Les piaillements terrifiés de son bébé réveillèrent en sursaut la maman prise de panique, lorsqu’elle le découvrit englué dans la toile des araignées qui avaient feinté leur départ, le plateau d’écorce était déjà en train d’être hissé dans les sommets obscurs, hors de sa portée.

 Elle bondit, bondit encore, fit les cent pas en voyant son bébé emporté au loin. Elle réfléchit, et se jeta prestement sur le tronc d’un arbre qu’elle gravit habilement, si vite et avec tant d’énergie qu’elle parvint à rattraper la distance avec lui. Mais il était trop éloigné des troncs pour être attrapé aussi facilement.

 Elle sécréta autant de nectar qu’elle le put. Tant, que cela éveilla des rires sinistres dans tous les coins et recoins de la forêt. Le miel s’écoula de son chapeau et ruissela sur son buste, tâcha le tronc sur lequel elle gravissait. Elle prit plus de hauteur que le plateau qui s’était arrêté. La cible des araignées venait de changer.

 Une fois à bonne hauteur, avant que les vilaines boules de suies ne l’attrapent, elle bondit de l’écorce et visa le plateau, tomba lourdement sur celui-ci, arracha son petit terrifié de la toile, puis sauta à nouveau pour s’accrocher et glisser douloureusement sur un tronc lisse.

 De retour au sol, elle utilisa ses dernières forces pour noyer la zone dans un nuage malodorant que les araignées n’osèrent pas franchirent.