Abysse
Je me lève ce matin après une lutte acharnée, je n’ai plus le goût à rien.
Chaque jour, le combat est toujours plus rude, je m’épuise. A quelle fin ?
Cocher : une journée travaillée, les enfants à border, ma femme à choyer.
Puis éternellement, avec assiduité, je dois à nouveau tout recommencer,
Comme un robot, un automate, un animal bien dressé, avec application,
J’offre à chacun le masque pour leur donner entière satisfaction.
Je m’efface un peu plus pour être l’adulte éteint et responsable
Que la société juge conforme, unique modèle acceptable.
Et ce monde qui implose : guerre, avidité, manipulation ;
Autant de maux qui plongent l’homme vers sa propre destruction
Et me noient d’angoisses pour m’emmener tout au fond
Vers les abysses de la mélancolique dépression.
Le néant est aux aguêts,
Un trou noir m’aspire,
Je n’ai plus qu’un souhait :
Dernier soupir,
Mourir.
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