Chapitre 10
PDV Rébecca Devalois
Sur la route du retour, je demandais à Steve de nous trouver un endroit tranquille pour pouvoir discuter. Nous avions encore au moins deux bonnes heures avant que Jonah et Kyra atterrissent. Je ne savais pas trop comment allait se dérouler les prochaines heures, mais j'avais la nette impression que ça aller mal finir. Avec Ezra, ça ne se terminait jamais bien. Ezra rimait avec assassinat. Je tenais à prendre le temps de clarifier notre relation, au cas où j'aurais raison et que mon passé finissait par me mener à ma fin. N'étant pas très loin de chez lui, il nous y conduisit. On se posa sur les fauteuils du jardin et nous dégustâmes chacun une bière. Hypnotisé, je contemplais le va-et-vient de l'eau, la mélodie relaxante du clapotis venant s'ajouter à ce somptueux spectacle. En tournant mon regard vers le propriétaire de cette magnifique résidence, je trouvais un homme en admiration devant une femme. Il me dévorait des yeux. Le rouge me monta aux joues. Soudainement, je ne savais plus ce que nous étions venus faire ici. Seul cet homme si attirant, ses yeux bleus remplis de désir et ses lèvres comptaient. Il se leva sensuellement, s'approcha de moi et me tendit sa main, me faisant comprendre que je devais le suivre. Sans un mot, je l'attrapais. Il déposa délicatement ses lèvres chaudes sur le dos de ma main, tel un gentleman baisant la main d'une femme. Me regardant langoureusement, attisant le désir qui s'installait entre nous. Il m'attira à l'intérieur de la maison, nos regards s'accrochant et ne se lâchant plus. Une fois la porte passait, je me retrouvais tout à coup plaqué contre son torse musclé, le souffle coupé, nos cœurs battant à toute allure. Son bras gauche, placé dans le bas de mon dos, me maintenait fermement collé contre lui. Nos bouches, à quelques centimètres l'une de l'autre, ne demandaient qu'à se retrouver à nouveau. Je dévorais ses lèvres du regard avec envie, ne souhaitant qu'une seule chose : les embrasser. Pour la deuxième fois depuis notre rencontre, je franchis le pas. Nos bouches se celèrent dans un baiser passionné. Nos langues ne cessèrent de virevolter, dansant une valse ensemble. Ses mains habiles parcouraient les courbes de mon corps. La chaleur grimpait entre nous. Steve interrompit notre baiser afin de reprendre notre souffle et nous emmener dans sa chambre. Souhaitant le faire languir un peu, je le poussais délicatement sur lit, l'obligeant à s'asseoir sur le bord. D'un geste érotique, je défis lentement mon chignon, libérant mes cheveux. Ses yeux assombris par le désir, Steve me déshabillait du regard. Je commençais par enlever mes chaussures puis mon haut que je laissais tomber sur le parquet. Ne tenant plus, il se releva. La bosse à son entre-jambes prouvant à quel point il était excité, mais surtout que c'était moi et seulement moi qui lui faisais cet effet. Il me captura et reprit là où nous nous étions arrêtés dans le salon. Son t-shirt ainsi que son pantalon et le mien valsèrent aux quatre coins de la pièce. Il se rassit sur le lit, me tirant vers lui. Je me mis à califourchon sur ses genoux et lui me dégrafa mon soutien-gorge. Il déposa une série de baisers, chacun plus grisant que le précédent. Il commença par la commissure de mes lèvres et entreprit une longue et fiévreuse descente vers mes seins. Nos derniers sous-vêtements atterrirent sur le sol, sous une pluie de caresses expertes de mon beau commandant. Les quinze minutes qui suivirent nous enivrèrent. Il me fit jouir comme personne auparavant. C'était comme s'il connaissait mon corps à la perfection. Nos deux gémissements de plaisir comblant les vides de la chambre. Nous étions en symbiose. Le souffle court, j'agrippais ses cheveux. D'une voix rauque, il grogna mon nom, puis me mordilla l'épaule au moment d'atteindre l'extase finale. Essoufflé, il se laissa tomber à côté de moi et je vins me lover contre lui, heureuse. Dans ce moment de malheur, j'avais trouvé de la gaieté et du bonheur dans les bras de Steve. Il fallait que je me rende à l'évidence. J'étais tombé amoureuse de cet homme. Ma tête posait sur son torse, il effleura la peau dénudé de mon épaule.
« C'était...Whaou ! lui dis-je, ne trouvant pas les mots adéquats.
— Oui ! C'était vraiment incroyable ! me confirma-t-il, me regardant avec des étoiles dans les yeux.
— Je peux te poser une question ? lui demandais-je.
— Oui, vas-y !
— J'aimerais savoir ce que je représente pour toi ? C'était juste un coup comme ça ou alors c'était beaucoup plus ? la curiosité l'emportant sur la raison, bien que j'appréhendais un peu sa réponse.
— Je ne suis pas le genre de mec à avoir des coups d'un soir ! parut-il vexé que j'ai pu penser ça de lui. Dès que je t'ai vu, tu m'as plu ! Et les derniers événements n'ont fait que renforcer les sentiments que j'éprouvais pour toi ! m'avoua-t-il, sa bouche s'étirant en un sourire sincère.
— C'est vrai ? fis-je surprise.
— Oui, Rébecca ! Je suis raide dingue de toi ! Je t'aime Rébecca Devalois ! »
Ces derniers mots me provoquèrent des papillons dans le ventre. J'avais les larmes aux yeux. Je mourrais d'envie de lui dire que je l'aimais aussi, mais les mots ne voulaient pas passer la barrière de mes lèvres. Si je n'arrivais pas à lui dire avec des mots alors dans ce cas, je le ferrais autrement. Je pris son visage et vins l'embrasser comme jamais je ne l'avais fait avec lui : amoureusement.
Malheureusement, on fut interrompus par la sonnerie du téléphone de Steve. Adam nous informait que deux hommes avaient tenté de s'introduire chez moi. Les voisins avaient aperçu les intrus rodés et avaient appelé la police. Matthew et Danny, n'étant pas loin, avaient pu intervenir rapidement. Toutefois, ils n'avaient réussi à appréhender qu'un gars sur les deux : Miroslav Pashkov, l'un des deux Russes qui avaient menacé Rick. Steve leur demanda de l'emmener au QG et de nous attendre pour l'interroger. De notre côté, on prit une douche rapide à deux, on se rhabilla puis on prit la direction de l'aéroport pour accueillir Jonah et Kyra. Nous les attendions devant l'entrée, tous les deux adossés contre la voiture. Ils arrivèrent rapidement et vinrent à notre rencontre. Je les serrais chaleureusement dans mes bras chacun leur tour, heureuse de les voir après tout ce temps. Puis, tous les quatre, nous rejoignîmes l'équipe du 5-0. Sur le trajet, Steve leur fit un débriefing des dernières nouveautés de l'enquête. En arrivant, je remarquais l'œil au beurre noir de Matt. Danny m'apprit que Pashkov et Matt s'était battu. Le Russe avait été emmené en salle d'interrogatoire. Il avait les mains menottées à la chaise. Kyra et Jonah commencèrent à l'interroger pour savoir où se trouvait Maggie. En une demi-heure, ils avaient réussi à obtenir uniquement le mot « AVOCAT » et des rires moqueurs de la part du malfrat. Je bouillonnais de l'intérieur. Je demandais à Steve de me prêter un couteau. Ma requête le surprit, mais il obtempéra sans piper mot. Je rangeais l'arme à l'arrière de ma ceinture. Sans prévenir, je rentrais dans la salle d'interrogatoire et priais aux deux agents de me laisser seule avec le suspect. Une fois en tête-à-tête, je bloquais la porte avec une chaise et je coupais la caméra. J'inspectais la pièce. Éclairée seulement par une petite ampoule, elle ne contenait qu'une chaise fixée au sol avec une pourriture sans nom assis dessus. Miroslav me regardait faire, gigotant, mal à l'aise.
« Qu'est-ce que vous faites ? sembla-t-il s'inquiéter soudainement. »
Je me mis à le détailler. Physiquement, il avait le crâne rasé, les yeux gris/vert et il était baraqué. Il avait l'air malin, mais ce n'était qu'une façade. J'entendais des tambourinements à la porte. Je passais outre et me rapprochais de l'homme. Je tournais autour de lui comme un loup tourne autour de sa proie. Je le scrutais, ce qui avait le don de le rendre de plus en plus mal à l'aise M'accroupissant devant la chaise, je lui parlais en russe afin qu'il puisse bien tout comprendre.
« Je crois que toi et ton pote vous me cherchiez non ? commençais-je, jouant avec le canif que Steve m'avait prêté plus tôt. Finalement, je vous ai trouvé avant ! C'est super non ? ironisais-je, un sourire machiavélique s'affichant sur mon visage. Mais, tu vois, j'ai d'autres projets ! Dis-moi où je peux trouver ton boss ! l'interrogeais-je avec un calme olympien.
— Vous ne trouverez jamais Selezniov ! cracha-t-il. Je ne dirais rien ! me ria-t-il au nez.
— Je me contre fou de Selezniov ! C'est pas lui que je veux !
— Qu'est-ce que vous voulez alors ? demanda-t-il, perdu, fixant le couteau.
— Je veux Ezra De Martino ! répliquais-je sur un ton glacial, baladant la pointe de la lame aiguisée sur sa cuisse.
— Je ne connais personne de ce nom-là ! objecta-t-il, soudainement pris de panique à la vue de l'arme sur sa jambe.
— Dans ce cas, le « Marquis » ça te parle peut-être plus !
— Je ne sais pas où il est ! — Mauvaise réponse ! lui dis-je, le sourire aux lèvres. »
Sans qu'il l'ait vu venir, je plantais profondément la lame dentelée dans la chaire de sa cuisse. Il hurla de douleur. Du côté de la porte, les autres essayaient de l'enfoncer. Ils allaient presque y arriver, je n'avais plus beaucoup de temps.
« Je te repose la question ! Et fais très attention à ce que tu vas me dire, parce que c'est la dernière fois ! le menaçais-je froidement, remuant légèrement le couteau dans la plaie, lui arrachant des gémissements de douleur.
— Ok ! Ok ! C'est... c'est bon ! Je vais vous le dire ! Mais je vous en supplie, arrêtez ! me supplia-t-il, les larmes aux yeux. Vous le trouverez au Nord de Koolaupoko ! Il y a les coordonnées GPS dans mon téléphone !
— Voilà ! Je savais que tu pouvais mieux faire ! »
J'enlevais l'arme d'un coup sec. Je me plaçais dans un coin de la salle, attendant patiemment leur entrés fracassante. J'essuyais dans mon chemisier le couteau couvert de sang. Matt fut le premier à faire son entré. Il contempla la scène, horrifié. Mon visage ne laissait passer aucune émotion. Je m'approchais tranquillement et lui tendis le canif.
« Elle est complètement tarée cette meuf ! Elle m'a planté ! Appelé un médecin tout de suite ! vociféra Pashkov avant que je sortis de la pièce. »
Je me rendis dans la salle principale du QG sous des regards sidérés. Je chopais le téléphone du suspect et cherchais les coordonnées GPS. Je les trouvais rapidement. Matthew vint vers moi telle une furie.
« Mais t'es malade ! Ça va pas la tête ou quoi ? Qu'est-ce qui t'as pris de faire ça ? On torture pas les gens pour obtenir des infos même si, j'avoue qu'il l'a mérité celui-là !
— Je ne comptais pas utiliser la manière forte ! Mais je n'ai pas à me justifier ! Et au moins, maintenant, je sais où trouver Ezra ! dis-je, montrant à tous un point sur la carte que je venais d'afficher à l'écran. »
Je te tiens Ezra ! Et cette fois-ci, je ne te louperais pas !
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