se macula de sang. Stupéfait par ce qui venait de se produire, il se retourna lentement vers le centre du hall. Il aperçut Argos muni de son arc, croisa son regard perçant.

- Puis-je connaître la raison de l’accès à la forteresse du drow qui m’a pourfendu ? demande alors Argos.

- Tu sais donc la vérité à ce propos, dit Naranwe en serrant la mâchoire.

- En effet, dit Argos. Il y a-t-il d’autres confidences dont tu souhaites me faire part ?

- Itrhin Luin est l’héritier de la cité de Cormallen, dit Naranwe. Il était jadis mon partenaire d’armes jusqu’au moment où il a été capturé par les drows.

Le jeune dieu observa pendant un instant son compagnon de voyage puis le drow qui semblait reprendre ses esprits, sa main blessée complètement guérie.

- Je te fais confiance, dit Argos. Mais si ton paternel le voit, je ne serais utile à l'explication de la situation.

- Je te remercie, dit Naranwe.

Argos regarda les àlfars monter l’escalier en colimaçon, soucieux par ce phénomène de guérison. Il attendit quelques temps, s’approcha à son tour des marches en pierres.

Lorsqu’il fut dans la chambrée, il s’avança vers l’alcôve et s’assit sur le bord afin d’enlever les sandales. Il se mit à l’intérieur du lit, posa la tête sur ses bras croisés. Il pensa à la cicatrisation instantanée du drow, cette capacité qui était l’attribut des divinités. Il entendit alors une porte se refermer puis des sons de voix provenant d’une conversation, reconnut celle de Naranwe. La curiosité s’empara de lui et au fur et à mesure du temps qui s’écoulait, il décida subitement de retirer la couverture. Il se leva, s’approcha de l’entrée de la chambrée qu’il entrouvrit légèrement, vit les partenaires d’armes se diriger vers l’étage inférieur. Il marcha quelques pas dans le couloir, tourna la poignée vers ce qu’il espérait mener au lieu de résidence du drow.

Il franchit le seuil, referma la porte derrière lui. Il aperçut une chandelle allumée sur une table de chevet, s’avança vers l’alcôve et s’arrêta devant un ouvrage à la reluire de cuire posé sur le mobilier. Il le prit dans ses mains, observa les gravures puis s’assit sur le lit. Il posa le mémoire sur ses genoux qu’il ouvrit délicatement, utilisa la chandelle afin d’éclairer les écritures. Il tourna les feuillets relatant son passé en tant que disciple dans l’académie de Miryan ainsi que les décennies qui suivaient son enlèvement. Quelques lignes attirèrent soudainement son attention, rapprocha la flamme vers les lignes écrites à l’encre. « Je revois sans cesse les corps de ces àlfars gisant dans le sang, l’horreur commence à me submerger… » « Depuis un certain moment, j’entrevois des souvenirs qui me reviennent peu à peu, des souvenirs d’une cité en flammes… » « Cette migraine devient de plus en plus douloureuse quand je me remémore ou du moins lorsque j’essaie. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ?... » « Quelle est donc cette créature que je semble connaître ? Cela ne se peut, j’appartiens au peuple des drows… »

Argos perçut tout à coup des pas dans l’escalier qui menait au couloir tapissé. Il reposa subitement le mémoire ainsi que le cierge sur le mobilier. Il se leva, trouva une armoire proche de l’entrée dans laquelle il se dissimula, la porte de la chambrée s’ouvrit puis se referma. Sans allumer les chandeliers, le drow s’approcha de l’alcôve en enlevant la broche de sa chevelure qui s’en détacha. Il saisit de son sac posé au sol une tunique et un fendard en toile qu’il mit sur la couverture du lit. Il se dévêtit de son armure en cuir, enfila ses vêtements puis plaça contre le mur ses équipements. Essayant de contrôler sa respiration dans l’espace confiné, le jeune dieu entendit le drow souffler la flamme du cierge. Il eut soudainement une quinte de toux sonore, sentit un liquide dans le creux de sa main, les gouttes tombèrent sur le plancher du meuble. Les pas du drow s'approcha de la cache, vit l’armoire s’ouvrir brusquement tandis qu’il ferma la porte de la pièce.

Quand il fut de nouveau dans sa chambre à coucher, il verrouilla la serrure à clef et s’en éloigna. Il eut alors la sensation que ses forces l’abandonnaient malgré son repos de la journée. La chaleur corporelle augmenta progressivement, sa respiration devint mois constante, sa vision devint nébuleuse. À travers cela, il vit les doigts de ses mains s’agrandir tels des griffes avant de sombrer peu à peu dans les ténèbres.

Il tourna la tête, ouvrit les yeux. Il était allongé sur le lit, le visage pâle tout en ressentant un sentiment d'incommodité. Bien que l’astre solaire se montre peu, une légère brise s’engouffra des fenêtres ouvertes. Il observa le sommet de la toile qui l’entourait, pensait à son paternel qu’il ne pouvait avertir de la situation et encore moins de le renseigner à propos de son état actuel. Il ressentit soudainement une présence dans la pièce, regarda en direction de la personne assise sur la chaise en osier, reconnut son visage.

- Alfirin ? dit Argos.

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