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                Une semaine plus tard, un groupe de technicien recevait des lots de matériel audiovisuel à transporter jusqu’au poste de commandement où ils les entreposèrent en vue de les installer le lendemain tandis que Nancy déposait les enfants chez Alysson. La voiture était garée au pied de son immeuble, et la jeune femme, assise sur le siège avant et tournée vers l’arrière, parlait aux enfants.

                — Bon, vous n’oubliez pas, vous êtes mon neveu et ma nièce, et j’ai votre garde parce que votre père et votre mère, qui est aussi ma sœur, sont morts dans un accident de voiture, d’accord ?

                Les enfants acquiescèrent quand Chris Junior répondit.

— Ça ne sera pas difficile de faire comme si on en souffrait.

                Nancy leur offrit un sourire compatissant avant de tendre les bras vers eux.

— Allez, venez-là.

                Les enfants détachèrent leur ceinture pour venir se blottir contre la jeune femme.

— Dès qu’on aura fini ça, on aura une vie plus calme, je vous le promets. Mais là, il faut y aller.

                Ils sortirent de la voiture et se rendirent à l’appartement qu’Alysson ouvrit en s’exclama.

— Coucou, les enfants ! Venez voir tata Alysson !

                Les enfants lui sourire avant de l’enlacer, et alors qu’ils lui faisaient un câlin, la coiffeuse dévisagea Nancy.

— C’est vrai que ça te va bien, d’être rousse.

— Merci. Et puis, Chris adore.

                Elle lui lança un regard appuyé et lourd de sous-entendus qui fit rire les deux femmes, Puis Nancy se pencha vers les enfants.

— Allez, tout sera bientôt réglé. Et quoi qu’il arrive, vous ne serez plus jamais seuls, d’accord ?

                Claire et Chris l’enlacèrent une dernière fois et la petite fille murmura à l’oreille de Nancy.

— Fais que tonton Chris revienne, s’il te plaît…

                Le sourire de Nancy disparut quand elle lui répondit.

— Je ferais ce que je peux, ma chérie. Je ferais tout mon possible.

                Chris Junior rétorqua.

— Menteuse, tu ne pourras rien faire depuis le van. Mais merci quand même.

                Nancy se décolla d’eux pour les regarder, étonnée. Quand étaient-ils devenus aussi matures ? Était-ce lié à la mort de leurs parents ? Où était-ce lié à leur vie avec le couple de tueurs ? Toujours est-il qu’ils avaient une perception très fine des évènements à venir.

                Elle leur ébouriffa les cheveux avant de parler.

— Vous êtes sages avec tata Alysson, d’accord ?

                Les enfants acquiescèrent avant de rentrer dans l’appartement, et Alysson s’approcha de Nancy.

— Tu sais, je sais.

                L’infirmière la regarda en fronçant les sourcils et en essayant de comprendre.

— Tu sais quoi ?

                Alysson sortit un livre du meuble à chaussures de l’entrée et le tendit à la jeune femme qui l’ouvrit pour y découvrir des articles de journaux découpés et collés, traitant tous de meurtres de truands, avec sur certains d’entre eux des photos de caméras de surveillance sur lesquelles Chris était partiellement identifiable. Nancy leva lentement les yeux vers Alysson qui reprit.

— J’ai joué le jeu dans le salon, parce que je ne veux pas que Chris sache que je sais, mais je désapprouve. Et je désapprouve encore plus si tu le fais avec lui, et que les enfants n’ont plus personne pour s’occuper d’eux après.

                Nancy referma le livre et le rendit à sa propriétaire en soupirant.

— Rien n’arrêtera Chris. Il traque le salop qui l’a laissé pour mort depuis si longtemps… Et maintenant, cet enfoiré est responsable aussi de la mort des parents des enfants. Il ne lâchera rien. Quant à moi… Eh bien, je ne serais pas en danger, rassure-toi.

                Alysson vint se coller à elle.

— Il y a intérêt ! Je ne veux pas avoir à expliquer aux gamins qu’ils n’ont plus que moi sur qui compter.

                Nancy la regarda avec détermination.

— Ça n’arrivera pas. Mais pour ça, je dois être à l’heure, donc je vais devoir te laisser.

— Bien. Et ne dis pas à Chris que je sais. Je veux qu’il ait l’esprit clair.

                Nancy acquiesça avant de faire demi-tour. Une fois dans la voiture, elle roula jusqu’à la plaque où elle changea de véhicule, et la fourgonnette prit lentement la route jusqu’à cinq rues de l’Élysée. Là, elle se mit à l’arrière du véhicule et s’assit devant le mur d’écrans qui s’offrait à elle avant de prendre un casque avec micro intégré et l’enfiler. Elle activa ensuite quelques commutateurs.

— Tu me reçois ?

                La voix de Chris lui parvint.

— Cinq sur cinq. Les relais que tu as installés fonctionnent à merveille. Et je suis en place.

                La jeune femme sourit.

— On peut lancer l’opération règlement d’ardoise quand tu veux.

                Il y eut un court silence avant que Chris réponde.

— Règlement d’ardoise ?

— J’ai trouvé que c’était approprié.

— Bien, alors en avant pour l’opération règlement d’ardoise.

                Le sourire de Nancy se fit plus grand encore quand elle entra une ligne de code sur son ordinateur.

                Dans le centre de sécurité de l’Élysée, le personnel assigné aux écrans de surveillance se mit à paniquer quand tous les moniteurs s’éteignirent. Ils tentèrent d’appeler les gardes pour relayer l’information, en vain, les transmissions ne fonctionnent plus non plus, et soudainement de faibles explosions retentirent à travers le bâtiment alors que certaines des caméras de surveillance explosaient.

                Immédiatement, les gardes du corps du président vinrent le chercher pour l’emmener dans le centre de commande Jupiter, jusqu’à ce que l’un d’entre eux s’écroule à terre, blessé par balle à l’épaule droite. Le trio de gardes restants plaqua le président au sol le temps de s’assurer que la voie était libre avant de reprendre leur progression quand un second garde tomba, blessé à la cuisse, les obligeant à se coucher au sol une seconde fois, alors que d’autres caméras modifiées incapacitaient d’autres hommes en armes dans tout le palais.

                Les deux gardes du corps restant parvinrent à extraire le président jusqu’à l’ascenseur, et lorsque les portes s’ouvrirent ils s’avancèrent entre les murs gris fer sur la moquette bleue pour emmener le président dans son bureau souterrain quand deux déflagrations retentirent, abattant les deux gardes d’une balle dans la tête.

                Accroupi au sol, essayant de se protéger la tête comme il le pouvait, Mascratto tenta de s’emparer d’une des armes de poing des gardes quand une voix s’éleva.

— Je ne ferais pas ça, à votre place, Mon Colonel. Le temps que vous la braquiez vers moi, vous serez déjà mort.

                L’homme au sol releva la tête pour faire face à un homme en tenue du RAID et tête découverte et murmura.

— Evian…

                Il se mit à genoux en tremblant et tendit les mains devant lui.

— Je t’en prie, ne me fais pas de mal…

                Le tueur lui lança un regard dédaigneux.

— Je ne vous tuerais pas, si c’est ce que vous craignez. Mais je vais vous faire du mal, c’est certain.

                Il s’approcha de lui et le saisit par les cheveux pour l’obliger à se lever et à le suivre tout en activant son oreillette.

— Pré pour la diffusion.

                Dans le van, Nancy sourit tout en pianotant sur son clavier pour commencer à diffuser sur tous les réseaux sociaux les dossiers secrets du président révélant les trafics de drogue et d’armes qui avaient servi à subventionner sa campagne présidentielle, ainsi que les documents que Chris avait réussi à récupérer au fil du temps prouvant les transactions illégales de Mascratto.

                Celui-ci fut jeté rudement dans la salle de vidéo transmission du bunker avant de se faire attacher les mains dans le dos, puis Chris se pencha vers lui.

— Te tuer ferait de toi un martyr. Te détruire sera une vengeance plus belle encore.

                Il le tira à lui pour le forcer à se relever avant d’aller se placer derrière le pupitre d’où le président était supposé faire ses allocutions en situation de crise et enfila une cagoule.

— C’est bon, gamine, tu peux lancer la diffusion.

                Une lumière rouge s’alluma sur la caméra, et Chris se racla la gorge tandis que la transmission forçait les grilles de programme télévisuel pour apparaître sur toutes les chaînes.

— Françaises, français, bonjour. Vous ne me connaissez pas, ou alors si vous me connaissez, vous me craignez. Je me nomme Chris Evian, et je suis un ancien soldat des forces spéciales luttant contre les narcotrafiquants. Si je dis ancien, c’est parce qu’un homme a profité de sa position pour prendre le contrôle de ces trafics afin de s’enrichir, et subventionner ainsi sa campagne présidentielle, et quand je l’ai démasqué alors qu’il était encore soldat, il a ordonné à mon peloton de m’exécuter. Mais j’ai survécu, et j’ai juré de me venger.

                Il marqua une courte pause avant de reprendre.

— Pour mener à bien mon projet, j’ai notamment dû m’en prendre à tous les grands trafiquants de ce pays, triades, mafia, pourris des Balkans, et ainsi de suite, pour réduire leurs rangs et me procurer du matériel, ce qui a déplu à notre cher président, qui a ordonné tour à tour la mise à mort de ma sœur et de son époux.

                Il tendit l’oreille quelques secondes et sourit en entendant l’ascenseur se mettre en marche.

— Peut-être êtes-vous en train de vous dire que je vais l’exécuter, mais non. En ce moment, sur les réseaux sociaux et dans les boîtes mail des grands médias sont diffusés tous les dossiers compromettants du président, d’avant et de pendant son investiture. Libre à vous d’en faire ce que vous voudrez. Evian, terminé.

                Nancy mit fin à la transmission alors que la barre de progression du transfert atteignait les soixante-dix-sept pour cent, et Chris entraîna le président à sa suite pour retourner face à l’ascenseur. Là, il tira quelques fils de nylon à intervalles réguliers avant de retourner vers le président et le pousser par terre sans ménagement pour ouvrir une caisse contre laquelle il était appuyé. Il en sortit deux étrangers tripieds qu’il emboîta l’un dans l’autre puis y accrocha une mitrailleuse 12,7 mm qu’il relia à un étrange mécanisme avant d’emmener de force le président dans son bureau.

Ils venaient de l’atteindre quand la porte blindée de l’ascenseur s’ouvrit, et Chris sourit en sortant un petit boîtier sur lequel il appuya. Un vacarme assourdissant s’éleva alors avec régularité tandis que la mitrailleuse tournait sur un angle de quatre-vingt-dix degrés pour balayer le couloir tout en faisant feu, abattant immédiatement cinq des huit hommes du RAID envoyés en première vague sans leur laisser la moindre chance de survie.

                Les trois survivants commencèrent à ramper quand l’un d’entre eux accrocha un fil de nylon qu’il n’avait pas vu et le sectionna, libérant deux grenades qui tombèrent du plafond pour tomber devant les hommes qui ne purent rien faire, incapable de se relever et de s’enfuir à cause de la mitrailleuse et condamnés à attendre l’explosion qui survint en leur arrachant la tête et le torse pour répandre leurs corps à travers le couloir alors que l’ascenseur remontait.

                Chris laissa le président tout seul pour accrocher d’autres bandes de munitions à celle de la mitrailleuse qui touchait à sa fin, augmentant sa capacité de dix mille cartouches, calculant que la cadence de cinq cents cartouches par minutes lui offrait vingt minutes de tranquillité pour finir de piéger le bunker. Il commençait seulement à installer ses pièges quand l’ascenseur s’ouvrit une seconde fois, et il sourit quand il entendit les cris des hommes fauchés par l’arme de guerre. Quand les cris prirent fin et que les portes se refermèrent, il avait fini d’installer son premier piège tout en se demandant combien de temps il faudrait à ses adversaires pour utiliser des boucliers antiémeutes, comprendre qu’ils seraient insuffisants et déployer les boucliers RAMSES.

                Il finissait de placer ses pièges quand le RAID attaquait son cinquième assaut, et il fut content d’entendre le bruit du polycarbonate exploser suivi de peu par les cris d’effroi et d’agonie avant partir ravitailler une ultime fois l’arme dont le canon commençait à rougir. Une fois fini, il retourna auprès de sa cible qui pleurait, roulé en boule sur la moquette bleue.

— Pitié, Evian… Tu m’as déjà détruit, c’est fini pour moi, alors pitié, ne me fais pas de mal.

                Le tueur lui asséna un violent coup de pied dans le ventre.

— Mon neveu et ma nièce ont eu plus de couilles que toi quand tes hommes les menaçaient d’un flingue sur le crâne. Prouve que tu as des couilles et redresse-toi !

                Le président ne réagit pas aussi Chris le saisit-il par les cheveux par les cheveux pour le forcer à se relever.

— Porte tes couilles, sombre merde !

                Il lui asséna un violent coup de poing dans le ventre suivi de trois autres sur le visage, et lui cassa le nez. Quand les coups prirent fin, Mascratto cracha deux dents et Chris sourit. Il s’approcha du visage de sa victime et hurla.

— Ça fait quoi, de ne plus être en position de force, hein ? Ça fait quoi ?

Il lui écrasa le visage plusieurs fois sur le pupitre et celui-ci finit par casser. À peine Mascratto touchait-il le sol que Chris se plaçait au-dessus de lui pour le rouer de coups, jusqu’à ce que la voix de Nancy s’élève dans son oreille.

— Chris, arrête ! Arrête !

                Le tueur s’immobilisa alors que la jeune femme reprenait.

— Il doit rester en vie ! Rappelle-toi ta mission, soldat !

                Un masque de haine sur le visage, le soldat se redressa avant de cracher sur le corps sanguinolent à ses pieds.

— Tu as de la chance que la voix de la raison m’atteigne encore, petite merde. Gamine, on en est où ?

— Le transfert est déjà fini depuis longtemps, et il semble avoir du succès, puisqu’il a pris le pas sur les reportages de ta prise d’otage. Néanmoins, tu as du lourd qui arrive.

— Parfait.

                Il entendit l’ascenseur s’ouvrir et les balles frapper les boucliers en Kevlar RAMSES avant de redresser la tête. Les ogives du calibre de la mitrailleuse ont la capacité d’enfoncer treize millimètres d’acier à blindage, et aurait donc dû mettre en charpie les boucliers de kevlar, et pourtant il n’entendait ni cris ni le bruit caractéristique des munitions contre l’acier de l’ascenseur et le béton armé derrière. Il releva soudainement la tête en murmurant.

— Les fils de putes en ont mis plusieurs.

                Il mit un coup de pied à son otage pour s’assurer qu’il reste sage et partit vers la mitrailleuse lourde pour tourner la tête dans l’angle du couloir qu’elle protégeait, pour découvrir plusieurs boucliers les uns à la suite des autres avancer lentement, s’approchant dangereusement de son second piège. Sur cette zone, le fil de nylon était en hauteur, et des hameçons y étaient reliés et pendaient à hauteur d’épaules. Ils s’accrochèrent dans les boucliers et le mécanisme finit par rompre, déclenchant une claymore située deux pas en arrière et orientée de façon à exploser vers les hommes qui l’auraient dépassée, leur arrachant la tête et le dos au passage alors que la mitrailleuse finissait de vomir ses dernières cartouches, son canon rouge et fumant se tordant lentement en direction du sol qui était recouvert d’étuis de cuivre répandus sur un large périmètre.

                La voix de Nancy s’éleva.

— Ils vont revenir à l’assaut. Prépare-toi.

— Merci.

                Il prit les boucliers et les replaça dans le couloir pour s’offrir des protections tout en se ménageant un poste de tir, avant d’ouvrir une caisse remplie d’armes et de la traîner dans l’angle où il se mit en position et en s’équipant d’un fusil à pompe AA12 dans lequel il glissa un chargeur tambour avant de l’armer.

— Petits, petits, petits… Venez voir papa…

                La porte de l’ascenseur s’ouvrit et une nouvelle vague de bouclier s’avança avant de s’immobiliser.

— Commandement, la 12,7 ne tire plus et les autres boucliers sont en place. On reprend une progression normale.

                Chris vit les hommes replier les boucliers les uns après les autres avant d’avancer en passant par le petit passage qu’il avait aménagé, et dès qu’un homme apparut dans son angle de tir, il fit feu en lui arrachant la jambe droite. À peine l’homme avait-il touché le sol que celui derrière lui était projeté en arrière, le ventre déchiré par une seconde cartouche.

— Merde, commandement, on a deux hommes à terre.

                Chris n’entendit par la réponse, mais se doutait de l’ordre qu’ils allaient recevoir. Il tendit le bras jusqu’à la caisse et y prit un masque à gaz qu’il enfila au moment où deux tubes arrivaient à son niveau en crachant du gaz lacrymogène. Il sourit et se remit en position, sachant qu’après trois secondes l’assaut reprendrait. Il abattit encore deux hommes avant que le groupe relance un appel.

— Commandement, ça ne change rien.

                Le tueur savait que la prochaine était serait une grenade assourdissante, et il referma son poste de tir avec le bouclier qu’il avait placé à l’angle du mur. La grenade roula jusque-là, mais le kevlar amortit le plus gros de la détonation, et Chris, les oreilles légèrement sifflantes, rouvrit le bouclier avant de faire feu de nouveau en fauchant deux hommes de plus.

— Commandement, on est plus que deux !

                Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent de nouveau en grinçant, trop déformées pour les tirs répétés de la mitrailleuse pour travailler correctement, et un nouveau groupe d’assaut vint renforcer les survivants. Chris prit un tube cylindrique de sa réserve d’armes, retira la goupille de sécurité et le lança sur le côté des boucliers quand des cris retentirent.

— Grenade, à terre.

                Il y eut une explosion, et le phosphore blanc de la grenade incendiaire recouvrit tout le couloir alors que les hommes en feu hurlaient de douleur. Chris se releva lentement pour retourner vers le président en souriant.

— Mon Colonel, je vais pouvoir vous consacrer un peu de temps.

                L’homme au sol releva son visage ensanglanté en pleurant.

— Pitié.

                Un rictus de haine se dessina sur le visage du tueur alors qu’il dégainait son pistolet pour viser le président.

— As-tu éprouvé une once de pitié pour ma sœur et mon beau-frère ?

                Mascratto ne parvenait pas à quitter le canon des yeux, aussi Chris répéta-t-il sa question en hurlant, et sa victime répondit en pleurant.

— Non… Aucune…

— Et ses enfants ? Tu as eu pitié d’eux ?

— Non plus…

— Bien.

                Il fit feu, et la cartouche troua le sol à côté de la tête du président.

— Je te l’ai dit, je ne te tuerais pas.

                Il rangea son arme de poing et reprit son fusil avec lequel il asséna un violent coup de crosse sur le crâne de son otage en le plongeant dans l’inconscience, puis retourna à son poste de tir.

Le RAID est une unité d’élite de la Police nationale française. Le nom est choisi en référence au mot « raid », désignant un assaut militaire, mais a reçu par rétro acronymie le sens Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion.

Fondée en 1985, l’unité participe sur l’ensemble du territoire national à la lutte contre toutes les formes de criminalité, de grand banditisme, de terrorisme et de prise d’otages.

Placé sous l’autorité directe du directeur général de la Police nationale, le RAID est appelé à intervenir à l’occasion d’événements graves, nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifiques pour neutraliser les individus dangereux, par la négociation ou l’intervention.

Son rôle est notamment d’agir dans les situations de crise, du type prise d’otages, retranchement de forcenés ou arrestation de malfaiteurs à haut risque, mais aussi de contribuer à la lutte antiterroriste en apportant son concours aux services spécialisés, dans le cadre d’arrestations d’individus ou de groupes susceptibles de se livrer à des actions terroristes sur le territoire français.

Le service est basé à Bièvres, dans le département de l’Essonne, au sein de la CRS 8 au Domaine de Bel-Air, siège de l’unité centrale, et dispose, en outre, de treize antennes, réparties sur le territoire métropolitain, à Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nice, Rennes, Toulouse et Strasbourg et Outre-mer, à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Saint-Denis (La Réunion).

Le bouclier RAMSES est constitué de kevlar1. Il comporte un panneau frontal de 180 × 60 cm, avec sur chaque côté un panneau orientable de 175 × 30 cm. Chacun de ces trois éléments comporte un « oculus », de façon à permettre à l’opérateur de voir ce qui se trouve de l’autre côté du bouclier.

L’ensemble est positionné sur un support doté de quatre roues afin de permettre le déplacement de ce système de protection dont la masse totale est d’environ 180 kg.

                Des accessoires peuvent y être montés, par exemple de l’éclairage. Une ouverture obturée par une partie coulissante est présente sur la face avant du bouclier.

La grenade incendiaire spéciale n° 76, traduction de No. 76 Special Incendiary Grenade, également connue sous le nom bombe A.W. ou grenade SIP (Self Igniting Phosphorus, phosphore autoinflamant) était une grenade incendiaire britannique constituée de phosphore blanc, utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 29 juillet 1940, les fabricants Albright & Wilson d’Oldbury ont montré à la Royal Air Force comment leur phosphore blanc pouvait être utilisé pour allumer les bombes incendiaires. Le test consistait à lancer des bouteilles en verre contenant un mélange d’essence et de phosphore sur des pièces de bois et dans une hutte. Lors de la rupture du contenant, le phosphore était exposé à l’air et prenait feu spontanément ; l’essence brûlait également et créait un violent incendie. Pour des raisons de sécurité, la RAF n’a pas été intéressée par le phosphore blanc comme une source d’ignition, mais l’idée d’un cocktail Molotov autoallumant est restée. Initialement connu sous le nom bombe A.W., elle a été officiellement nommée Grenade n° 76, mais plus communément appelée grenade SIP. La liste des ingrédients a été perfectionnée. Elle incluait du phosphore jaune, du benzène, de l’eau et une bande de deux pouces de caoutchouc brut, le tout dans une bouteille demi-pinte fermée par une capsule. Au fil du temps, le caoutchouc se dissout lentement rendant le contenu un peu collant. Et le mélange se séparerait en deux couches — cela était intentionnel et la grenade ne devait pas être secouée pour ne pas mélanger les couches, car cela n’aurait fait que retarder l’allumage. Lors d’un choc avec une surface dure, le verre vole en éclats et le contenu s’enflamme instantanément, libérant des fumées toxiques de pentoxyde de phosphore et de dioxyde de soufre tout en produisant beaucoup de chaleur.

Des instructions strictes ont été émises pour stocker les grenades en toute sécurité, de préférence sous l’eau et certainement jamais dans une maison1. Principalement destinée à la Home Guard comme arme antichar, elle a été produite en grand nombre : en août 1941, plus de 6 millions d’exemplaires.

La grenade pourrait être soit lancée à la main, soit tirée du lance-grenades Northover, un simple mortier. Un récipient plus résistant était nécessaire pour ce dernier ; les deux types ont reçu un code de couleur. Comme tout bris du contenant était dangereux, le stockage sous l’eau a été recommandé.

Nombreux étaient ceux qui étaient sceptiques sur l’efficacité des cocktails Molotov et des grenades SIP contre les chars allemands modernes.

Le concepteur d’arme Stuart Macrae, témoin d’un essai de la grenade SIP à Farnborough : « Il y avait une certaine inquiétude que, si les conducteurs de char ne pouvaient pas se hisser assez vite et s’extraire, ils étaient susceptibles d’être frits, mais après avoir vu les bouteilles, ils ont dit qu’ils seraient heureux de tenter leur chance. » Les conducteurs ont donné raison, les essais sur les chars britanniques modernes ont confirmé que les cocktails Molotov et les grenades SIP ne causaient aux occupants des chars « aucun inconvénient de quelque nature que ce soit ».

La Home Guard a caché ces grenades pendant la guerre pour une utilisation dans le cas d’une invasion. Tous les emplacements n’ont pas été officiellement enregistrés et certains caches ont été oubliées6. Occasionnellement, des caches sont découvertes par les constructeurs lors d’excavation pour des fondations. Dans tous les cas, les grenades sont toujours considérées comme dangereuses et sont habituellement détruites par une explosion contrôlée.

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