PUNITION DU PASSÉ

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— Le samedi je sors de ma chambre toute heureuse en chantonnant et je commence à prendre mon petit-déjeuner sans attendre maman ; j’étais installée devant la table de la cuisine quand maman rentre des courses. Je m’aperçois alors qu’elle a le visage fermé et qu’elle me regarde de façon impitoyable. Je dois dire que je ne l’avais jamais vu ainsi.

— VALERIE ! Je viens de voir Mr Philippe ; j’en apprends de belles sur ton compte ; il ne te suffit pas de trainailler en ville au lieu de rentrer directement du collège à la maison comme je te l’ai demandée MAIS EN PLUS J’APPRENDS QUE TU VOLES ! C’EST INADMISSIBLE ! il n‘est pas question que je cohabite avec une voleuse ! Ma fille n’en deviendra jamais une ! Maintenant à toi d’assumer tes actes.

— Je dois dire que je n’ai eu aucune possibilité de défense, elle a posé son sac de courses et s’est précipitée sur moi, m’a tirée de ma chaise, m’a passé un bras autour de la taille et s’est assise brusquement sur une autre chaise en me balançant à plat ventre sur ses genoux.

— Puisque tu agis comme une gamine irresponsable tu vas en payer les conséquences et tu vas recevoir une fessée dont tu te souviendras.

— ­Pour mon malheur j’étais en pyjama sans culotte en dessous et je me suis retrouvée fesses nues mon pantalon en tire-bouchon à mes pieds. Elle a attaqué de suite avec sa main droite mes fesses et, je dois dire, que je ne m’attendais pas à la force qu’elle a déployée. J’ai répété en une sorte de litanie : Maman, pardonne-moi ! je ne recommencerai pas !...

— Je m’en souviens comme c’était hier car j’avais beau demander grâce, pleurer, me débattre en agitant dans tous les sens mes jambes, elle n’a pas adouci les claques qu’elle me balançait de rage sur les fesses. A la fin je n’avais plus de voix. Et brusquement après une claque magistrale, elle me remit sur mes pieds et me propulsa dans ma chambre.

— TU VAS DANS TA CHAMBRE ET TU TE COUCHES ; CE SOIR TU N’AURAS QUE DU PAIN ET DE L’EAU. TU AS INTERET A REFLECHIR CAR DEMAIN TU DEVRAS ME PRESENTER DES EXCUSES !

— En sanglotant je n’ai pu que m’exécuter mais j’ai eu le malheur avant de fermer la porte derrière moi d’insulter maman en me retournant; je crois que je n’ai pas pu me passer de lui dire dans un croassement, vu mon état vocal : Pas de chance d’avoir une mère aussi c...

Je pense maintenant que c’était moi la C... de service.

— Je l’ai vu changer de figure, elle n’a rien dit mais j’avais à peine fermé la porte et essayé de me cacher dans mon lit sous les couvertures qu’elle déboula dans ma chambre.

— VALERIE ! JE NE SAIS OÙ TU TE CROIS, TU VOLES ET MAINTENANT TU INJURIES TA MERE ? CROIS-MOI, TU VAS LE REGRETTER.

— Elle fouilla dans un tiroir de ma commode et sortit une de mes ceintures de cuir. Elle se précipita alors sur moi sans rien dire, mit toutes les couvertures par terre, me coinça avec son genou et sa main gauche à plat ventre sur le matelas, m’enleva mon pantalon et commença à me distribuer sans retenue des coups de ceinture sur les fesses et le haut des cuisses.

Chaque coup m’occasionnait de fortes brulures sur les fesses déjà marquées par le début de ma correction. Ce fut comme une bourrasque d’orage de grêle ; elle n’a pas dû me distribuer beaucoup plus de 5 à 6 coups mais j’ai eu vraiment mal et j’ai ressenti le résultat durant plusieurs jours. Elle s’est arrêtée brusquement et m’a foudroyé du regard.

— Interdiction de sortir de ta chambre durant 8 jours sauf pour aller en classe et, sache que je vérifierai que tu rentres directement et que tu ne bouges plus, pas de téléphone, pas de télévision durant ces 8 jours. Tu feras une dissertation sur ta facilité à injurier les autres. Tu auras aussi à approfondir ta réflexion pour me présenter tes excuses à la fin de ces 8 jours. Un jeûne de 8 jours au pain sec et à l’eau te permettra de réfléchir.

— Le drame ne s’est pas arrêté là car ma mère s’est précipitée de suite chez Cécile, la mère de Gaelle , pour parler avec elle de mon comportement. Je ne sais comment maman a posé le problème puisque je n’avais pas pu m’expliquer mais ma marraine a eu un certain effet pacificateur sur maman. Certes, j’avais mal agi mais il ne fait aucun doute qu’elle s’était montrée très, très sévère avec moi et qu’elle s’en voulait beaucoup car elle avait toujours montré jusqu'à ce jour son opposition aux punitions corporelles. Elle avait toujours considéré que les adultes n'avaient pas à frapper les enfants. Comme beaucoup de personnes elle expliquait le comportement déviant de nombreux jeunes par leur éducation à base de punitions corporelles. Par la suite, j’ai su par Gaelle, qui avait entendu une partie des échanges entre sa mère et maman, que celle-ci était paniquée car elle me voyait devenir comme mon géniteur, géniteur qui n’était pas aussi méconnu d’elle que cela à l’époque, car elle savait qu’il avait fait plusieurs séjours en prison pour escroquerie. Il avait été même défendu par un des avocats de son cabinet.

— Maman est donc revenue au milieu de l’après-midi avec un meilleurs moral mais ce n’est pas pour cela qu’elle diminua mes punitions car si elle était prête à considérer mon larcin avec indulgence, elle n'était pas prête à pardonner mon injure grossière. Et, vers 16h j’ai pris conscience, de ma chambre, que ma marraine, trainant derrière elle Gaelle, avait rejoint notre appartement. Elle venait discuter avec maman et la discussion portait sur qui ? Le couple infernal VALERIE-GAELLE.

— Sophie, je crois important que toi et moi nous analysions à nouveau ce qui s’est passé hier dans la supérette car, certes, Valérie a été prise à voler mais je crois savoir qu’elle n’était pas seule.

— Hier, soir tu es revenue vers 16h 30, Gaelle si je me souviens bien ? Tu es revenue seule ?

— ....

— Réponds, dit sa mère d’une voie peu amène.

— Je suis... revenue avec Valérie.

— Tu as vu la tentative de vol faite par Valérie ?

— Non, je n’ai rien remarqué, j’ai vu simplement qu’elle avait un problème à la caisse et, comme cela s’éternisait, je suis partie sans l’attendre.

— Tu veux faire croire cela à qui, Gaelle ? Valérie a des problèmes et tu l’abandonnes ! cela ne correspond pas aux comportements d’amitiés que vous avez depuis le début de l'année. Sophie, dis à Valérie de venir.

Malgré mon manque d'envie je n'ai pu qu'obéir.

— Valérie, je sais que ta mère t’a corrigée ce matin pour le vol que tu as effectué à la supérette hier soir. Peux-tu me dire exactement ce qui s’est passé.

J’étais dans mes petits souliers, toujours en pyjama, puisque maman m’avait condamnée à rester au lit à la suite des fessées magistrales qu’elle m’avait données, et j’avais des traces de larmes sur les joues avec un certaine difficulté à m’assoir. Je voyais que Gaelle était horrifiée de me voir dans l’état lamentable où j’étais.

— Marraine... Je ne sais que dire... Je ne pus pas continuer car j’éclatais en sanglot en disant : pardonnez-moi... C’est alors que Gaelle est venue me prendre la main et s’est tournée calmement vers nos mères sans baisser la tête.

— J’étais avec Valérie. Nous étions un peu excitées avec le beau temps, la fin de la semaine et les grandes vacances qui arrivaient. Nous nous sommes lancé un défi : voler une petite chose dans la supérette et sortir sans se faire prendre. J’ai pris un stylo et Valérie un paquet de sucettes ; je suis passée en premier sans problème mais Valérie n’a pas eu ma chance.

— Nos deux mères se sont regardées aussi atterrées l’une que l’autre et Sophie a explosé.

— MA FILLE ! LE VOL N’EST PAS UN JEU MAIS UNE ATTEINTE AUX AUTRES ; de plus c’est un comportement nuisible dans la société. ON NE SE LANCE PAS DES DEFIS POUR VOLER ! C’EST INADMISSIBLE ! Nous n’allons pas en dire plus à Mr Philippe mais tu va être punie ici devant Valérie, et comme elle. Baisse ton pantalon et ta culotte.

La pauvre Gaelle n’avait pas commencé à défaire sa ceinture qu’elle s’est retrouvée tirée à plat ventre sur les genoux de sa mère, pantalon mis en tire-bouchon, culotte aux pieds avec sa mère lui distribuant sur les fesses une avalanche de fortes claques. Cela n’a pas duré longtemps mais Gaelle n’a pas pu retenir ses larmes et ses sanglots. La seule aide qu’elle a eu c’est qu’elle m’avait prise par la main et qu’elle avait gardé sa prise et que je me suis retrouvée pleurant, à genoux devant elle, lui tenant ses deux mains avec les miennes. J’avais bien vu que ma Marraine aurait préféré que je n’apporte pas d’aide psychologique à ma copine mais sur un signe de ma mère elle laissa faire.

Cécile, aussi furibarde que Maman, fit relever sa fille et nous nous sommes retrouvées toutes les deux, têtes basses, contre le mur. Il y eut un léger conciliabule entre nos deux mères et un nouveau verdict est tombé sur nos têtes, énoncé par maman.

— Valérie tu vas dans ta chambre ; tu fournis un pyjama à Gaelle qui s’installe dans la chambre d’ami. Vous êtes consignées dans chacune de vos chambres au pain et à l’eau jusqu’à demain soir. Et pour que vous réfléchissiez avant de faire n’importe quoi vous devrez faire une dissertation, Valérie ce sera « Vol et Injures » ; Gaelle ce sera « Vol et Mensonge ». (J’ai oublié de te dire que la mère de Gaelle est prof de Français au Lycée). Vous avez intérêt à prendre cette réflexion au sérieux car elle conditionnera votre semaine future. Allez dans vos chambres respectives et si vous ne voulez pas que nous intervenions à nouveau il n’est pas question de vous entendre même à mi-voix.

J’ai fourni un pyjama à Gaelle et nous sommes parties pleurer chacune dans notre lit.

Le dimanche n’a pas été meilleur pour nous car Pierre , le mari de Cécile, est venu chez nous sur le coup de 10 heures..

— Bonjour Sophie.

— Tu es déjà rentrée de Lyon, Pierre.

— Oui, j’ai choisi de rentrer car je n’avais plus grand chose d’intéressant à écouter à Lyon et, vu le coup de file d'hier soir de Cécile, je pense que ma place était parmi vous. Tu es invitée à la maison et je reste ici pour m’occuper des filles. Comme je dois mettre au propre mes notes prises à Lyon je vais pouvoir les surveiller.

Maman nous a dit alors de sortir de nos chambres. Je dois avouer que la présence de Pierre nous a désagréablement surprise, Gaelle, parce que c’était son père et elle craignait qu’il en rajoute sur sa punition, moi parce que je me trouvais devant une autorité masculine. En fait je ne suis pas restée longtemps devant lui car le stress aidant j’ai été prise de nausées comme il y a un mois ici et j’ai dû allez en urgence m’agenouiller devant la baignoire. C’est là que le père de Gaelle m’a retrouvée en pleurs, ne sachant plus quoi faire avec mes nausées. Il m’a récupérée avec douceur, m’a fait boire de l’eau et m’a amenée dans la salle de séjour. C’est à ce moment-là qu’il nous a tenu un discours très ferme.

— Jeunes filles, ce que vous avez fait est inadmissible et ne peux être accepté par personne. Vous avez été punies par vos mères ; je ne reviendrais pas dessus. Maintenant à vous de faire face aux conséquences sans chercher d’excuses. Vous avez jusqu’à 18h ce soir pour réfléchir sur le travail de réflexion qui vous a été imposé. A 18h nous nous réunirons tous, moi, vos mères et ton frère Thomas, Gaelle pour écouter ce que vous avez à nous dire. J’espère que vos réflexions vous amèneront à nous présentez des excuses reposant sur du sérieux. C’est ce que chacune dira en lisant son écrit qui conditionnera la suite de la semaine. Toi Gaelle tu vas réfléchir dans la cuisine car je ne veux plus te voir jusque ce soir 18h ; toi Valérie tu reste avec moi dans la salle de séjour ; je ne veux plus vous entendre jusqu’à 18h.

Et c‘est ainsi que nous nous sommes retrouvées bloquées en pyjama à faire notre dissertation punitive séparément sur la table de séjour et la table de la cuisine, sous les yeux du père de Gaelle qui, dès qu’il nous voyait musarder, nous obligeait à reprendre notre travail de réflexion. Ce qui nous a le plus marquée c’est qu’il s’est fait une omelette aux lardons avec une salade de frisée à l’ail qu’il a dégustée à midi avec des canettes de bière alors que chacune d’entre nous grignotait un quignon de pain plutôt sec avec des verres d’eau.

Le soir les mères sont revenues avec Thomas et nous nous sommes retrouvées toujours en pyjama à plancher l’une après l’autre devant les parents et le frère de Gaelle. Celle-ci était furax car elle était la grande alors que Thomas était le petit avec deux ans d’âge en moins ; elle acceptait très mal d’être obligée de se repentir de sa bêtise devant son frère ; moi, j’étais surtout gênée par le fait qu’il y avait, certes, Thomas mais il y avait surtout Pierre, le père de Gaelle qui était présent, c’est à dire une autorité masculine. C’est la première fois que je me trouvée confrontée à cela.

Finalement remords et excuses ont été acceptés après une heure de discussion ; nous avons été renvoyées dans nos chambres avec pain sec et carafe d’eau. Les autres ont mangé chez nous et sont repartis à 21h 30. La punition n’a été levée que le lundi à 7h 30 où nous avons été autorisées à avoir un petit-déjeuner léger sans tartine de beurre ou de confiture mais avec des céréales avant de rejoindre le collège. Par la suite, nos parents respectifs ont été assez discrets sur nos méfaits mais nos mères se sont arrangée pour que nous soyons embrigadées dans des actions caritatives, Gaelle aidant sa mère dans l’aide de gestion sociale qu’elle apportait au Secours Catholique et moi aidant maman aux resto du cœur. Elles avaient décider d'occuper nos créneaux de liberté pour nous éviter de faire n’importe quoi!

L'année qui suivit fut assez difficile pour moi car maman avait de la difficulté à me pardonner; dès que je m'écartais un peu de ce que j'avais prévu de faire elle devenait très soupçonneuse et se transformait en enquêtrice de police, elle m'étouffais complètement. Petit à petit, cependant, j'allais retrouver sa confiance.

— Valérie, j’ai l’impression que ta mère n’a pas beaucoup évolué depuis ton enfance ; elle a toujours les mêmes recettes pour ramener de l’ordre dans tes comportements répréhensibles. Pourtant, d’après ce que tu viens de me dire tu n’as pas eu droit à d’autres fessées jusqu’à présent depuis celle dont tu viens de me narrer le déroulement, à moins que tu ne veuilles pas m’en parler.

— Non ce n’est pas cela. Après la magistrale fessée reçue à 11 ans, je me suis méfiée car j’ai été surveillée de très près et elle n’a jamais eu à intervenir de cette façon, non que j’aie été excessivement sage, mais j’essayais d’être un peu plus responsable et de freiner mes mouvements de mauvaises humeurs ; Gaelle, beaucoup plus douce et réfléchie que moi, m’y aidait beaucoup. Il faut dire aussi que j’étais souvent fourrée chez ma marraine où je travaillais d’arrache-pied avec ma copine ; nous étions concurrentes ! Le résultat c’est que nous nous sommes retrouvées avec une mention très bien au bac, avec un avantage certain pour Gaelle qui était meilleure que moi en math. Cependant, comme elle, ou plus souvent avec elle, j’ai passé des weekends, enfermée dans ma chambre à jeûner avec de l'eau et du pain. Il faut dire que nous formions un sacré couple de pestes jusqu'à la troisième et nos mères avaient trouvé cette solution pour ne pas avoir trop à crier après nous. La chambre d’ami de l’appartement a beaucoup servi à Gaelle alors que moi j’étais dans la mienne ; nous y passions de longs et nombreux moments à réfléchir sur nos débordements disciplinaires tout en jeûnant. C’est, peut-être, à cause de cela que j’ai appris à décortiquer toutes les situations les plus acadabrentesques les unes que les autres dans lesquelles nous nous mettions pour trouver des explications et des justifications permettant à nos mères de nous supporter.Malheureusement l’apparition de Pascal en première a eu pour conséquence une certaine accalmie de mes aventures avec Gaelle.

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