Socle de la nuit

Une minute de lecture

Voici ce qui avait lieu, allumait sa flamme dans l’aurore de sang. Le jour butait contre la persienne, éclaboussures vermeil qui faisaient leur trajet dans l’ombre de la chambre. C’est à peine si la nuit avait reflué, laissant ici et là ses diagonales d’encre. Des pliures dans lesquelles la mémoire se diluait. C’était une telle pesanteur que d’émerger sur les rives d’ennui et de s’en remettre, presque malgré soi, à cette fulgurance dans laquelle la conscience s’immolait comme remise à son dernier repos. Ô ouverture, ô déchirement, que ne renonciez-vous à surgir, à entailler ? Les chairs se divisaient en ruisseaux pourpres, les pelotes de nerfs faisaient leur tissage gris, les os cliquetaient leur blancheur et la peau faisait gonfler son outre jusqu’à la limite du réel. Pourquoi l’arrachement, pourquoi le décollement du pied-ventouse du socle de la nuit ? Bernique soudée au rocher-siamois et alors il n’y avait plus de différence et l’on était au monde avec la sérénité de la gemme, sa densité, sa fermeture à toute profération venue du dehors. Rien alors qui entaillait, lacérait et prononçait la mort pareille à une confondante effusion au-travers d’un rideau de larmes.

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