La pression
Vendredi soir, la semaine vient de se finir pour Frédérick, il rentre enfin chez lui, c'est la seule chose qui attise encore un peu sa flamme. La nuit est tombée il y a peu, l'air est humide et les gouttes qui s'étaient accrochées tant bien que mal aux réverbères entament leur descente pour rejoindre le trottoir. Le temps est fade et quelle que soit l'heure ou la saison, c'est toujours le cas pour Frédérick.
Le voilà arrivé au pied de son immeuble, il inspire une dernière fois l'air polluée à pleins poumons avant de tourner la clé. Les parties communes sont tout aussi fades que l'extérieur avec des effluves qu'il n'a jamais su catégoriser depuis qu'il vit ici, elles sont juste là. Lui aussi.
Il monte les escaliers pour se rendre au 3ème étage, des contacts le frôlent, des voix sortent, il continue de monter. Cela fait bien longtemps qu'il ne fait plus attention ce qui l'entoure, c'est là. Lui aussi.
Il arrive à sa porte d'entrée, défait les multiples verrous *clac-clac* ; *clac-clac* il exécute ses gestes robotisés, saccadés. Il pose ses clés dans le vide-poche, il retire ses chaussures du bout des pieds, il accroche sa veste, il allume la lumière du couloir. Aujourd'hui, il s'arrête devant le cagibi, passe sa main sur les étagères pour y trouver une boîte.
Une fois dans son salon, boîte en main, il enlève le cadenas de cette dernière afin de l'ouvrir. Il y est. Il prend en main l'objet si bien gardé. Il est prêt.
Pression sur la détente, une détonation retentit.
Nous sommes samedi matin.
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