Aurore
Je marche dans les jardins publics
Entre les branches et révérences
Pendu a d'invisibles bras
A ton fantôme qui me sourit
Je marche entre vers et lombrics
Et les mots rampent avec errance
Vers le bleu fade d'un hortensia
Qui lutte encore et s'affaibli
Aurore, aurore
Rayons vermeil
Ils me rappellent ton rimmel
Aurore, Aurore
Les feuilles expirent
Elles m'inspirent ton sommeil
La terre ronfle sous mes pieds
Les yeux des nymphes se referment
Devant le fourbe vent qui danse
L'épiderme s'allanguit
Les corps frissonnent dans les clapiers
L'odeur des premiers feux qui germent
Levant des nuées grises et denses
Vers un ciel pâle qui s'obscurcit
Aurore, Aurore
Évaporée
L'aube de Juillet
Et sa douceur
Aurore, aurore
Gelée des coeurs
Sur les roseaux
S'égouttent les pleurs
Les enfants crient au bord d'un lac
Les couleurs mauves tremblent d'ivresse
On rompt le cou des fleurs sauvages
Le chant des oiseaux s'amenuit
Les chiens s'abreuvent du corp des flaques
Tresses brunes orangées se dressent
Et le décor devient mirage
Royaume de mélancolie
Aurore, Aurore
Cruel Automne
Bientôt je serai seul et triste
Dieu que ce monde est monotone
Quand s'effacent les fleurs de lys
Alors que l'aube m'abandonne
Que la nature joue l'alchimiste
Ton souvenir déjà bourgeonne
Ton doux visage, sa brève esquisse
Alors, alors
Je perd le Nord
Ma boréale phosphorescente
Les trésors des jardins sont morts
Et les écrins d'été me hantent.
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