SEQUENCE 7 : CHAMBRE D'OPALE – INT/NUIT
Opale est assise en tailleur au bout de son lit, elle fredonne tristement. Quelqu'un toque à la porte. Avant qu'Opale n'ait eu le temps de répondre, Ambre ouvre le battant et pénètre dans la pièce en y lâchant son chat. Elle s'installe sur le fauteuil de bureau, en face du lit d'Opale, et replie les jambes contre sa poitrine.
AMBRE :
Désolée d'avoir gâché la journée... Tu m'en veux ?
OPALE :
Non. Tu n'as rien gâché du tout. Tu as eu raison d'en parler.
Ambre tournoie sur l'assise rotative du fauteuil.
AMBRE (insistante) :
Tu m'en veux ?
OPALE :
Non... J'aurais aimé que tu m'en parles plus tôt. Avant, on se disait tout. Quand je voyais que tu allais mal, je glissais un mot sous ta porte pour te demander de m'ouvrir, de tout me raconter... Pourquoi tu ne m'appelles pas, quand tu as des problèmes ?
Opale se redresse et tend un bras vers sa sœur pour l'inviter à l'étreindre. Ambre la rejoint sur le lit et la prend dans ses bras. Opale tente de l'apaiser en lui caressant le dos. Elles restent serrées l'une contre l'autre un moment, sans dire un mot. Quelqu'un toque à la porte. L'étreinte se brise.
OPALE (levant les yeux sur le battant) :
Entrez !
LA MÈRE (en entrant) :
Vous avez vu les infos ?
Ambre secoue la tête. Opale hausse les épaules.
LA MÈRE :
Ils ont retrouvé le corps de la jeune fille de tout à l'heure. Elle a été emportée par le courant. Son père a essayé de la rattraper. Ils se sont noyés tous les deux.
Les deux sœurs se regardent, désolées, sans savoir quoi répondre. Opale s'est mise à jouer mécaniquement avec une peluche de chat.
LA MÈRE (en sortant) :
Bon, on va se coucher. On est épuisés. Bonne nuit les filles.
Quand la porte se referme, le chat d'Ambre se met à fureter autour du lit. La jeune femme l'attrape et vient poser son museau contre celui de la peluche. Les deux sœurs se sourient. Opale se décale pour que sa sœur puisse s'allonger près d'elle. Elles commencent à discuter vivement ; on n'entend plus leurs paroles.
Fin
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