18 - Règlement de compte au duel ancestral (1/3)
Le printemps s’est bien installé sur le domaine de Beauxbâtons. Le jardin à la française s’était paré de ses plus beaux habits et il s’en dégageait un doux parfum de plusieurs types de fleurs différentes. Les élèves trainaient plus longtemps dans le parc à mesure que les jours s’allongèrent. Ils avaient troqués leur cape d’hiver contre des vêtements plus légers et les lycéens commençaient à flirter sur les bancs ou devant les parterres de fleurs.
Mais si le temps était plus agréable et ramenait les sourire sur les visages, les cours n’avaient pas cessés pour autant. Les examens de fin d’années approchaient à grands pas et la bibliothèque était souvent envahit de Terminale et de troisièmes qui allaient passées leurs épreuves respectives.
Madame Bignou, le fantôme siffleur de la SOIF ne cessait de flotter dans toute la cathédrale afin de réprimander les élèves qui faisaient le plus de bruit. Cela devait tellement l’épuiser à force qu’elle semblait plus pâle qu’a l’ordinaire. Pet-sec, lui, restait constamment dans le château à traverser les murs avec son air hautain et surprendre les élèves qui se chamaillent tout en déroulant sa longue liste devant les plus récalcitrants.
Edouard se souvient que cette liste était toute petite au début de l’année scolaire. Désormais, le rouleau atteignait facilement les dix mètres de longueurs et il n’y avait plus aucun espace vierge. Il était remplit de noms divers accompagné d’une description plus ou moins détaillées des bêtises de chacun.
Au détour d’un couloir, Edouard put lire qu’un certain Alexandre Foissard, élève de cinquième, avait été surpris dans les toilettes des filles du cinquième étage de l’aile Est à vouloir faire exploser la cuvette avec un pétard ensorcelé.
Avec le beau temps qui revient, les entrainements de Quidditch furent beaucoup plus agréables. Jérémy s’était finalement remis de sa mésaventure en cours de potion et il était plus déterminé que jamais à vouloir remporter le championnat.
— Grâce aux buts que vous avez marqués contre les Canaris on n’a à peine plus de deux cent points d’écart avec les premiers. C’est encore faisable !
— Oui mais on reste quatrième du championnat, fit remarquer Gaëlle
— Peut-être mais nous avons une très bonne combinaison de poursuiveurs ainsi que la meilleure gardienne du championnat. Ce n’est pas moi qui le dit ce sont les présidents des autres équipe, dit-il en voyant Helena rougir cachée derrière son balai. Je suis sûr qu’on peut y arriver.
Le retour de Jérémy avait vraiment fait du bien à l’équipe. Il avait le don pour trouver les mots juste afin de tirer son équipe vers le haut. En le voyant plus déterminé que jamais à vaincre les Titans, Edouard se sentit pousser des ailes et il aborderait le match suivant contre les sirènes du Diables, actuelles dernières, avec plus de sérénités.
Grâce aux cours particuliers d’Odilon, Edouard put enfin rattraper tout son retard et suivre le même cursus que ses camarades. Les élèves de sixièmes pouvaient métamorphoser leur cure-dent en coton-tige et le faire revenir à l’état initial depuis plusieurs semaines déjà. Désormais, Alphératz commença à leur faire travailler sur des objets de poids radicalement différents.
— La cuillère est faite en métal lourd, expliqua le professeur Alphératz tout en rajustant son monocle d’un air supérieur. La plume quant à elle trouve sa force dans la légèreté. Lorsque vous aurez saisit les différents aspects de ces objets, vous serez capable de métamorphoser l’un en l’autre.
Mais l’exercice était délicat. Edouard comprit pourquoi il était plus difficile de métamorphoser des objets diamétralement opposés. Enola était parvenue à obtenir une plume d’oie parfaitement blanche mais quand elle la prenait dans ses mains, elle était encore aussi lourde que la cuillère. Armand, qui était paniqué à l’idée d’avoir ce sortilège à exécuter lors du duel traditionnel de fin d’année, avait fait fondre sa cuillère sur le bureau.
— Je vais encore redoubler ma sixième parce que je ne maitrise pas ce sortilège ! dit-il les larmes aux yeux.
Edouard, qui n’obtenait pour seul résultat qu’un hybride entre une cuillère et une plume commença à se dire qu’il pourrait rejoindre Armand sur le banc des redoublants.
Mais lorsqu’il observa le reste de la classe sans plus de résultat, mise à part les jumeaux Loizeau, il se dit qu’il n’était pas en retard sur les autres. Beaufort avait même obtenu un résultat encore plus pitoyable que le sien. Sa cuillère s’étant transformée en petite fourchette. Du moins, c’était la même cuillère à café mais pourvue de dents pointues.
En prédilection, avec Madame Davina et son sari orange, ils étaient passés à la deuxième partie du programme scolaire. Après la tasséomancie, ils arpentaient les règles superflues de la cristallomancie.
Ainsi, ils avaient tous une boule de cristal devant eux posée sur une petite table à un pied nappée de rouge. Ils étaient répartis par groupe de deux et Edouard tomba à son grand soulagement avec Charles tandis qu’Enola était avec Lisaine et Armand avec Eugénie.
Edouard essaya d’interpréter les nuages qu’il voyait voleter dans la boule mais aucune forme qui s’en dégageait ne lui évoquait quelque chose. Charles ne fut pas d’une grande aide puisqu’il voyait une tête de chien qui jouait à saute mouton sur le professeur Kowalsky. Lorsque Madame Davina passa les voir pour analyser leur recherche, elle leur dit d’arrêter leur pitrerie et de se concentrer sur la boule.
— Je ne comprends rein à ce qu’elle me dit ! marmonna Charles à l’oreille d’Edouard lorsqu’elle ce fut éloignée. Non mais sérieusement, qu’est-ce qu’elle espère qu’on voit dans ce machin qui ne fait que cracher de la fumée ?
— Le professeur Odilon m’a dit un jour qu’il détestait ce cours pendant qu’il étudiait ici, fit Edouard en riant, je comprends mieux pourquoi.
— Déjà le thé je trouvais ça répugnant mais là c’est complètement absurde. Victor m’a dit qu’au Lycée on étudiait l’haruspicisme.
— L’haruquoi ?...
— L’haruspicisme, c’est l’art de prédire l’avenir dans les entrailles d’animaux…
— Beuââârk ! fit Edouard avec un haut le cœur.
— Je te le dis, c’est une tarée cette prof
Mais il n’y avait pas qu’en cours de prédilection qu’ils voyaient de nouvelles choses. Après les limandes dorées, les sixièmes ont put apprécier les formes rondelettes du dirico pendant le cours du professeur Domptin. Ce volatile un peu dodu pourrait s’apparenter à une dinde avec un bec épais et crochu. Selon le professeur, cet animal serait une des rares créatures magiques connues des moldus. Ceux-ci connaissent plus le dirico sous le nom de dodo.
Edouard en avait effectivement entendu parler lors d’un cours sur les dinosaures donné par Mme Lagneau alors qu'il était en CM2. Son intervention lui valu les félicitations du professeur à la robe en cuir et au fouet accroché à la ceinture. Il ajouta que les moldus croyaient l’espèce éteinte alors qu’elle était simplement capable de disparaitre dans un tourbillon de plume en présence d’un danger.
— Si vous prenez l’option de l’étude des moldus au Lycée, vous apprendrez que c’est grâce à ce malentendu qu’ils prirent conscience du danger qu’il y avait à laisser une espèce s’éteindre.
Ainsi, le professeur laissa les élèves s’occuper d’une famille de dirico. Ils purent s’approcher du mâle et le caresser tandis que l’un des petits se volatilisa dans un bruit semblable à un pop-corn avant de laisser quelques plumes sur le sol. Sans doute avait-il eu peur de Daril qui cherchait à l’attraper pour le regarder de plus près.
Pendant les cours suivants, il faillait étudier cette famille de dirico, analyser leur comportement, les observer et faire des croquis avant de réaliser un exposer pour le mois de juin. Edouard se mit avec Enola sur ce projet et ils commencèrent par observer ce que ces animaux pouvaient manger.
— Regarde ! s’exclame-t-elle tandis qu’Edouard s’évertuait à faire un croquis du poulet sur un parchemin, il peut broyer une pierre d’un coup de bec !
Chaque soir, assis dans les confortables fauteuils du foyer, Edouard relisait ses notes sur chacun des cours de la journée avec Charles, Enola et Armand. Ensembles, ils apprirent énormément sur le monde magique, et Edouard ne doutait pas qu’il en apprendrait encore d’avantage jusqu’au mois de juin.
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