Quand je t'ai rencontrée
Quand je t’ai rencontrée,
Blottie au creux d’un linge,
Un vernix sur ta tête, parfaite,
Et la sage-femme observait.
J’ai pris soin de toi, au mieux,
Pendant qu’on s’occupait de ta maman,
J'avais peur de te lâcher, frêle et précieuse,
Ma jolie perle dans un écrin de drap blanc.
Nous vivions sur l’Ile de la Réunion,
Ile intense aux pieds des randonneurs,
Océan Indien, Piton des Neiges et Fournaise,
Rivière des Pluies, forêts de fougères arborescentes.
Assis sur un banc, je t'enserre dans mes bras,
Et je recompte un à un tes petits doigts.
Dans cet inventaire, je te dis sans doute, je t’aime,
Fier, timide, devant tes yeux curieux mi-clos.
Je partage avec toi, ces traits, ces gènes,
À fleur de peau, tactile et sensuel.
Têtue, tenace, petite, tu m’écoutais souvent,
Mais depuis tu as grandi et tu fais comme tu l'entends !
Sais-tu que plus jeune, j'ai lu un roman de Barjavel,
Qui raconte la découverte, au Pôle Sud, dans les glaces,
D’une civilisation disparue, il y a de cela, 10.000 ans,
La princesse Éléa en est l’héroïne, dans la «Nuit des temps».
Tu es ma petite puce, ma fille, mon Éléa,
Parfois protecteur et confident, de loin je veille sur toi,
Père amoureux, trop jeune et maladroit
Aujourd’hui, je t’aime à jamais, envole-toi ! ! !
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