Serrer le poing, de fer ou de velours,

Quand le ciel se teinte de cette couleur pourpre,

C'est comme cette histoire, la fourmi et la loupe,

On devine par avance celui à qui ça coûte.

 Malheureusement la vie est ainsi faite. Ce n'est qu'illusion de croire qu'être poète peut changer la face du monde. Avant les mots, les vrais, avaient de la valeur. Maintenant c'est marche ou crève, chacun pour sa gueule. C'est la loi du plus fort, une jungle qui nous dévore au moindre faux pas, à chaque fois que tu n'es pas celui que l'on veut que tu sois. Alors, comme une simple ouvrière, tu exécutes et espères qu'un jour tu seras heureuse et fière. Tu te crées une identité qui ne cesse de leur ressembler, eux qui jubilent, stigmatisant ce que tu es, imaginant où tu serais bien habilement rangé ; je parle de cases, je parle de catégories. Alors, dans cette allégorie, je tente de dénoncer un monde façonné par le culte de la gloire et de la popularité, photographié sous tous les angles, camouflé par la télé.

Serrer le poing, de fer ou de velours,

Quand le ciel se teinte de cette couleur pourpre,

C'est comme cette histoire, la fourmi et la loupe,

On devine par avance celui à qui ça coûte.

 Nous sommes bien éduqués finalement, car nous ne faisons que de les écouter bêtement, répondant à leurs moindres normes sociales qui, au final, ne nous rendent pas plus heureux. Mais c'est le jeu. S’assujettir à la loi de la majorité et cela alors que la plupart ne l'est pas encore, majeure. Mais il faut commencer tôt, formater les jeunes cerveaux pour qu'ils soient dociles ou débiles, qu'importe, tant qu'ils sont malléables, exploitables, de quelque manière que soit. Ainsi, de leur pouvoir supérieur, comme cette loupe qui nous menace sous ce soleil de plomb, les réseaux sociaux où l'on fait pleuvoir notre bonheur factice leur permettront d'apprécier notre dévotion, à qui mieux mieux, pour leurs beaux yeux, alors que nous pourrions profiter comme au temps jadis, vivre en paie, pour nous, pour ce qui nous plaît.

Serrer le poing, de fer ou de velours,

Quand le ciel se teinte de cette couleur pourpre,

C'est comme cette histoire, la fourmi et la loupe,

On devine par avance celui à qui ça coûte.

 Alors, toi, mains de velours, main qui écrit, gratte le papier sans grimer autrui, ne souhaites-tu pas une vie tout autre ? Personnellement, c'est ce que j'ai choisi, et bienheureux sera celui qui en fera tout autant, car on n'a qu'une vie et elle peut être courte, alors profitons-en. Vivons pour nous sans craindre ces poings de fer qui, il faut l'avouer, ne cesseront de te défaire pour te rebâtir à leurs goûts. Sans être un appel à la guerre, sans être un rendez-vous, je te propose simplement de réfléchir à ce que tu es, comme nous pouvions le faire naguère. Es-tu la fourmi menacée de brûler si elle s'égare du sentier des médias et des normes sociales, ou seras-tu la loupe, qui d'un regard nouveau tracera sa route, pour vivre à cent pour cent ce que tu es là dedans, idéalement, dans tes tripes, dans ton esprit ?

Serrer le poing, de fer ou de velours,

Quand le ciel se teinte de cette couleur pourpre,

C'est comme cette histoire, la fourmi et la loupe,

On devine par avance celui à qui ça coûte.

 Moi, je suis le scarabée qui, non loin de là, fait ce qui lui plaît. Une fois de plus, et j'en mets une patte à couper, tu as cherché sans nul doute à savoir dans quelle case tu te verrais. Oui, je l'avoue, j'ai joué avec toi, mais vois comme il est simple de te catégoriser, de te convaincre qu'il n'y a que deux choix ; binarité. Tout ceci pour te dire que d'être influencé est plus facilement et rapidement arrivé que ce que l'on pense et je suis prêt à parier que toi, lecteur, tu cherchais à appartenir à l'un de ses deux groupes, la fourmi ou la loupe. Moi je suis le scarabée, qui non loin de là, fait ce qui lui plaît. Penser en dehors de la boîte est le secret. Et toi, qu'as-tu décidé ?

Et toi, qui tu es ?