Mandrin à la guerre.
On me dit : c'est la guerre,
Pars, quitte tendre mère,
Fratrie, tutti quanti,
Oublie les tous, vous m'entendez,
Fratrie, tutti quanti,
Et tiens bien ce fusil.
On me dit : c'est la vie,
Oublie ta tendre amie,
Demain tu tueras,
Oui, obéis, vous m'entendez,
Demain tu tueras,
Ta mère pleurera.
On me dit : c'est la guerre,
Sang nourrira la terre,
Et la mort te suivra,
Et t'aimera, vous m 'entendez,
Et la mort te suivra,
Prends la, dans tes doux bras.
On me dit : c'est patrie,
Qui sera belle mie,
Défends bien son honneur,
Preux chevalier, vous m'entendez,
Défends bien son honneur,
Bats toi, de tout ton cœur.
On me dit : c'est la haine;
Qui sera belle reine,
Vêtue de rouge sang,
Elle rira, vous m'entendez,
Vêtue de rouge sang,
Et prendra tout son temps.
On me dit : c'est la rage,
Dont tu seras l'otage,
Ne te libérera,
Jamais, jamais, vous m'entendez,
Ne te libérera,
Las,sois sûr de cela !
Et moi, je dis : non, j'aime
Trop la vie, capitaine.
Je refuse l'enfer,
C 'est les autres, vous m'entendez,
Je refuse l'enfer,
Et l 'éternel hiver.
Et moi, je dis :l' amie,
C 'est mieux que la patrie,
Demain, je la rejoins,
Vous m'entendez, vous m'entendez,
Demain, je la rejoins,
Et je suis déjà loin !
Mon nom sera Mandrin,
Voleur de grand chemin.
Tant pis, mon capitaine,
Je vous le dis, vous m'entendez,
Tant pis, mon capitaine,
Je vous laisse ma haine.
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