Découverte du village
Le lendemain, Edwin emmena Elerinna au village pour lui acheter des vêtements convenables. Pour ne pas la fatiguer, Sture fut attelé à la carriole qui servait à transporter les pierres prêtes à être assemblées vers les chantiers. D'habitude, personne ne prenait place dedans, l'animal étant guidé à pied. Il fallut donc apposer un banc pour que la belle puisse s'y asseoir.
Le couple ne passa pas inaperçu.
Edwin avait un invité ? Une femme, qui plus est ? Lui, le solitaire, où avait-il bien pu la rencontrer ?
Comme elle est étrange ? Si mince, si pâle ? Elle n'a sans doute jamais travaillé ? D'où vient-elle ? Que fait-elle, habillée ainsi ?
Voilà le genre de commérages qui, à leur arrivée, emplirent le village.
Edwin conduisit la jeune femme directement chez le tailleur. Son épouse prit immédiatement en charge Elerinna et l'accompagna dans le salon d'essayage.
L'attente fut longue. Quand elle réapparut, quelle ne fut la surprise d'Edwin de découvrir une splendide femme, les cheveux tressés et posés en chignon, un maquillage léger soulignant la grâce de ses yeux et la finesse de ses lèvres, dans une belle robe bleue, longue, dont le corset épousait parfaitement sa chute de rein et sa poitrine.
Le coeur du tailleur fit un bon dans sa poitrine. C'était la première fois qu'il ressentait une telle émotion.
- Comment me trouvez-vous ? Demanda Elerinna en s'approchant
- Vous êtes ... magnifique. Répondit-il, en rougissant.
La femme du tailleur avait empaqueté plusieurs tenues. Lorsque le couple passa la porte pour retourner au chariot, ils trouvèrent le village entassé devant le trottoir.
Edwin, connaissant les commères du village, présenta Elerinna comme une amie d'enfance, perdue de vue, venant d'une lointaine contrée. Elle allait séjourner chez lui pendant quelques temps, le temps de lui construire une maison où elle allait s'installer.
Après mille questions, plus embarrassantes les unes que les autres, la foule se dissipa. Elerinna demanda à Edwin de faire le tour du bourg afin de se familiariser avec les lieux et avec les gens. Ils allèrent donc au marché, voir le port, admirer les bateaux desquels les pêcheurs débarquaient la marée du jour ...
Sur la place, des enfants jouaient, se chamaillaient. Une fillette chuta, se blessant au genou. La voyant pleurer, Elerinna s'approcha. La petite se recroquevilla sur elle-même, incapable de se lever pour s'enfuir. D'une voix douce, la jeune femme la rassura, et regarda le genou. Elle posa sa main sur sa blessure, déposa un baiser sur le front. Plus aucune trace, aucune cicatrice, aucune douleur. La fillette sauta au cou d'Elerinna avant de repartir jouer avec ses amis.
Il fut ainsi déclamé dans tout le village que la belle avait un don de guérisseuse, ce qui serait fort utile dans ce pays de travailleurs manuels.
Elerinna fut ainsi très rapidement adoptée par le village, pour sa beauté, son charme, sa discrétion, et bien évidemment son don particulier.
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