Une partie de joie

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Une main posée sur ma joue, le plus grand comte Roan, et surtout le plus redouté de tous, il me regardait de ses yeux bleus acier. M'aimait-il ? Moi, je pensais car il m'avait sauvé du Baron Waltford. Mais la nuit précédant le mariage (arrangé ?), je me suis rendu compte qu'en fait, je ne l'aimais peut être pas tant que ça. On est sans doute allé trop vite... En posant sa main, il devait s'attendre à se que je fasse la même chose ou que je lui sourris. Or, je ne fis rien. D'un ton calme et peut-être un peu inquiet, il me demande :
- Vous allez bien ?
Je hoche la tête.
Il s'assoit à l'autre bout de la table pour être en face de moi. Cette distance qui nous sépare est la même que la distance établit par la table. Cette table est un objet matériel mais la distance que je met moi-même est peut-être bien réelle. Que d'incertitudes. En même temps que nous mangeons, il engage la discussion bien décidé à trouver ce qui ne va pas :
- Qu'avez vous prévu de faire aujourd'hui ?
- Je pensais lire un bon roman et prendre le thé dans le jardin.
- Et si, nous lisons ensemble un roman, ce matin et que cet après-midi, vous prenez le thé dans le jardin de chez ma sœur ? Ça vous va ?
- Bien sûr.
- Je ne veux juste pas que vous restiez seule, le baron est toujours en liberté et malheureusement, on ne peut pas encore l'accusé tant qu'on a pas de preuve matériel.
- ...
Ce baron, n'était autre que mon père, il avait tué ma mère et ma sœur. C'est le comte qui m'a sauvé, sinon... sinon... il m'aurait tué aussi...
Il se rapprocha de moi.
- Il y a des gardes de l'armée royale qui protège notre demeure, ils t'accompagneront. Tout va bien.
Il dépose un baiser sur mon front et me prit par la main.
- On va le chercher ce livre ?
- Oui.
Nous allâmes à la bibliothèque de la demeure puis, nous nous dirigeâmes vers le salon. Cette fois-ci, il ne laissa aucune distance nous séparer. On est côte à côte. J'ouvre le roman, puis, il me fait signe de venir contre son épaule. Je lui réponds non d'un signe de la tête. Il insiste et je pose ma tête sur son épaule et reprend mon roman. Il toussote pour attirer mon attention. Je me mets à rigoler.
- Quoi ? Qu'y a t'il ?
- Vous n'avez pas envie de lire, en fait ?
Un peu honteux, il répond :
- Non, pas tant que ça.
Je me relève. Je le regarde et demande :
- Alors, vous voulez faire quoi ?
- Eh bien...
Il était toujours un peu honteux.
- Eh bien, il faudrait aller acheter des tenues pour le bal d'anniversaire de l'impératrice...
- Nous sommes invités ?
- Oui, bien sûr.
- D'accord, allons-y.
- Je sais que ce n'est pas ce que vous aviez prévu...
- Ce n'est pas grave. Laissez vous aller me changer, je ne peux pas y aller en tenue de maison.
Il me prit le bras pour faire tomber assise sur ses jambes.
- Vous êtes belle en toutes circonstances.
- Vous savez très bien que tout le monde ne me voit pas comme ça. Je ne peux pas me présenter ainsi.
Au moment où j'allais pour me changer, il me dit cette phrase qui me toucha beaucoup :
- Vous n'êtes plus la fille illégitime du baron Waltford. Vous êtes désormais la femme du comte Roan. Vous êtes la comtesse Safran.

On sélectionna trois robes que j'essaya. Le coup de cœur fut quand même pour la robe doré avec de petits diamants et quelques dentelles. Un collier et des boucles d'oreilles assortis et c'était parfait. Le vendeur m'a dit que j'avais l'allure d'une princesse. Ce compliment m'alla droit au cœur. Je le remercie. Puis se fut le tour de Roan. Il sélectionne trois costumes mais notre coup de cœur fut pour le costume bleu marine très foncé avec une petite rose rouge près du cœur et une partie en blanc. Le vendeur lui dit qu'il avait l'allure du comte Roan. Je me mis à rire tandis que Roan le fussillait du regard et que le vendeur fit mine de rien. Je dis à Roan :
- Ce qu'il veut dire par là, c'est que vous êtes beau comme toujours.
Il rougit et partit se changer.

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