Prologue
La forêt de Vorogg. Une grande étendue sombre. Toujours plongée dans les ombres, cette dernière ne changeait pas au fil des décennies qui passaient. Toujours identique au jour précédant, à l'année passée, à la décennie oubliée. Là, une ombre s'avançait et progressait lentement dans la végétation de couleur grisâtre. L'entité leva les yeux vers le ciel, elle ne voyait que des nuages, et entendait au loin un grondement sourd qui semblait provenir d'un orage. Derrière son capuchon qui retombait sur une noirceur infinie, ses yeux brillaient d'une lumière rouge éclatante. Elle sentait la magie dans l'air. Ils ne s'étaient donc pas trompés. L'entité espéra rapidement de ne pas tomber sur le gardien, la dernière fois, ce dernier, qui s'était révélé être une femme avait bien failli la tuer. Cependant, elle avait, par sa présence, prouvé que ce qu'elle cherchait se trouvait bien ici. L'entité sentit une douleur vive dans son pied droit, ce dernier ayant heurté un pissenlit violemment. Cependant, comme tout le reste de la flore dans cette partie de la forêt, il était fait d'une pierre presque indestructible. Et, sans aucun doute, si les épines avaient pu tomber des pins, elles auraient pu tuer la malheureuse créature. Malgré la blessure, l'ombre continua d'avancer, ses amples vêtements sombres dans un état déplorable. Elle sentit que la forêt devenait pentue, elle descendait. Elle accéléra le pas. Et soudain, elle émergea dans une clairière. Enfin, il était censé y avoir une clairière, à la place se tenait un gouffre immense, qui semblait ne pas respecter les règles de la perspective, tel une illusion. L'entité ferma ses yeux et s'avança, puis sauta dans la brèche.
Elle reviendrait. De là bas. Elle allait trouver une dimension plus accueillante, dénuée de vie humaine. Cette espèce les persécutait, et, cette ombre avait choisi d'y aller en éclaireur, afin que son seigneur puisse continuer de protéger ses nombreux frères et sœurs. Elle se sentit chuter, l'entité entrouvrit les yeux pour apercevoir quelque chose d'étrange, comme si il y avait une fissure dans l'air. Elle soupira de soulagement, cela devait être le portail. Elle avait hâte de rapporter une bonne nouvelle à ses semblables. Et, heureux de sa mission, le corps de l'entité disparut dans la fissure.
Les peuples errent, en quête d'un espoir trompeur,
Fuyant leur foyer pour des terres promises.
Mais l'accueil se fait sombre, pire que la douleur,
Leur destin se scelle, dans les ombres soumises.
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