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Il n’avait pas fallu plus de 6 mois pour que tout se mette en place. Le problème principal était la petite taille des brèches que l’on savait ouvrir dans l’espace temps. Au début elles ne permettaient pas de faire passer de gros objets mais il avait été possible de les agrandir. Une fois que l’idée avait été adoptée par le congrès, le consortium militaro-industriel gouvernemental avait pris les choses en mains. Le scientifique qui avait lancé l’idée avait été écarté et envoyé sur la lune dans un petit laboratoire de recherche d’où il ne pourrait gêner personne. La première unité de stockage de matériel radioactif avait été expédiée dans l’univers parallèle moins d’un an plus tard. La porte s’était refermée sur les déchets comme elle s’était refermée sur les petites sondes d’exploration qu’on avait expédiées dans les premiers temps. Aucun problème n’avait été rencontré. Le ministère de l’énergie avait chiffré les économies réalisées à des centaines de milliards de crédits. Les politiciens étaient euphoriques et les enquêtes d’opinion révélaient que les citoyens se sentaient plus en sécurité à mesure que les déchets radioactifs disparaissaient dans la brèche. Ni vu ni connu ! Les gouvernements travaillaient déjà à la seconde phase du grand nettoyage. Dans un premier temps on projetait d’utiliser la brèche pour se débarrasser de nombreuses substances toxiques mais elle allait rapidement servir également pour éliminer tous les autres déchets générés par l’activité humaine. Les associations de protection de l’environnement très discrètes habituellement saluaient avec ferveur ce nouveau système de gestion et appelaient à la multiplication des dispositifs permettant d’ouvrir des « portes » afin d’accélérer le grand nettoyage.
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