1.6. Mystères de la Lune

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Le directeur ouvre les bras en grand :

— Le Clair de Terre, c’est le meilleur café de la planète et un accueil des plus chaleureux. Venez, ça va vous plaire.

— C’est un diner, remarque Jules Faubosse platement.

Theo Hypnos acquiesce, ouvre la paume vers une percée à l’angle du mur et du plafond. A travers une grande coupole transparente flotte un immense œil bleu en suspens. La Terre.

Jules Faubosse fait un pas de côté, frissonne, s’appuie contre un pan du mur. Il est pris de vertiges, il lance un regard noir à Theo Hypnos qui fait semblant de ne rien remarquer. Quand il a repris ses esprits, le directeur le prend par la main et l’entraîne au milieu de la salle. Il jauge l'émissaire sans dire un mot puis son visage s’illumine brusquement.

— Il ne faut pas avoir peur de la Lune… Et éviter de se sentir trop nostalgique de la Terre ! Elle est là-haut, pleine et bien ronde, mais aussi ici, tout près, tout autour de vous ! Regardez, est-ce qu’on ne se croirait pas dans un diner en plein Brooklyn ?

Les fauteuils sont bleu clair et dorés, les tables dorées et blanches et le sol en damiers blanc et bleu clair. Les trois couleurs éclatent un peu partout dans la salle, depuis les pailles bleues striées disposées dans des gobelets blancs décorés de formes géométriques dorées jusqu’aux distributeurs dorés de sel et de poivre en sachets blancs et bleus, en passant par le tablier bleu et blanc de Rita. La Sélénite essuie des traces de doigt sur une table près du comptoir tout en donnant l’impression de rêver d’une autre vie. Le comptoir est doré, pour l’essentiel, et jonché de tubes de ketchup et de mayonnaise, de cartes plastifiées, de prospectus vantant les mérites de divers établissement de loisirs ou de tourisme et de grands verres vides à capuchons.

Le diner est presque plein, une vingtaine de clients dévorent leurs bretzels et leurs burgers en discutant bruyamment. Au bar, une femme au visage morne pompe avec résolution le contenu d’un milkshake à l’aide d’une paille bleue et blanche que vient de lui tendre la barmaid coiffée d’une toque blanche et dorée. Derrière le comptoir, Bell s’essuie les mains avec un torchon. Elle repère Jules Faubosse, son regard se fixe puis son visage s’incline comme si elle écoutait la demande d’un client invisible, un sourire se dessine sur son visage gracieux. Elle adresse un signe en direction de l’émissaire. Celui-ci croise son regard, voit son geste amical, détourne les yeux. Bell fait la moue et hausse les épaules. Elle se retourne, passe la tête à travers l’ouverture du passe-plat, réceptionne une commande délivrée par les mains agiles de Malala.

Le directeur salue de loin la cliente au milkshake et s’assied à une table libre.

— Le titre de « meilleur diner de la planète » est doublement usurpé, bien-sûr, reprend le directeur d’un ton enjoué. Il n’en existe qu’un ici et la Lune est un satellite… mais quand même ! On y sert des repas typiquement de chez nous, de chez moi, en tout cas… vous n’êtes pas américain, j’imagine ?

— Luxembourg.

Theo Hypnos tape du poing sur la table :

— Brillant ! Un Européen !

Puis il change de sujet :

— Vous aimez la musique ? Il y a un jukebox près du couloir qui mène aux toilettes…

— Non.

D’un air admiratif, le directeur mime des vagues avec ses doigts.

— Je vois, vous êtes quelqu’un qui intériorise, vous composez vos propres mélodies, votre petite musique... Ma femme, Louiza – vous la rencontrerez ce soir, après le tour de l’usine – est un peu comme ça elle aussi, elle parle peu, mais à l’intérieur, c’est un tourbillon, une furie, une Beethoven…

— Hum, j... je prendrai un café.

Le directeur éclate d’un rire sauvage, il claque la table avec le plat de la main.

— Brillant ! C’est exactement ce que Louiza aurait dit !

Rita s’approche avec un plateau bleu aux bords relevés. Elle dépose deux verres d’eau sur la table.

— Bonjour mes chougats, qu’est-ce que je peux vous servir ?

La jeune femme présente un sourire enjôleur. Ses tâches de rousseur et le gris de ses yeux rappellent les cratères et la poudre qui recouvre la Lune mais ses longs cheveux roux, eux, n’ont que le Soleil pour point de comparaison possible. Jules Faubosse fronce les sourcils. Il remue sur son fauteuil, l’air mal à l’aise.

— Monsieur Faubosse, voici Rita, la fille de l’un de nos savants les plus respectés, et l’une des toutes premières Sélénites. Nous prendrons deux irlandais, ma chère.

Rita fait claquer ses doigts tout en pointant le bout de sa langue repliée entre ses lèvres charnues. D’une voix assez forte pour être entendue en cuisine et jusqu’aux plus profondes des cavernes de la Lune même, elle crie :

— Deux kalee, et que ça saute les rombières !

— Ça saute, ça court, ça plane !, répond la voix légèrement éraillée de Malala en cuisine.

— Autre chose, bel homme ?, demande Rita tout en adressant un clin d’œil à l’émissaire.

Jules Faubosse, qui a cherché à éviter son regard tout le temps de la conversation, lève enfin les yeux sur elle.

— Rien, répond-il du bout des lèvres, mais fermement, avant de pointer le menton sur le menu qu’il tient entre ses mains crispées.

Pas vexée pour un sou, Rita hausse les épaules et pirouette. Son tablier, comme un tutu, accompagne son mouvement gracieux. Soudain, elle effectue un plié et s’élance, déboule avec adresse entre les rangées de tables, rebondit d’un coup précis du gros orteil contre le sol en damier. Elle cabriole en passant au-dessus du comptoir, puis elle étire ses longs bras déliés en couronne tout en esquivant la cliente, les verres et Bell. Elle disparaît ensuite dans l’arrière-salle.

— Avez-vous entendu parler des Sélénites, demande le directeur d’un air sombre ?

— Oui.

— Alors vous devez avoir conscience du mystère qui les entoure, enchaîne-t-il en baissant légèrement la voix... Vous savez sans doute qu’il ne naît ici que des filles. Quatorze sur quatorze, tout de même, ce n’est plus un hasard. Et qu’elles évoluent de façon sensiblement différente. Comme elles n’ont jamais connu que la microgravité de la Lune, leur corps est délicat, allongé, fin. A la naissance, elles ont une forme de fragilité osseuse que l’on doit contrecarrer avec un traitement. Mais le plus dérangeant, du point de vue des colons en tout cas, c’est la façon dont elles se détachent toutes de leurs propres parents dès qu’elles le peuvent. Pour les jumelles Buffy et Malala, les aînées des Sélénites, ça s’est fait dans leur quatrième année, rendez-vous compte. Elles ne les renient pas, mais le seul lien affectif qu’elles développent vraiment, c’est pour la Lune ou pour les autres Sélénites. Leurs géniteurs ne sont que cela à leurs yeux : des géniteurs. C’est la Lune qui les construit. Il y a plus de dix ans de cela, Buffy et Malala ont commencé à parler à la Lune, à inventer toutes sortes de rituels, des mots, des gestes… Et puis elles ont converti les autres Sélénites. « Convertir » est un peu fort. Elles n’ont jamais vraiment donné dans le prosélytisme, disons plutôt qu’elles ont créé un cadre et que les Sélénites l’intégraient naturellement les unes après les autres. Certains en ont peur… moi je les admire. Elles sont inoffensives et je les trouve… Elles ne font pas qu’habiter la Lune, vous comprenez ? Elles vivent en communion avec elle. J’ai déjà assisté à plusieurs de leurs cérémonies. D’autres colons le faisaient aussi, dans le temps, mais ils se sont lassés. Je crois que certains les prennent pour des… des sauvages en quelque sorte. Leur culte, les Mystères de la Lune, est pourtant fascinant. J’ai vu les pierres voler, vous comprenez, et même si certains avancent qu’il ne s’agit que de phénomènes similaires aux mascons lunaires, moi, je crois ce qu’elles croient. Que la Lune est vivante parce qu’elle est dotée d’une âme qu’elles appellent Juvobémah. Elles affirment que les colons ont apporté avec eux une autre entité et que cette dernière vise à remplacer Juvobémah. Cette défiance affichée vis à vis des colons et de la Terre inquiète certains, cela crée parfois de petites tensions mais moi, je les trouve proprement merveilleuses. Je dois avouer procéder parfois à mes propres cérémonies… D’innocentes prières adressées à la Lune pour favoriser la fertilité de mes serres, par exemple. Ma femme se moque de ce qu’elle considère comme des superstitions un peu puériles… Mais les avez-vous vues voltiger ? Ne sont-elles pas la grâce incarnée ? Personne ne bondit comme elles, personne ne peut égaler l’agilité de leurs déplacements, même pas les Ceinturions.

— J... je dois les rencontrer bientôt, dit l'émissaire en sursautant, comme s’il se souvenait soudain de sa mission.

— Chaque chose en son temps. Vous rencontrerez d’abord le leader de notre syndicat, Carlos Pontus, un homme influent dans toute la colonie et qui s’est même présenté à l’élection au poste de gouverneur. Bien-sûr, ma femme reste favorite à sa propre succession, et le candidat de l’opposition, soutenu par le Consortium, devrait aussi lui être préféré, mais Carlos Pontus est un vrai outsider, il ne manquera sans doute pas de vous le rappeler... Bref, ensuite, vous ferez un tour de l’usine, puis vous rencontrerez les Ceinturions. Madame le gouverneur, vous le savez, vous recevra à dîner pour terminer. Demain, vous découvrirez la Ceinture, le véritable but de votre expédition. Enfin c’est du moins ce qu’on m’a affirmé...

Le directeur lance alors un regard soutenu à l’émissaire. Il cherche ses yeux, les trouve enfin. Derrière son sourire de façade, on devine une pointe d’indignation contenue.

— Oui, répond simplement Jules Faubosse.

L’émissaire a l’air gêné. Le directeur s’en aperçoit.

— Comment vous sentez-vous, Monsieur Faubosse ?

— Bien. J... je veux simplement remplir m... ma mission et rentrer.

— Oui, vous l’avez abondamment signifié. Je dois vous signaler que certains nouveaux venus souffrent parfois du Mal de la Lune. Il ne faut pas s’inquiéter, simplement surveiller les symptômes. Si vous ne vous faites pas encore à la Lune, il ne faut surtout pas hésiter à en parler. Il n’y a pas de honte, seulement des remèdes. Les premiers symptômes sont des tremblements, des acouphènes, sensations de vertige, des hallu...

— J... je vous préviendrai si ça arrive, le coupe Jules Faubosse.

— J’insiste, Monsieur Faubosse, mieux vaut prévenir que guérir ! Nous avons eu par le passé plusieurs… incidents. C’est très facile à traiter mais uniquement si c’est pris à temps !

Rita revient alors avec son plateau calé sur l’abdomen

— Deux kalee pour vous mes chougats…

Elle dépose deux grandes tasses de café fumant sur la table. Après une pause, elle y ajoute une petite soucoupe blanche contenant un scone rectangulaire gonflé et doré sur le dos.

— Ça, c’est rien qu’un petit cadeau de la maison, pour dire bienvenue… Je l’ai cuisiné moi-même !

Elle plie les genoux et papillonne avec élégance jusqu’à la cuisine sans se retourner.

L’émissaire soulève le scone du bout des doigts, fait une moue écœurée. Il repousse la pâtisserie avec la soucoupe sur le côté de la table. Le directeur lui fait un clin d’œil :

— J’ai l’impression que vous lui plaisez ! Les six Sélénites en âge de travailler ont un emploi à l’usine. La plupart effectuent des quarts ailleurs, comme ici ou au spatioport, à la voirie ou encore au Dubliner’s. J’aime tous mes employés, mais les Sélénites, Monsieur Faubosse, je les aime comme mes filles.

L’émissaire reste de marbre. Theo Hypnos se perd dans ses propres réflexions. Il croise les bras, cherche ses mots, secoue la tête. Jules Faubosse l’observe tout en émiettant son scone. Suivant un train de pensée, il reprend :

— Ma femme, Louiza, reste et restera toujours une véritable Terrienne… Elle est un peu comme vous, le sens du devoir l’oblige à mener son travail à bien, mais la Terre l’appelle. Vous savez, c’est une femme peu ordinaire. Elle a sacrifié sa carrière pour me rejoindre ici. Elle était ambassadrice des États-Unis en Grèce pour l’ONU, vous savez, comme c’est une femme brillante, elle a eu tôt fait de se rendre indispensable dès son arrivée sur la Lune. Il ne lui a fallu qu’un an pour devenir gouverneur ! Bien-sûr, je l’ai assistée dans sa campagne, j’ai mis ma popularité à son profit… Elle ex-employée de l’ONU, moi employé du Consortium… Je nous considère comme les Romeo et Juliette de la Lune. Mais malgré cette union, nous éprouvons beaucoup de mal à rassembler les deux camps autour d’une cause commune. L’incertitude qui règne au sujet du devenir de la colonie, en plus de la tension inhérente à notre mode de vie, font que les colons se replient vers les extrêmes. C’est difficile d’accepter les compromis, de faire preuve d’ouverture d’esprit dans une telle contrée. La Lune est magnifique mais terrible, je vous l’ai déjà dit.

Alors qu’il continue d’évoquer sa femme, le directeur constate avec étonnement que la gêne de l’émissaire s’accroît. Le scone est un champ de ruines et il tapote la table du bout des doigts en fixant des yeux la porte de sortie. Comme s'il testait ses limites, le directeur poursuit sur le sujet :

— Louiza ne partage pas mon amour pour les Sélénites. Elle ne le décourage pas vraiment non plus, elle m’a même autorisé à débloquer une subvention pour leur fournir du matériel éducatif afin de pallier la désertion des professeurs. J’aurais aimé avoir une fille moi-aussi, une petite Sélénite… Je ne sais pas si elle se serait détachée de moi comme les autres l’ont fait avec leurs géniteurs, j’ai la prétention de nourrir une relation privilégiée avec elles. Je crois qu’elles savent que je les admire. Mais Louiza… Eh bien, elle n’a jamais voulu avoir d’enfant ici. Après tout ce qu’elle a fait pour moi, je ne peux pas vraiment lui forcer la main, et le temps passe… Ah, excusez-moi, je vous prie.

Theo Hypnos reçoit un appel, il consulte son appareil de communication, un sourire barre son visage.

— Quand on parle du loup… Un petit instant.

Le directeur se lève et s’éloigne de la table. Jules Faubosse pousse un soupire de soulagement. Il remue les épaules comme s’il se trouvait soudain libéré d’un poids.

— Oui, il est bien arrivé..., chuchote le directeur en se retournant en direction du bar.

L’émissaire le suit des yeux avant de reporter son attention sur le menu bleu et blanc aux éléments graphiques dorés. De l’autre côté du bar, Bell agite ses mains et Rita acquiesce. Les Sélénites, tombées d’accord, voltigent vers la table occupée par l’émissaire. Un client tente d’interpeller Rita au passage mais celle-ci lui coupe le sifflet d’un signe autoritaire du menton. Elles arrivent, Rita prend la pose :

— Alors, l’endroit vous plaît ?, minaude-t-elle. Moi, je trouve ça… drôle. Je ne sais pas trop ce que c’est censé représenter, ces zébrures et ces couleurs, mais si c’est à ça que ressemble un restaurant sur Terre, je crois que je n’arriverais jamais à manger. Trop de distraction !

Constatant l’absence de réaction de l’émissaire, ou plutôt sa volonté de l’ignorer à tout prix, Rita poursuit comme si de rien n’était, ou plutôt comme si l’attitude de Faubosse était un défi à sa mesure.

— Mais assez parlé de moi ! Il paraît que vous zozotez ?

Cette-fois, l’émissaire ne peut retenir un mouvement de stupéfaction.

— Qui vous a dit ça, jeune fille ?, demande-t-il, sur le ton d’un homme sur le point d’exploser.

— Eh bien, Bell !

Rita passe doucement un doigt sur l’épaule de son amie.

— Elle est muette, mais on a inventé un langage. On se comprend. Elle m’a dit qu’elle vous avait déjà rencontré lors d’une inauguration, il y a deux ou trois ans. Elle se souvient de vous parce que vous lui aviez demandé quelque chose et qu’elle avait remarqué votre…

Bell la tire par la manche pour attirer son attention et effectue une courte série de gestes des deux mains. Rita prend un air dubitatif avant de se tourner vers un Faubosse de plus en plus crispé.

— Elle me dit que c’est pas un zozotement en fait, mais elle sait pas me le décrire et je connais pas la traduction non plus…

— Elle doit penser à quelqu’un d’autre, assure l’émissaire avant de poser le menu plastifié sur la table et de le recouvrir de ses énormes mains.

Bell secoue la tête et Rita insiste :

— Elle est sûre que c’est bien vous. Vous étiez habillé de la même façon, avec ce costume élimé par les frottements de la combinaison, vous étiez un peu plus jeune, elle dit que votre regard surtout était plus jeune, que vous lui aviez demandé le nom de la femme qui venait de prendre la parole et…

L’émissaire sursaute et, d’un geste mal assuré, il lève la main comme pour chasser un cil. Il emporte dans son mouvement la soucoupe qui bascule par-dessus la table et se pose sans se briser sur le sol. Des miettes de scone, profitant de la microgravité, effectuent une courbe élégante avant de s’éparpiller et de chuter comme une petite pluie de météores inoffensifs.

Le directeur vient de raccrocher, en voyant la scène il rit et s’esclaffe :

— La microgravité ! Vous vous y ferez, comme nous tous, ne vous inquiétez pas… on finit même par jouer avec elle et par s’en faire une alliée !

Il se rassoit, l’émissaire ne répond pas. Les Sélénites restent debout à leurs côtés et un silence gênant s’installe.

— Vous confondez, c’est sûr, affirme Faubosse, masquant avec peine son agacement. Assez, maintenant, ajoute-t-il voyant que Bell fronce les yeux et lève les mains, prête à parler.

Rita n’y fait pas attention. Elle observe la soucoupe et la poudre de scone éparpillées sur le sol en damier. Elle s’accroupit et balaye les miettes avec la main, forme un petit tas en s’y reprenant à plusieurs fois.

— Oh…, fait-elle en estimant le volume du tas de miettes. C’était pas bun ?

L’émissaire garde le silence et lance un regard noir en direction du directeur. Celui-ci reste un instant perplexe, visiblement perdu quant aux raisons de l’hostilité manifeste dégagée par l’émissaire, puis il adresse un sourire chaleureux à Bell et Rita.

— Merci pour tout mes petites, nous allons bientôt regagner l’usine, je vous laisse avec vos autres clients. On se retrouve pour votre prochain quart !

Rita hausse les épaules et prend Bell par le bras. Elle pose un baiserdans son cou et elles font demi-tour en riant. La première regagne son bar sans se retourner et la seconde répond enfin aux demandes du client éconduit. Sa colère s’épuise comme elle s’approche de lui de sa démarche planante.

— Les Sélénites sont toutes comme ça… Rien, absolument rien ne peut les freiner, affirme Hypnos. C’est une toute nouvelle génération, avec ses propres codes. Bien-sûr, leur comportement peut parfois paraître étrange, mais je vous assure qu’elles méritent l’attention qu’on leur porte.

Faubosse n’écoute pas, il tourne la tête vers le sas de sortie, Hypnos se lève et consulte sa montre. Il soupire.

— Bien, je crois qu’il est temps de nous rendre à l’usine et de vous présenter Carlos Pontus. Une autre génération et un tout autre code…

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