Chapitre 2

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Elle est là, assise sur le canapé de notre salon et elle pianote sur son portable le visage fermé. Elle c’est Julie, ma femme, même si ce mot n’a aucune importance pour moi. On me l’aurait dit je l’aurai pas cru. Mais dans la vie il arrive de drôles de trucs… parfois.

Je la regarde en coin, mine de rien… de toute façon même si je faisais mine de quelque chose…

Ma Julie qui écrit avec ardeur, passion en petite culotte et grand tee-shirt sur notre canapé des histoires de cul… et je serre la mâchoire.

Histoires qu’elle ne poste pas sur ce site… elle n’a pas le droit.. C’est elle d’ailleurs qui m’a fait découvrir cet endroit.

Elle m’a montré un jour une des photos de pub, où y avait une bite pas en érection arrivant au genou en me disant

« Mais dis, le mec pour baiser y fait comment ?

— Y peut pas… ça demanderait bien trop de sang… un coup à y rester… »

Elle ne lit plus d’ailleurs, elle trouve parfois que c’est franchement graveleux et glauque… elle écrit juste.. et puis d’un autre côté je m’en fous… Peut-être que si elle découvrait, malgré les changements de prénoms, ça crèverait peut-être l’abcès, et ferait avancer la situation. Non ?… sais pas… j’en suis plus à ça près…

Elle est… Je sais pas, je la trouve jolie, belle parfois, très belle en fait quand je compare avec d’autres nanas de son âge. Elle a quarante-trois ans, mais franchement ça se voit pas, du tout. Sans le faire exprès elle attise la jalousie de certaines de ses congénères. Faut dire qu’elle a un beau corps, de belles courbes, de beaux seins, des hanches bien marquées et un beau petit cul… ses quarante-trois ans clair qu’elle les fait pas. On m’envie… on devrait pas.

Elle, elle se trouve normale, ni plus jolie ni plus moche qu’une autre, dans la norme, peut-être possible… blonde avec des lèvres pulpeuses, avec de grands yeux verts, des pommettes hautes et un nez à la retrousse… le menton de Kirk Douglas enfin la fossette, elle le déteste son menton en galoche, moi je m’en fous…

Parce que moi je suis clairement pas un beau gosse, un nez le côté péninsule, petit, pas tanqué pour deux ronds… Il paraîtrait que j’ai de beaux yeux, et un joli sourire.. enfin ça c’est elle qui le dit… Vivien aussi, ils ont peut-être raison…

Ils me trouvent beau.. Ils sont bien braves, je me fais pas d’illusion non plus. Même si c’est gentil de me sortir ça. Et puis pas désagréable à entendre…

Dix-neuf ans avec la même… On est devenu le couple témoin, l’exemple, quand on me sort ça j’ai envie de rire… jaune.

Le parfait petit couple, qui s’aime, qui se soutient, qui se comprend… et c’est pas faux… même si non… parfait loin de là…

Parce que non seulement, je suis adultère ? Même si je me demande si ça compte… Mais en plus j’ai un autre problème. Et mes deux amours en pâtissent… vraiment… Elle peut-être plus que Vivien même…

La famille parfaite aux yeux des autres… des fois j’ai envie de les tarter tous ces gens, ces amis, ces connaissances voir collègues… parce que non…

Non loin … très loin d’être parfait, pour elle, pour moi.. Pour Vivien…

Moi aussi j’ai envie de me foutre des tartes… de hurler parfois, de me tirer une balle… quand je croise son regard mouillé, brouillé, déçu… son petit sourire qui s’affaisse…

Parce que malgré mon âge… Je suis pas vieux, je me sens pas vieux, quarante-six piges c’est pas vieux merde !

Bin… malgré mon âge… Je ne bande plus. Ou quand je bande je bande mou…

Et le pire c’est que c’est depuis des années… Déjà que ma bite c’est pas le braquemart de la mort… Une bite de base, dans la moyenne… une bite lambda… et qui bande plus…. qui bande pas malgré l’excitation qui me secoue de l’intérieur… Dedans le loup la bave aux lèvres, dehors une bite molle, sorte de larve, limace feignante.

Et avec Vivien ça arrive aussi… C’est pas exclusivement pour elle, je lui fais pas la primeur… Même si faut admettre que… Et bien comme on vit ensemble, ça lui tombe plus souvent sur le coin du beignet.. Et puis bon…. certains week-end, vu que j’avais retrouvé Vivien, ça remontait pas… Déjà que c’est dur que ça monte tout seul, alors si en plus j’ai déjà fait l’amour aucune chance….

J’ai consulté… les séquelles d’un truc, de médocs… Un problème mécanique, chimique mental… personne a su me dire vraiment.

« C’est un peu de tout ça monsieur. La perte de l’érection varie… » enfoirés de médecins..

J’ai testé des trucs, et des machins… des tas… franchement c’est du flan… tous les pseudo aphrodisiaques de merde… se faire du gras sur la détresse… comme d’hab au final, même là, pour ça…

Et ouais détresse, c’est le bon mot…

Les pannes à répétition qui amènent dans le regard de Julie, une peine profonde, un doute profond, une incertitude… et le pire pas sur moi, sur elle ! Sur elle et sa féminité, son sex apeal… alors que non..

Putain la choper les fesses bien en l’air, le cul bien haut, et se l’enfiler… lui démonter son petit cul, bien joufflu, bien rond, un cœur… jusqu’à la garde, jusqu’à que ses couilles tapent sur sa fente et l’entendre feuler de plaisir. Parce qu’elle adore ça… Elle a été la première à ce niveau-là… Je m’en souviens encore de sa voix un peu essoufflée qui me demandait:

« T’as aimé ?… »

Heu.. oui, oui plutôt que j’avais aimé, une découverte merveilleuse, j’en suis même devenu bavard, salace alors que j’allais profondément en elle, l’écrasant de mon poids, une mes mains lui agrippant le cul, et me regardant la prendre, regardant ma bite rentrer en elle, l’empaler avec lenteur… dans mon souvenir ce coup-là j’étais plutôt gros… Ouais son petit œillet si distendu, si doux, la vision de son corps cambré, les seins écrasés sur le matelas, ses gros nichons, le téton qui pointe, son visage les yeux clos, la bouche ouverte, alors que je prends de l’assurance, et que mes mouvements prennent de l’ampleur… parce que j’avais si peur de lui faire mal… et que non tout le contraire… Alors qu’elle m’avale, que son cul m’avale goulûment et qu’elle couine, qu’elle miaule… qu’elle en bave… Nan après cette première fois y en a eu beaucoup d’autres… J’allais pas me plaindre… Je l’ai même remerciée pour cette merveilleuse découverte…

« Vous avez trop envie, vous vous mettez trop de pression… et cela a comme conséquence de vous bloquer, voir de faire redescendre votre érection monsieur… ne pensez pas à votre érection… si vous allez y arriver… vous pouvez le faire… essayez… »

Les médecins en ont de belles… les connards.

Envie de leur répondre « Je voudrai bien t’y voir, connard ! »

Oui, j’ai un peu la haine….

Parce que ça fait des années que ça dure.. Là-dessus Vivien n’y est pour rien.. Lui aussi a eu droit à des bites molles… ça l’a surpris, inquiété même. Et puis il en a pris son parti…

Moi, je me suis senti complètement perdu dans son regard… Julie pensait que c’était de sa faute… Elle m’a même proposé d’aller voir ailleurs, voir si avec d’autres ça marchait, pour être fixé au moins sur cette possibilité.

« P’te que tu me désires plus mais que tu veux pas le voir.. tu sais c’est possible.. p’te que tu m’aimes plus… que je t’excite plus… » et ça, ça m’avait mis en rogne, dans une rogne noire à cette époque-là… même si sur le principe c’était plutôt gentil de sa part…

Parce que non, c’était elle que je voulais faire couiner… elle… Julie, ma nana…

Elle qui m’excitait toujours, et ce même si j’arrivais pas à bander.

C’est assez horrible d’ailleurs comme sensation, je ne souhaite même pas ça à mon pire ennemi…

T’es excité au dernier degré, t’as qu’une envie c’est de te la faire, te la sauter ou lui faire l’amour, ça te brûle de partout, t’en es tremblant dedans, avide, impatient, heureux, le loup la bave aux lèvres. Envie qu’elle prenne cher…. et rien… rien du tout… malgré ses caresses, malgré sa bouche, malgré ses seins… rien la limace… et pourtant dedans t’en pleurais presque… et que t’as qu’une envie celle de hurler, ou d’aller te pendre…

T’es juste une merde qui bande plus…

Putain c’était dur… ça me rendait furieux, ça me rendait minable, je me détestais..

On a failli se séparer…

Alors que j’étais toujours fou d’elle… Mais je la rendais si … Malheureuse là…. si malheureuse… Tellement triste…

Parce que Julie… elle en a besoin, un besoin profond, un truc marqué dans sa peau, dans sa chair, dans son âme… besoin de faire l’amour, de se faire sauter, baiser… peu importe… besoin de se donner entièrement… complètement sans tabou aucun…

Julie elle a une sorte d’interrupteur, le côté on/off..

Et pour que ça repasse sur le off… bin putain… beaucoup… insatiable… l’effet repoussoir elle connaît pas… c’est toujours avec elle des encore… Encore trésor, encore mon chéri.. encore…

Bon… je dois bien dire que depuis que j’ai ce problème, elle demande plus…

Un jour Julie m’a sorti, la garce, même si je suis pas sûr qu’elle se soit rendu compte de l’horreur qu’elle m’avait balancé..

« Je ne demande plus de câlins parce que je ne veux pas te renvoyer ton impuissance et les dégradations de tes performances sexuelles à la gueule… je ne veux pas te faire ressentir ça…  »

Heu… merci prends-toi ça dans la face !

Merci trésor.. merci amour… et je soupire… Des fois je me demande si elle se rend compte… Vivien se rend bien compte, et sur ça aussi il me comprend… ça le fait pas douter plus que ça lui…. Et surtout pas de lui-même..

Mais faut dire aussi… que quand ça arrive c’est moi qui prends…. et qu’on jouit tous les deux quand même…

Avec Julie, c’est à cette époque-là, que les jouets sont rentrés dans notre chambre à coucher, et pas que là d’ailleurs, et dans nos câlins… j’avais pas le choix !

Même si je m’occupe bien d’elle… mes doigts, ma langue… mais ma bite… c’est de plus en plus rare..

Julie gueulant

« C’est rien qu’une sale feignante !… »

Et oui…

Vivien m’a demandé aussi, si ça m’arrivait avec elle… et oui… Et le jour de ma première panne avec lui, malgré la pipe qu’il était en train de me tailler.. et que non… bonjour limace…

Il a juste dis

« C’est juste parce que tu veux te faire prendre aujourd’hui…. même si tu veux pas le voir.. et je vais accéder à tes désirs…. » avec un sourire…. et y m’a achevé avec un « tant de déni… »

Et putain j’ai pris cher ce jour-là… c’est dire je m’en souviens encore…

Mais du déni ?

Et je me demande bien à propos de quoi…

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