Chapitre 6
En plus c’est de ma faute si Julie est comme ça… insatiable.
C’est. De. Ma. Faute.
Enfin je regrette pas non plus de l’avoir rendue comme ça, du tout. C’est le contraire qui serait plutôt triste…
Mais quand j’ai rencontré Julie, et bien heu… Il y a eu une drague tranquille, des rendez-vous, des ballades dans Paris et autres sorties le soir, cinoche et bar. Le truc de base, voir si on se plaît. Elle était très occupée, bossant, sortant, une bande de copains et de copines assez impressionnante, ayant toujours un truc à raconter…
J’l’ai rencontré dans un bar à cocktail assez chic et branchouille du côté de Bastille… Elle semblait attendre quelqu’un.. il semblait qu’on lui ait posé un lapin… Moi j’étais avec mon coloc qui était en recherche d’une nana pour un plan à trois.. et j’étais pas contre du tout…
Et j’ai été aborder la demoiselle… elle me plaisait beaucoup cette demoiselle d’ailleurs..
Et en fait y a jamais eu de plan à trois… Mais elle est devenue ma femme plus tard… comme quoi on sait jamais.. ça me donne envie de rire.
Et donc bin on a fini ensemble, Julie et moi, la première nuit.. très chaud.. mais y avait un truc…
La deuxième, puis la troisième… et toujours ce truc…
Elle était chaude, elle était tendre, elle était douée… coquine câline… mais… y avait un truc… et je lui ai demandé si y avait quelque chose qui n’allait pas, ne lui plaisait pas, que je ne faisais pas..
Elle a eu un grand sourire, presque contente que je pose la question. Ce désir de savoir « Il est où le problème » lui avait fait plaisir…
Frigide.
Plaît-il ?
Non aucun de ses ex ne lui avait jamais rien fait ressentir à ce niveau-là. C’était pas désagréable, mais rien de plus. Elle en faisait pas tout un plat… elle aimait faire plaisir, pour elle c’était pas le plus important…
Et heu… non jamais cette nana n’avait joui de sa vie… Ses ex, un côté annuaire téléphonique, un sacré tas, bien plus que moi et pourtant non jamais. Et pourtant une chaudasse, une bonne suceuse, une belle chatte bien chaude, avec de belles lèvres, bien touffue comme j’aimais, bien joufflue…
Pourtant frigide… le mélange était surprenant…
Et je me suis ingénié à comprendre… a y arriver… faire jouir cette nana pour la première fois… en plus c’était la mienne, ça aurait été dommage et franchement naze de ma part de pas vouloir lui faire ressentir ça…
J’ai compris que c’étaient pas les actes, vu que peu importe elle disait jamais non pour rien… que y avait autre chose, quelque chose dans sa tête sûrement, un besoin sûrement d’autre chose…. et j’ai trouvé… ça n’a pas été une mince affaire….
Cette nana, pour jouir avait besoin de frustration, de temps, tant de temps pour lâcher prise. Pour se laisser couler. J’ai découvert ça un jour alors que j’étais en train de m’occuper d’elle, de lui lécher la chatte… le terme dévorer serait sans doute plus juste. Tout en la doigtant allégrement en prenant tout mon temps, les fois d’avant ça avait été beaucoup plus rapide, aussi bien au niveau des préliminaires que du reste.. Une vraie sauvage, même si aucun son ne passait jamais ses lèvres.
Et ce coup-là, j’ai décidé de prendre mon temps, vraiment, de jouer avec elle… et je l’ai entendu vraiment geindre et gémir pour la première fois, et franchement ça m’a amené un sourire content, j’étais sur la bonne voie… Et ça a duré, j’étais tout sauf pressé, mon seul désir m’occuper d’elle, lui donner du plaisir… Et dans un spasme violent, poitrine en avant téton pointant, elle a explosé dans un cri sonore, sans retenue aucune, submergée, et putain comme elle était belle !… Comment ça la rendait belle de jouir… Son visage les yeux clos, un sourire doux tendre et content, et quand elle a ouvert les yeux… elle a juste dit :
« Encore… »
Et là ça avait été le début de la fin…. enfin façon de parler.
Elle était insatiable, une fois les hostilités lancées et bien…. beaucoup, beaucoup et toujours plus… Il lui en fallait beaucoup pour être rassasiée. Se rattrapait-elle de toutes les fois ou non ? De tout ce temps perdu entre les bras de crétins ?… Peut-être, il n’empêche. Une goulue avide, avide se faire prendre par mes soins… arriver à la faire jouir de partout… et oui… J’y ai mis beaucoup d’attention et beaucoup de cœur à l’ouvrage… et puis j’adorais ça… je ne m’en plaignais pas du tout, à l’époque, j’avais plutôt de l’endurance…
Jouer avec sa chatte, son cul ses seins, jouer avec son corps, ça me retournais les sens, ça me les retourne toujours d’ailleurs.. J’avais finalement éveillé le corps de cette nana au plaisir, j’en suis pas peu fier d’ailleurs… ça a été divinement agréable, et jouissif…
Seulement… maintenant… bin… c’est la merde, vu mon problème.
Et c’est d’ailleurs pour ça que je doute tant, vis-à-vis de Julie… Parce qu’objectivement combien de nanas accepteraient que leur mec ne bande plus ? Combien de nana resteraient avec une queue molle ?
Je ne trouve pas ça juste pour Julie… Elle jusqu’à la fin une queue en plastique ?
Je trouve vraiment pas ça juste d’un point de vu factuel.. Là je ne mets pas d’émotion, voir de sentiments dans la balance… rien que ça, je trouve pas ça juste…
Parce que moi… et bien, oui j’admets…
Peut-être que je me suis tourné vers Vivien parce que j’en avais besoin… besoin de plaisir, besoin de chaleur, de cette sensation brûlante quand on fait l’amour à deux… besoin qu’on me fasse l’amour.
Chose qui disparaît avec Julie… Même si on fait plein de chose, plein de câlins, mais au final on ne se retrouve plus à deux… Fait-on vraiment l’amour ?
Et j’ai retrouvé avec ça avec Vivien… Mais elle ?…
Putain, je suis un peu égoïste là… en fait c’est pour ça que je me trouve le plus crade….
C’est même pas les mensonges, les non dits… c’est juste ça… Au final je me rends compte que je ne me sens pas du tout coupable d’avoir Vivien, de coucher avec Vivien… Parce qu’on a tous le droit au plaisir et que j’ai trouvé ce biais-là pour en ressentir à nouveau…
Mais elle ?… Elle aussi elle a le droit au plaisir, non ?…
Ressentir la chaleur, le désir, le corps d’un autre… et même si je m’en rends compte… je ne sais pas.
C’est pour ça que je pense beaucoup à amener une tierce personne dans notre lit… Pour son plaisir à elle… Pas spécialement Vivien d’ailleurs, ça j’en sais rien…
On en a parlé, Julie et moi.. Elle ne sait pas plus que moi si elle pourrait.. L’idée en elle-même, Julie la trouve plutôt coquine… mais comme elle me l’a si bien dit
« Écoute Étienne, je sais pas si je serais capable de jouir avec un autre.. y a que toi qui m’as fait ressentir ça… et puis je sais pas si je pourrai coucher avec quelqu’un sans rien ressentir… ça je crois que j’ai oublié… je sais plus comment on fait… c’est gentil.. t’es mignon mon chéri… Et toi tu pourrai ? »…
Avec Julie on parle beaucoup de ça, de sexualité, de plaisir de fantasme, de relation… Obligé à cause de la limace, un jour il a bien fallu poser les choses à plat… Manque de bol à cette époque-là, Vivien n’était pas encore dans l’image… Je crois que je l’aurai balancé sans plus d’émotion, ou de peur…
Et maintenant, j’y arrive pas… d’un côté je me trouve bien con, bien faible, bien trouillard, et d’un autre j’ai tellement pas envie de lui faire du mal… Vraiment.
J’en ai parlé à Vivien aussi, ce point de vue, ce truc factuel de la bite en plastique. Il a eu l’air désolé, ça l’a rendu pensif… il trouve que je suis bien dans la merdasse. Même s’il me conseille d’essayer, de pousser Julie pour un plan à trois, le truc sans sentiments, juste pour le plaisir, pour le sien, pour le jeu.
Mais quand j’ai insinué qu’il pourrait peut-être se passer quelque chose entre moi et cette tierce personne, c’est drôle son visage s’est rembruni, et il a pas eu l’air super jouasse…
Et j’ai levé les yeux au ciel…
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