Edwin commence la montée. Pas après pas, il escalade chaque pierre. Leur surface lisse rend l'exercice difficile.

Tout est étrange autour de lui. Les roches sont chaudes sous ses doigts. Pas brûlantes, mais pas froides non plus, alors que nous sommes en plein hiver. Et le soleil du matin n'a pas eu le temps de les réchauffer.

Et comment expliquer leur surface lisse, glissante, comme si elles avaient été recouvertes de savon noir ?

Edwin continue son ascension, mètre après mètre. L'assemblage de cet amas reste stable, lui permettant une progression lente, parfois entrecoupée d'une glissade de quelques niveaux.

En bas, Sture s'inquiète et hennis lorsque son maître est en difficulté. Il aimerait le rejoindre, mais il ne saurait pas escalader la paroi, et il a reçu l'ordre de ne pas bouger. Pour une fois qu'il obéit sans broncher... mais cette fois, l'objectif est important, il le sent.

Edwin continue sa progression. Ses muscles se bandent sous l'effort. Ses mollets chauffent, ses épaules commencent à le faire souffrir. sueur commence à mouiller sa chemise de lin. Des gouttes coulent dans ses yeux, brouillant parfois sa vision. Ses mains deviennent moites, et il ne peut pas les essuyer.

La température augmente au fur et à mesure de l'escalade. Les pierres deviennent plus chaudes encore. Avec l'humidité ambiante, l'endroit serait propice à une séance de sauna.

L'atmosphère devient de plus en plus étrange, comme électrique. Edwin voit les poils se hérisser sur ses bras.

Edwin approche de la plate-forme d'où semble provenir l'explosion, si explosion il y a bien eu. Une dernière traction, et il peut observer la situation.

Une étrange lueur bleue luit au loin. Une lumière comme crépusculaire.

Edwin se hisse sur le plateau. Un paysage lunaire se déploie sous ses yeux, poussière, roche poudreuse, d'une couleur uniforme, sombre, hormis cette luminosité blafarde venant de l'épicentre du séisme.