Frédérick est sur le départ, il récupère le manteau qu'il a laissé sur la rambard des escaliers, il se chausse. Contact physique. C'est sa grand-mère qui le prend dans ses bras et qui le remercie de sa visite.

Un pas après l'autre, il passe la porte comme si chacuns de ces pas le conduisait au bagne. A peine la porte passée, des sensations de nausées le prennent, plus il avance plus elles s'amplifient. Elles sont là. Lui aussi. Elles sont toujours là. Lui de moins en moins. Sa gorge l'oppresse comme si chacuns des mètres qu'il parcourait représentaient les paliers d'un étau qui se resserre. De manière invasive, ses nausées et sa gorge sont de plus en plus présentes quand lui l'est de moins en moins.

Il arrive au pied de son immeuble. Il n'est plus, plus qu'un corps avec des sensations qui se sont engouffrées dans tout son être.Clac-clac. Clac-clac. Il est dans son appartement.

Il se déchausse, retire son manteau et se rend dans son salon. Il s'asseoit et se serre une tasse de café qui se trouve dans un thermos sur sa table basse. Il est froid. Frédérick aussi. L'heure tourne et son estomac se retourne encore. Et encore. Et encore. Sa gorge se serre encore. Et encore. Et encore. C'est au tour de son diaphragme de se manifester. Une pression s'exerce. Frédérick a tout juste le temps de se lever pour se rendre dans la salle de bain. Nausées. Gorges serrées. Diaphragme agité. Pression abdominale. Brûlure de la gorge. Toux. Larmes. Mécanismes involontaires, c'est comme ça et c'est tout. Le carrelage est froid. Il reste là assis.