Assise, dos à un chêne, Iléa entendit le cœur de l'homme recommencer à battre, d'abord faible, lent et irrégulier. Elle sentait aussi la présence attentive des Sylves poursuivant leurs efforts, stimulant chaque cellule, chaque soupçon de pensée de leur patient avec la douceur d'Iléa. Elles le maintinrent en vie durant plusieurs heures, jusqu'à ce que les pulsations adoptent un rythme constant.

La jeune femme agissait, observait, ressentait. C'était la première fois qu'elle pratiquait des soins aussi importants à distance. Peu à peu, elle perdit la notion du temps, puisant inlassablement dans ses trésors d'Amour, pour cet être qu'elle ne connaissait pas, mais dont elle percevait le tempérament fait d'un étrange alliage de rudesse et de douceur.

Séréna l'avait laissée s’occuper de ce cas jusqu'au bout, sans intervenir, sentant qu'il se passait entre elle et lui, bien plus que des soins. Quant à cet homme, elle était persuadée qu'il allait jouer un rôle important dans un futur proche.

Et, de toutes façons, il ne méritait pas ce qu'il avait subi.

Foi de sorcière ! ! !