Chapitre 13

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Yu observa les différentes machines auxquelles il avait accès. Il n’était pas forcé de monter sur l’une d’entre elle. Il pouvait simplement attendre et ne rien faire, il avait droit à une période d’acclimatation plus ou moins longue. Personne ne l’embêterait, il en avait parfaitement conscience et pourtant il était là avec une certitude. On s’était trompé sur son cas. Il n’avait rien à faire ici. Tout le lui disait, de ses compétences à son tour de poitrine, il ne saurait jamais produire une quantité de lait suffisante pour de multiples nourrissons. Les autres personnes qui se trouvaient dans la laiterie était rarement des androgynes même s’il n’était pas le seul, mais tous sans exception était doté de poitrine proéminente qui n’avait strictement rien à voir avec ses petits seins qui pointaient à peine.

Après quelques heures de sidérations, Yu avait dormi et au réveil, il avait regardé ce cauchemar qu’était devenu sa vie avant d’en arriver à une réalisation toute aussi simple qu’évidente. Il s’était préparé durant des années pour devenir le meilleur, pour devenir le compagnon de l’Akoutie. C’était son objectif hier encore. Il n’y avait strictement aucune raison d’en changer. Il était toujours le même et les embuches qu’on lui présentait pouvaient être surmontées. Il connaissait très bien la couveuse, accéder à l’Akoutie par une voie normale, légale, prévue, en venant de la laiterie était une chose possible. Ce serait dur, mais c’était possible alors il le ferait. Il se pavanerait devant le nez de son grand Koros jusqu’à le séduire, le faire tomber entre ses mains et alors, il pourrait l’aimer de tout son saoul. Ce ne serait plus un fantasme impossible mais la réalité. Yu allait faire de ce rêve sa réalité. Il y parviendrait et pour cela, il fallait grimper sur l’un de ces engins qu’il détaillait avec moins d’angoisses que de curiosité.

Chacune des machines étaient composées de deux parties. La première qu’il devrait escalader pour s’installer dessus. C’étaient des chevaux d'arçons, des structures fixes, qui mettraient sa croupe en valeur tout en lui permettant d’immobiliser l’avant de son corps sans difficulté. A côté, d’autres formes étaient proposées à travers des hamacs de sangles qui l’exposeraient tout autant sans qu’il n’ait à reposer sur le ventre. Les mouvements seraient néanmoins plus brutaux car toute la structure suivrait la cadence sans lui permettre de l’encaisser pleinement. Avec l’élan, il se réempalerait de manière désordonnée.

La seconde partie de la machine était un appendice large qui le pénétrerait profondément pour le féconder d’œufs stériles. Il savait parfaitement comment cela fonctionnait. Cette couveuse, c’était sa couveuse et il n’avait rien voulu ignorer. Sa matrice serait remplie d’œufs mécanisés qui grandiraient à une vitesse très élevé, amenant son corps à croire en une véritable grossesse en quelques jours à peine pour déclencher une montée de lait fulgurante. Ce lait serait trait durant des semaines, des mois. Frais à peine sorti de son sein, il serait envoyé aux petits qui grandissaient au cœur de la couveuse pour compléter le travail délicat de ceux qui étaient chargé d’un allaitement direct. Il frémit en repensant à la menace de l’Akoutie… la laiterie, c’était pire car cela symbolisait en plus du reste, un isolement important. Il ne s’agissait pas de materner ou de s’occuper des plus jeunes. Il serait là juste pour le lait. Juste pour ça. Serrant les dents, il souffla et gravit l’une des montures proposées. Perdre du temps ne servirait pas sa cause alors autant s’y mettre immédiatement. La machine sembla penser la même chose car elle s’activa immédiatement.

L’appendice était épais, réellement très épais, plus qu’il n’en avait l’habitude alors il s’était préparé avec soin, cependant, rien ne le préparait vraiment à la saillie rapide qui eut lieu. Un instant la machine s’était aligné avec son corps, appuyant par petit à-coup rapide contre son anus et l’instant d’après, elle le transperçait. Il poussa un cri bref de surprise et de douleur. Le piston se retira lentement, comme pour laisser son corps s’habituer avant de revenir dans une charge toute aussi brutale. Il couina alors qu’un sans-nom s’approchait de lui tranquillement. Ce qu’il voyait été banal à ses yeux. Doucement, il offrit une caresse sur la joue de Yu.

- Salut mon joli… Ne t’inquiètes pas.

Il jeta un coup d’œil à l’arrière, vers la machine qui refit un mouvement brutal, puis dans un haussement d’épaules conclut :

- Ca va remuer le temps que ça s’aligne.

Yu acquiesça, connaissant parfaitement la théorie et même une partie de la pratique. La machine cherchait l’angle idéal pour venir cogner sa matrice et l’ouvrir afin de l’inséminer. Rien de tout cela ne serrait une partie de plaisir, il l’avait accepté en grimpant.

- Tu n’es pas forcé d’avoir que mal tu sais ? Je pourrais t’aider… Est-ce que tu voudrais ?
- Oui…

Le sans-nom lui offrit un sourire resplendissant qui chassa le souci qui semblait s’être accumulé au coin de ses yeux. Yu était trop perdu dans les sensations dures pour réellement le détailler, mais il parvint à voir que son corps était purement féminin. Une sans nom. Une femme qui se pencha sur son corps pour le flatter avec douceur comme s’il était particulièrement précieux. Elle ne sembla pas se formaliser des chocs qui le propulsait en avant, poursuivant ses caresses sans y prendre garde. Ses doigts dansaient sur son corps tendu, cherchant les crispations et l’aidant à les faire disparaitre.

Elle embrassa sa peau, la suçota aux hasards de ses déplacements et parvint à atteindre l’un de ses seins qu’elle embrassa avec dévotion. C’était étrange, ce sein n’était pas gorgé de lait mais il le serait bientôt. Le choc se propulsa dans tout le corps de Yu et la machine s’arrêta soudain. Elle y jeta un coup d’œil et saisit l’ensemble du sein d’une main, se préparant et se synchronisant avec la machine pour faire de ce moment autre chose. Son signal de départ arriva lorsque l’appendice changea légèrement de forme sous le passage des œufs.

Pour Yu, les deux évènements furent simultanés. A l’intérieur de lui, un grand choc percuta sa matrice, l’ouvrant sans la moindre pitié tout en frottant ses parois et en le stimulant entièrement. A l’extérieur, son téton fragile fut emprisonné entre une paire de lèvres et sucé avec force, le faisant se cambrer sous les sensations enivrantes qu’il ressentait. C’était bon. Pour la première fois depuis longtemps, son sexe se redressa tout à fait sous le plaisir alors qu’une main taquine venait jouer avec son autre mamelon, le caressant et le pinçant tour à tour. Les œufs s’accumulèrent en lui, l’écartelant de l’intérieur. Ce panel de sensation fit prendre un peu plus de rigidité encore à son sexe que la femme saisit alors pour une masturbation experte. Elle voulait le faire venir comprit-il sans réellement saisir pourquoi. Son éjaculation serait faible et sans aucun intérêt pour la couveuse, pourtant, lorsqu’il se perdit dans les sensations et la jouissance, son corps se resserra et la machine y répondit par un lent retrait. Il convulsait autour d’elle, la serrant avec force, emprisonnant les œufs à l’intérieur de lui-même, sans aucune maitrise.

- C’est bien… C’est très bien… Tu es magnifique…

Là, dégoulinant de transpiration, les fesses exposées d’une manière indécente même pour ceux de la couveuse, l’anus si ouvert qu’on pouvait observer l’intérieur de son conduit, il la crut. Il se sentit beau.

- Les œufs vont grandir doucement. Tu peux descendre.
- Non… Lance la seconde procédure s’il-te-plait.
- Oh… Un gourmand ? Voyons, c’est ta première. Profite.
- Non. Je veux la totale.

Elle hésita un instant. Elle ne pourrait pas l’aider une nouvelle fois. Son sexe rendu sensible par la jouissance n’apprécierait pas un nouveau traitement dans ce genre et si elle pouvait toujours flatter son corps, rien ne pourrait le détourner des sensations internes. Cependant, c’était son choix et il prendrait la peine de se lever lui-même pour la lancer si elle ne l’aidait pas. Elle fit une grimace de dépit et alla tapoter une commande sur la machine qui obéit aussitôt, se jetant dans l’antre malmenée pour l’investir encore une fois. Yu lâcha un cri de surprise alors que sans la moindre attente, une forte quantité de liquide fut injectée en lui, stimulant les œufs et le reste de son corps, l’amenant à un point de cette grossesse factice où ses seins devait se mettre à produire du lait au plus vite. Il hoqueta sous la pression alors que son ventre enflait littéralement. Les œufs repoussaient ses parois et prenaient la place qui leur était dû. S’ils s’arrêtèrent bien vite, il était impossible de passer à côté des contractions qui le secouait à présent, le traversant entièrement. La douleur était forte, surprenante et totale. Son corps tentait de rejeter le corps étranger mais il n’y parviendrait pas. Entre deux contractions, l’appendice ressortit, l’abandonnant définitivement.

- Est-ce que tu veux une stimulation ?
- Oui, s’il-te-plait.

En silence, elle s’installa contre son sein et se mit à téter tranquillement, patiemment, flattant ses petites courbes comme si elles pouvaient comprendre ce qui leur était demandé. Il faudrait quelques jours au moins dans tous les cas, mais ce programme complet l’aiderait à pousser son corps à lui obéir au plus vite.

Lentement, il se décontracta entre ses mains douces et répandu, incapable de faire le moindre mouvement, il se promit de lui rendre la pareille. Il l’aiderait dans les moments pénibles, il la caresserait et la ferait jouir. En attendant, il ne pouvait que la remercier.

Il lui fallu un moment pour être capable de redescendre de l’engin. Dans un angle de la salle, plusieurs trayeuses pourraient l’aider à entretenir une stimulation mais il fallait qu’il se repose quelques heures avant, au moins quelques heures. D’une main lasse il caressa sa propre poitrine et soupira en espérant que son corps saurait relever ce défi.

Il se tourna vers sa compagne et lui demanda simplement :

- Combien êtes-vous ici ?
- Quatorze, mais il y a d’autres sections.

Yu acquiesça simplement. Quatorze personnes dans sa section et il devrait devenir le meilleur. Il lui offrit un sourire doux et lui caressa la joue. C’était une interchangeable, mais elle était un peu plus âgée que lui et dans la situation où ils se trouvaient, il allait devoir apprendre à la connaitre. Elle et les autres car à partir de maintenant, ce seraient des personnes qui auraient des identités propres dans sa vie, faute d’avoir un nom.

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