Chapitre -18 Les Leechs

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Élise se réveilla brutalement. Elle sentit sous sa main quelque chose de visqueux, et elle entendait un bruit, comme si de l'eau se déversait tout autour d'elle. Pour le moment, elle n'arrivait pas à voir où elle se trouvait, entièrement plongée dans les ténèbres. Puis, petit à petit, elle commença à apercevoir un peu de lumière. Très faible, mais lui permettant de distinguer quelques détails de l'environnement dans lequel elle se trouvait. Elle se trouvait dans une vaste grotte, légèrement éclairée par de la mousse phosphorescente. Les parois de pierre semblaient humides, et à des nombreux endroits sortaient de longues formes acérés. En observant attentivement ces dernières, Élise remarqua qu'il s'agissait d'ossement, certains fossilisés, d'autres non. La fillette se leva avec précaution, le sol étant humide et glissant. Elle eut alors une réaction de surprise. Elle se trouvait au milieu d'une île, entièrement entourée d'eau, et elle arrivait clairement à distinguer des lumières rouges dans cette dernière. Elle commença à s'affoler, respirant rapidement, et sentant ses jambes s'effondrer sous elle. C'est alors qu'elle remarqua, qu'à côté d'elle, également sur l'île, se trouvait une Mantris, à laquelle il manquait plusieurs membres et les ailes. Elle semblait pourtant être encore en vie.

-Kss... Enchant...té...

La jeune fille fixa avec horreur l'être agonisant. Elle pouvait deviner que ce dernier était là depuis longtemps.

-Vous... vous êtes encore vivant ?

-Grch... Si on peut...peut appeler ça vivant... Ces trucs viennent me dévorer un peu plus chaque jour...

-Attendez... Ne parlez pas... Cela risque de vous faire mal !

La Mantris émit un gloussement amusé :

-Gchh Gchh, non, pas tellement... Je suis juste un peu fatiguée...

La fillette détourna le regard, ne supportant plus la vue des blessures profondes.

-Pour tout... te dire... Je pense que je suis ici depuis assez longtemps... Ces choses savent que les Mantris peuvent survivre avec des membres en moins... Et ils préfèrent la chair fraîche... Mais, pour le coup, je pense... Qu'ils viendront pour moi d'abord...

Un souffle d'espoir passa alors dans l'esprit de la fille :

-Attendez... euh... madame ? Mes amis vont peut-être venir ! Le capitaine pourrait rosser n'importe quoi !

-Gch gch, ne pense pas ça, les accès ici sont tous inondés, aucune possibilité... d'arriver ou de partir.

-Non... Ne vous en faites pas... Je sais qu'ils viendront !

La Mantris se lamenta intérieurement de la naïveté de la fillette, puis lui demanda :

-Tu t'appelles comment ? Moi, c'est Greinla... Une ancienne chasseuse de lucioles...

-Élise ! Je suis... euh... une... euh, rien du tout !

La fillette ne voulait pas se décrire ni comme voleuse, ni comme pirate, aucun des deux n'étant tout à fait vrai. Elle changea donc de sujet :

-Dites, c'est quoi, une chasseuse de lucioles ?

-Eh bien...

Ainsi, les deux proies des Leechs firent connaissance, et commencèrent à apprendre à se connaître. Ayant toutes deux oublié la présence des pairs d'yeux qui les observait, depuis les profondeurs de l'eau, attendant patiemment l'heure du repas. Heureuses de leur trouvaille, une petite fille humaine, touchée de la pureté, serait délicieuse, à ne pas en douter.

-Je me demande depuis combien de temps je suis là...

-Gchh, pareille, remarque, je ne comprends pas pourquoi l'on s'inquiète à propos de cela... Vu que l'on ne voit presque pas son avancement dehors, à part à l'aide d'outils... La luminosité du, Gchh-gchh, vide change, mais très peu...

-C'est naturel, non, de s'inquiéter à propos de cela ?

-Oui, peut-être... Mais notre temps est compté... Mais en vrai... Peut-être aurais-tu une chance de survivre...

-Ah bon ?

La fillette se redressa, l'espoir emplissant à nouveau ses yeux...

-Vous pensez que l'on pourrait s'en sortir ?

-Non, moi pas, c'est sûr... Mais, peut-être que toi, tu as une chance...

C'est alors qu'Élise remarqua que la Mantris observait fixement ses cheveux. Comprenant, elle décida de parler exceptionnellement de cela :

-Vous pensez que je suis une possédée ?

-Oui... Désolée pour mon impolitesse... Mais, peut-être qu'un Riftstalker pourrait t'aider à sortir d'ici...

-Dans ce cas... Aucune chance... Je suis juste une fille normale avec la maladie de la pureté...

-Ah bon... dans ce cas, j'espère pour toi que tes amis arriveront à temps...

Quelque chose ne tournait pas rond, et Élise s'en rendit compte :

-Attendez, nous sommes ici depuis longtemps, non ?

-Effectivement... Tu as passée moins de temps éveillée qu'endormie...

-Mais... Oh... Vous pensez que mes amis m'ont abandonnée ?

Lorsque Greinla répondit, sa voix était très basse, presque inaudible :

-Oui... Ou bien, ils se sont perdus dans le labyrinthe que forment ces galeries inondées...

La fillette perdit presque tout espoir, avant d'avoir une idée qui pourrait leur permettre de survivre :

-Vous pensez que l'on pourrait se défendre et en abattre :

-Gchh, non... Quand je me suis réveillée, ils m'avaient déjà arrachée mes ailes... Et mes camarades n'avaient plus d'armes... Dans tous les cas... Ils sont bien plus forts que nous... Ils ont beau être lents sur la terre ferme... ils sont nombreux, et forts. Et si on a le malheur d'aller dans l'eau... Ça serait fini...

C'est alors qu'un bruit retentit, tel un clapotement dans l'eau. Puis, la surface du lac sembla se déformer à divers endroits, comme si des nageoires formant de longues crêtes en fendaient la surface, progressant en ondulant en direction de l'ilot. Lorsque les créatures arrivèrent, elles échappèrent à la surveillance de la fillette, les bord étant trop abruptes. Mais, lorsqu'elles arrivèrent sur la surface plane, là, Élise put enfin les apercevoir, ces fameuses Leechs, et, leur apparence avait de quoi surprendre, surtout la forme de leurs têtes.

En effet, ces dernières arboraient une forme peu commune, elle possédait un crâne trapue, possédant deux excroissances qui cachaient en partie le cou, ressemblant presque à des cornes. Elles semblaient former presque bouclier, protégeant le reste du corps, permettant de ne dévoiler à ses adversaires que de petits yeux fourbes, et une terrible mâchoire. Cette dernière était courte, mais puissante, avec des dents qui semblaient non pas être faites pour couper, mais pour déchirer, pour arracher.

Cette impression de créature sauvage était accentuée par son corps long mais trapu, semblable à celui d'un lézard, ses quatre courtes pattes lui permettant de ramper sur le sol. Et sur son dos en partant de son museau, une rangée épineuse, formant une dorsale qui semblait servir de nageoire grâce à la membrane reliant les épines. Toutes les Leechs étaient de couleurs terne, vertes, grises, avec quelques marques bleutées.

-Qu'est ce que...

Élise avait lâchée cette exclamation sous l'apparence terrifiante des créatures se rapprochant dangereusement d'elle et de Greinla. La Mantris bougea dangereusement dans une démonstration de la peur qu'elle ressentait à cet instant, c'était fini, que ce soit pour elle où pour la fillette, mais, elle ne savait pas pourquoi elle avait la sensation que les Leechs ne dévoreraient qu'elle. Elle émit un long crissement de panique par sa bouche entre ses longs mandibules. L'ancienne voleuse, elle, essaya de faire barrage avec son corps, afin d'essayer de gagner du temps. Ce qui ne servit à rien, elle se fit envoyer en l'air d'un léger coup de queue d'une des Leechs.

-Non, arrêtez, ne la touchez pas, bande de...

Des mots aussi courageux que stupides. Prendre le risque de détourner l'attention de créature affamée sur soi, est, très sûrement un mauvais choix. Mais, Élise eut de la chance, car les créatures ne détournèrent pas leur attention de la Mantris. Et bien que les créatures furent plus longues qu'un homme et que la place manquait, une quinzaine d'entre elles s'attaquèrent à leur repas. Commençant à chacune se disputer un morceau.

Un bruit horrible commença à se faire entendre dans la grotte tel un long crissement d'acier contre la roche, ne s'arrêtant pas. Les Leechs, elles, continuaient leur festin, arrachant des parties de l'exosquelette de la Mantris, arrachant parfois un peu de chaire blanche au passage. Déchiquetant tout se qui passait entre leurs dents acérées.

Une fois la plus grande partie de la carapace arrachée, les créatures aquatiques commencèrent réellement leur festin. Avalant des muscles, dévorant des organes, ou encore savourant de la graisse. Leur somptueux repas dura longtemps. Un moment, le bruit aigu qui sortait d'entre les mandibules de la Mantris s'arrêta,  aussi net et sec. Soit elle était morte, soit elle n'avait plus assez de force, la dernière possibilité était que les gloutons aient touchés de leurs dents les cordes vocales de l'insecte.

Un bruit étrange se fit entendre, comme un bruit de régurgitation. Un odeur empli les alentours, se mêlant à celle des algues et de la mousse. Acide, cette odeur fit ressentir un frisson à la filette, remontant tout le long de sa colonne vertébrale, l'emplissant de froideur et d'horreur. C'était fini. Greinla était morte. Sans aucun doute, c'était fini pour elle. Élise était et demeurait figée. Le souffle court, ses jambes s'étant dérobée sous elle et n'arrivant plus à lui permettre de se relever.  Autour d'elle résonnait toujours les bruits visqueux des Leechs, continuant leur macabre festin. Ces créatures étaient vraiment horribles, de vraies bêtes sauvages, qui étaient prêtes à dévorer leurs proies vivantes.

Une nausée gagna la fillette horrifiée, une goutte d'eau lui tomba sur la cuisse, la faisant baisser les yeux. Assise sur la roche mousseuse et humide, des larmes lui coulaient de long des joues avant de tomber directement sur ses jambes. Élise tremblait de tout son êtres, jambes, bras, main, même sa respiration... Elle essaya rapidement de se reprendre, mais ses muscles, comme paralysés, refusaient toujours de lui répondre.

Un grand craquement attira l'attention de la jeune fille, qui releva la tête, comme par réflexe, voyant malheureusement une scène atroce. Les leechs s'écartaient doucement de l'emplacement où se trouvait encore Greinla quelques instants plus tôt, toute la chaire avait disparue, il ne restait d'elle, qu'à quelques endroit, des éclat de squelette externe. Et entre les mâchoires de l'un des amphibiens dépassait encore un morceau de mandibules qui disparut rapidement, écrasé entre les dents de la créature. Élise se prépara rapidement à mourir, ce devait être son tour maintenant. Elle ferma les yeux, s'attendant à sentir des crocs aiguiser déchirer sa peau. Mais rien n'en fut. Elle resta ainsi un certain temps, puis s'autorisa à entre ouvrir ses paupières.

Les Leechs ne l'avaient même pas regardés, et s'en retournaient, tranquillement, retournant dans l'eau du lac, repues. Leurs écailles laissèrent apercevoir un dernier reflet de la mousse phosphorescente, avant de disparaitre dans l'eau, très silencieusement, abandonnant la petite fille à elle même, sur l'ilot. Et bientôt, il fut impossible de distinguer leurs figures dans les profondeurs, laissant le silence reprendre son droit, de temps en temps troublé par une goutte d'eau tombant du plafond.

Élise attendait depuis un moment qui lui avait semblé durer une éternité. La peur ne s'étant pas dissipée, bien au contraire. Chaque membre de la fillette était figé, comme congelé, mais pas par le froid. Peut être que si elle faisait le moindre bruit, les Leechs reviendraient, s'attaquant à elle cette fois. Allongée en boule, la gamine serra ses bras autour des ses jambes, contre lesquelles elle calait sa tête. Essayant de rester calme, elle ne bougeait pas. Ne parlait pas. Ne hurlait pas. Mais tremblante de peur, essayant d'être le plus invisible que possible.

Et, piégée, là, elle sentit quelque chose revenir. Comme lorsqu'elle était à Westia. La notion du temps, qui semblait s'étirer. Qui s'étirait d'une manière insupportable, prêt à la faire sombrer dans la folie. Percevoir le temps, percevoir quoi, en fin de compte ? Impossible de mesurer quelque chose qui n'existe pas, qui n'est qu'une chimère. A Westia, des chiffres était inscrits sur un rouleau, qui pivotait régulièrement pour afficher la date. Suivant la luminosité qui ne changeait que très peu, le ciel violet prenant une teinte légèrement plus rosée le jour. Quoiqu'il en soit, pour la fillette, chaque instant qui passait était plus horrible que le précédant. La laissant se torturer, imaginant les Leechs sortants de l'eau, grimpant sur la petite île où elle était bloquée, puis déchirant sa chaire. Un nouveau frisson traversa Élise à cette pensée désagréable.

La jeune fille se sentait oppressée, comme si les parois de la grotte se rapprochaient en permanence d'elle. Cette sensation, alourdie pas la phosphorescence changeante de la fine mousse présente sur les murs de la grottes, faisant évoluer les ombres. L'humidité du lieu mêlée à la peur rendait la respiration de la gamine laborieuse. L'air lourd, mais froid. La fillette détourna ses yeux bleux du plafond pour observer l'eau. Toujours aussi calme, les légers remous à peine perceptibles. Elle eut soudain une idée : Et si elle se laissait tomber dans l'eau pour se noyer, elle ne souffrirai pas... Non... Mauvaise idée. Elle devait vivre.

Elle se recroquevilla encore plus. L'envie de pleurer remonta. Elle aurait bien aimé discuter avec quelqu'un, n'importe qui. Cette solitude rendait l'attente inutile encore plus horrible et terrifiante. Lentement, la fatigue commença à peser sur elle. Ses paupières devenaient lourdes, malgré la terreur qui la rongeait. Elle ne pouvait pas dormir. Pas ici, pas maintenant. Mais son corps épuisé ne lui laissait pas le choix. Elle lutta, lutta encore, mais elle sentait l'engourdissement la gagner peu à peu.

Du temps passa encore. Tellement long et oppressant. Élise ne savait plus si elle était éveillée ou simplement en train de rêver. Sa tête lui semblait lourde, son esprit englué dans la peur et la fatigue. Puis, elle entendit un bruit indistinct. Comme si quelque chose venait d'émerger de l'eau, elle devait rêver... Où bien les Leechs revenaient. Elle entrouvrit les yeux, pour scruter la surface de l'eau. Elle se rendit rapidement compte que quelque chose d'étrange s'était produit. Comme si quelque chose d'impossible était sorti de l'eau, sa surface déformée par des remous plus grands qu'auparavant. Cependant, le silence retomba rapidement. Pour se remettre à durer. Pourtant, elle était sûre d'avoir vu quelque chose. Elle devait délirer. Cela devait être à cause de la soif. Elle n'osait plus bouger, et, ses lèvres, malgré l'humidité ambiante, s'étaient vites asséchées. Un nouveau frisson parcouru l'échine de la fillette. Elle avait peur. Elle était en train d'halluciner. Elle ne pourrait être sûr que d'une chose maintenant. De la souffrance lorsque les Leechs viendraient la dévorer, la déchirer, l'engloutir... Une larme coula le long de la joue droite de le jeune fille. Elle comprit alors qu'elle commençait à pleurer. 

Mais, d'un coup, elle se sentit étrange. C'était comme si quelqu'un avait déposée une couverture sur elle. Cependant, elle ne voyait aucun changement autour d'elle, mais sentait pourtant un chaleur réconfortante. Et si...

-Pa... Papa...? C'...est toi ?

Aucune réponse. Bien sûr, cela ne pouvait pas être autrement. Elle ne pouvait pas être aidée par un mort. Elle laissa son regard dériver vers le plafond. Mais soudain, elle aperçut quelque chose. Une zone d'ombre s'était formée à un endroit, mais c'était comme si quelque chose était collé à la roche, car aucun reflet ne provenait de la phosphorescence qui aurait dû se refléter dans l'humidité de la roche. Et si... les Leechs pouvaient grimper au murs afin de l'attraper par surprise ? Paniquée, elle observa rapidement tout le plafond de la grotte, cependant, elle ne remarqua pas de différence notable, outre cette zone étrange.

Cependant, il n'y eut aucun autre changement dans les moments qui suivirent, ni après. Et, petit à petit, cette zone ombragée sortit de l'esprit de la fillette, qui, malgré la douce chaleur qui venait de s'enrouler autour d'elle, recommençait à avoir peur des Leechs. Toutefois, la fatigue était toujours présente, et de plus en plus pesante. Et, bientôt, la jeune fille s'endormit, sombrant profondément dans un sommeil sans rêve, ce qui fut heureux, lui évitant des cauchemars.


Un clapotement dans l'eau réveilla Elise, très vite suivi par la démultiplication de ce bruit étrange. Comme si l'eau était endormie, et sous la présence de plusieurs dizaine de Leechs, s'était éveillée. La fillette tenta de se lever le plus vite qu'elle le pouvait, devant s'y reprendre à plusieurs reprises. Mais, pendant ce temps, les créatures aquatiques avaient émergées par grands groupes, et commençaient à se rapprocher dangereusement, leurs mâchoires hérissés de dents claquant dans tout les sens, montrant leur excitation. Bestiales, rampant à l'aide de leur petites pattes, les Leechs avançaient le plus vite qu'elles le pouvaient, ayant hâte de commencer leur festin. Une petite fillette, qui semblait délicieuse, avec de la chair bien tendre et appétissante. Le problème était la petite taille de leur proie, il n'y aurait pas de quoi toutes les nourrir, cela irait aux plus rapides.

Puis, le moment sonna, quand, toutes en même temps, les Leechs bondirent sur la gamine apeurée. Elle ferma les yeux, ses larmes formant des ruisseaux sur son visage. Puis, au moment où elle s'attendait à sentir une douleur cuisante, elle perçut d'abord une grande lumière, à travers ses paupières fermées, très rapidement suivie par un vague de chaleur froide. Est-ce possible une chaleur froide ? C'était la première fois qu'elle s'y retrouvait confrontée. Puis, elle entendit un bruit semblable à un vent violent mêlé au tonnerre, vite suivi de multiple gloussement et grands bruits d'éclaboussures. Poussée par la curiosité, elle entrouvrit les yeux.

Les Leechs qui s'était trop avancée vers elle semblaient avoir étés catapultés dans l'eau, par une force étrange. Autour de la fillette tournait comme un nuage clair bleuté, qui rappelait vaguement quelque chose à Élise. Et cela se déplaçait, allant assez vite pour faire reculer et blesser les créatures aquatiques. Puis, une boule qui semblait également faite de nuages apparut dans les hauteurs de la grotte, avant de s'écraser violemment sur un groupe d'amphibiens, créant une nouvelle explosion, comme cela qui avait eu lieu quelques instants plus tôt.

Élise leva les yeux vers la sources des attaques qui menaçaient les Leechs, dans la zone d'ombre qui s'était formée auparavant. Là se tenait Barry, flottant habilement dans les aires, concentrant sa magie afin d'envoyer une nouvelle attaque. Remarquant que la fillette l'avait remarqué, il se laissa tomber. Elle s'attendit à le voir sombrer dans l'eau, mais ce dernier atterrit juste, formant de légères ondulations à la surface, puis il se déplaça, marchant sur la surface censée être liquide de laquelle tentaient d'émerger des Leechs, très vite envoyées en l'air.

Lorsque le maire arriva sur l'îlot, il fit un sourire sombre.

-Eh bien, deuxième fois que je revient ici ! Pas de très bon souvenirs ! Bon au moins, tu est quasi sauve pour le moment. Tu peux te lever ?

La fillette haussa la tête, mais, malgré ses efforts, ses jambes n'arrivaient pas à la soutenir.

-Mince ! Bon, je vais te prendre sur mon dos ! Quand je te le dirais, tu retiendras ta respiration, ok ?

Élise acquiesça, tandis que l'homme vêtu de bleu la prenait sur son dos. Elle s'accrocha précautionneusement, afin que Barry ait toujours une main libre afin de pouvoir lancer des sorts. Mais, en même temps, la surface de l'eau se déchira une nouvelle fois, laissant apparaitre une Leech bien plus massive que les autres. Le maire de Pas-Pontcharra remarqua sa présence et se figea.

-Merde, il est arrivé plus tôt que prévu, lui...

La nouvelle créature arrivée un museau bien plus long que les autres, et un corps avec de nombreux grands appendices pointus. La dernière grande différence concernait sa couleur, qui, au lieu d'être dans les teintes verdâtres semblait être constitué de flammes, à cause des écailles allant du jaune au ventre jusqu'au rouge au bout de ses grosses épines. Lorsque la créature ouvrit sa bouche pour pousser un grand cri, la fillette aperçut également une rangée de dents acérées, toutes bien droites avec un aspect tranchant. D'un coup, Barry mit un genou au sol.

-Et mince... D'entrée de jeu...

Élise regarda son sauveur d'un air inquiet :

-Que... se passe t-il ?

-Il à déjà utilisé son pouvoir, ça ne pouvait pas tomber plus mal... Je vais devoir me dépêcher de nous sortir de là...

Mais la créature en face d'eux fit un léger tressaut, laissant son ventre frapper le sol, créant une onde de choc assez puissante pour dissiper la magie de Barry, avant de s'avancer dangereusement. Le Maire répliqua en envoyant une nouvelle vague d'énergie bleuté, éclairant la grotte au passage. Cependant, la créature en face n'avait pas bougé, utilisant son poids et ses pattes pour s'ancrer dans le sol, et ne pas subir l'effet de recul. L'homme profita que son adversaire soit immobile pour reculer rapidement, avant de crier :

-Retiens ta respiration ! Maintenant !

Puis, il plongea dans le lac entourant l'îlot. La fillette sentit soudain le froid mordant de l'eau sur sa peau, ses vêtements se gorgeant également, et elle eut un peu plus difficile à s'accrocher au cou de Barry, qui commençait à nager énergiquement, utilisant sa magie pour progresser bien plus rapidement. Cependant, il n'était pas dans son milieu, contrairement aux Leechs, qui étaient bien plus agiles dans l'eau que sur terres, avançant légèrement plus vite que le maire. Bien qu'en temps normal, la fillette n'arrivait pas à ouvrir les yeux sous l'eau, cette fois, elle arrivait à entrouvrir ces derniers, afin de repérer un minimum les créatures. C'est alors qu'elle sentit une sensation étrange, comme si elle avait tellement faim que son estomac essayait de la dévorer de l'intérieur, et, au même instant, elle sentit que l'air commençait à lui manquer.

Barry s'était engouffré dans un siphon, et faisait de son mieux pour se dépêcher, commençant lui aussi à sentir l'oxygène manquer. Il sentit sa manche gauche se déchirer à cause d'un morceau de roche pointu, mais ne ralentit pas pour autant. Puis, d'un coup, il émergea de l'eau, volant en l'air. Le maire et la fillette s'écrasèrent sur un sol humide d'une seconde grotte, où l'eau leur montait seulement jusqu'aux chevilles, mais où l'air était présent. L'homme inspira fort, puis commença à courir, Élise toujours sur son dos. Mais d'un coup, la faim qui l'avait touchée plus tôt s'accrut encore plus. Il prit le risque de regarder derrière lui pour voir la Leech couleurs flammes. Décidément, c'était elle qui donnait le plus de problème. Cela voulait dire qu'elle utilisait le pouvoir de son éclat. Un gros problème en conséquence, Barry ne sachant pas comment en annuler les effets, à moins de s'éloigner assez. C'est alors qu'il se remarqua comme la fillette transpirait. Elle avait été touchée aussi.

-Par les anges... Et cette fois, pas de vampires pour me sauver...

Il remarqua alors le nouveau siphon, il avait failli le louper, ce qui aurait été embêtant. Il plongea dedans, criant juste avant à Élise de retenir sa respiration. Il savait qu'il en avait pour peu de temps, l'équivalent de quelques minutes, en fait. Barry devait donc l'éloigner le plus vite possible de la Leech Alpha, en espérant qu'elle soit seule. D'après ce qu'il savait il y avait trois types de Leechs : Les normales, les alpha, et la Meneuse. Il lui semblait qu'il n'y en avait que trois alpha la dernière fois qu'il était venu, selon les dires de ses sauveurs, mais ce nombre pouvait bien avoir changé. Au moins, cette fois, les Leechs n'avaient pas mis leur proie dans la tanière. Car face à la Meneuse, même Barry ne ferait pas long feu, et il le savait bien.

Il émergea dans une nouvelle grotte inondée au trois quart, le forçant de continuer la nage. Il se rapprocha rapidement d'un endroit où il pouvait sortir de l'eau, mais, juste avant, il sentit une douleur cuisante dans la cuisse droite, avant de sentir la sensation de faim empirer. Barry arriva juste à se libérer de la gueule de l'amphibien, et d'émerger, avant de s'effondrer au sol. Il se releva rapidement, faisant face à la Leech alpha, vite suivie par ses semblables plus faibles. Le maire regarda rapidement la fillette, se rendant compte qu'elle était inconsciente. Il en profita pour l'allonger par terre pour faire face à ses adversaires. Il forma dans ses mains une boule d'énergie qu'il envoya sur le groupe d'amphibien, les catapultant en arrières. Puis, il remarqua que la Leech alpha commençait à emmètre de drôle de grognement qui se transformèrent vite en mots de langue anciennes, que Barry ne comprenait que partiellement, qu'il interpréta comme :

-Chef... Famine... Éclat... Retour... Immortels....Bannir... Toi...

Cela restait assez vague, mais Barry avait compris l'essentiel. La Leech voulait dire que lui, le « chef des humains » devait souffrir de l'effet de l'éclat sauvage, et qu'il n'aurait dû jamais revenir, étant banni depuis que les vampires l'avaient sauvé. C'était clair. Les amphibiens voulaient sa peau car cela faisait la deuxième fois qu'il revenait, et tentait de s'échapper.

Les Leech s'élancèrent ensemble sur l'homme qui fit un sourire mauvais avant d'utiliser sa magie contre eux tout en déclarant ce qui semblait être une incantation :

-Ô âmes égarées, agenouillez-vous sans détour,
Je prends vos destins sous mon règne froid et lourd.
Votre monde est à moi, non pour vous asservir,
Mais pour tracer la voie que vous ne sauriez fuir.
Les cieux déchaînés porteront ma sentence,
Sous ma force implacable, naîtra la délivrance.
Le chaos obéira, transformant tout pour moi...
  Sous mon regard glacé.

Et d'un coup, toutes les Leechs tombèrent au sol, et du sang commença à couler à certains points entre leurs écailles. Toutes étaient presque hors état de nuire, sauf l'alpha, qui, elle continuait de s'approcher du maire, l'air bien décider à le déchirer. Mais juste avant, le mage fit un grand sourire, ramassa Élise et fit volte face, commençant à s'éloigner. Mais juste avant de faire un deuxième pas, il se figea, puis se tourna, son sourire ayant disparu. Puis il reprit la parole :

-Tout ce que vous voulez c'est nous étouffer, nous déchirer, nous étriper, dans la sauce nous tremper, guidés par votre instinct, cependant, vous profitez juste de ma gentillesse pour tenter de nous tuer ? Vous êtes aussi pitoyables qu'ingrats ! Surtout après tout ce que j'ai fait pour vous !

La Leech alpha, n'écoutant pas, tenta d'éliminer rapidement son adversaire, prenant d'un coup une vitesse incroyable, tentant d'encorner Barry à l'aide de l'un de ses piques qui semblait former une corne. Cependant, le mage fit un pas sur le côté, concentra de l'énergie dans sa main libre, et profitant le fait que son adversaire était en l'air, ayant sauté pour l'atteindre, l'envoya valser d'un sort violent. La Leech s'écrasa contre un mur, et un grand craquement sinistre eut résonné. Plusieurs vertèbres et piques s'étaient brisés sous la puissance du choc. La créature glissa dans l'eau, dans laquelle elle poussa un cri puissant, assommant presque le maire sous sa force.

Juste après, de nombreux remous apparurent à la surface de l'eau, et des dizaines d'autres Leechs, dont deux alpha émergèrent, venus assister leur camarade blessé, mais pas encore hors combat. À cause des nouveaux venus, Barry repris sa course, s'éloignant le plus rapidement possible, sentant toujours, profitant que la blessure de son adversaire ait stoppé l'effet de famine dont il souffrait jusqu'à présent. Il regretta rapidement d'avoir utilisé un sort interdit pour stopper ses adversaires et dit des choses si dures. Mais bon... tant pis, il n'allait pas revenir ici dans tous les cas. Du moins, il l'espérait... Malheureusement, rien n'était figé... Il avait appris qu'ici, dans ce monde, tout pouvait basculer rapidement, et que rien n'était fixé. Il avait même vu le cas d'un changement discret du passé. Décidément, il n'arriverait donc jamais à découvrir tout les secrets de ce monde en reconstruction.


Zoya arriva en courant aux contrées de cadavres, elle avait insisté pour accompagner le Capitaine, mais ce dernier ne l'avait pas attendu. Ils étaient tout deux en train de se boire un verre lorsque l'homme aux cheveux écarlates avait fait une drôle de tête, et avait déclaré :

-Il est arrivé quelque chose à Soul et à Élise ! Je vais aux contrées !

Puis, il était parti en courant. Suivi de près par la femme au début, il avait vite pris de l'avance, jusqu'à disparaître du champ de vision de cette dernière. Puis, elle avait rencontré Soul qui revenait en courant et qui lui annonça qu'Élise s'était faite emportée par les Leech et que Barry était allé l'aider. Ainsi, la femme et l'ombre couraient ensemble en direction du point où la fillette avait disparu.

-Cela fait longtemps qu'elle s'est faite emportée ?

-Malheureusement oui, et longtemps que Barry à disparu !

C'est alors que deux silhouettes apparurent, l'une d'elles déclarant :

-Plus si longtemps ! Je suis de retour !

Barry était de retour, en sale état. Sa veste habituelle déchirée à plusieurs endroits, il boitait légèrement, mais sans plus, et ses joues semblaient creusées, comme s'il n'avait plus mangé depuis longtemps. À sa droite se tenait le capitaine qui portait Élise, qui elle, semblait dans un état plus grave, en effet, elle semblait squelettique, et de grosses cernes étaient apparues en dessous de ses yeux fermés, mais elle respirait encore.

-Barry ! Élise ! Que s'est-il passé ? Pourquoi vous rentrez dans cet état ?

La femme s'attendait à les voir blessés, mais à cause de morsure où griffures, mais sûrement pas les voir arrivés aussi amaigris. Elle ignorait les effets que l'éclat des Leechs pouvait avoir sur les humains.

-Oh, rien de grave, juste un problème lié à un maléfice mais pas besoin de t'inquiéter ! Quant à Élise, elle devrait vite s'en remettre, mais ça s'est joué à peu qu'on meurent de faim tous les deux!

Le Capitaine déclara alors :

-En tout cas, on te doit une sacrée chandelle ! Sans toi, on serait sûrement arrivés trop tard !

-Oh oh ! Ne dis pas ça, moi aussi j'aurais été mal si tu n'étais pas arrivé à ce moment-là ! N'empêche, je m'y attendais pas, au coup du rocher ! C'était magnifique !

-Ben quoi ? C'était normal de lancer ce caillou, sans ça, ils auraient pu nous suivre ! C'est plutôt toi ! Tu t'es bien amélioré en magie, en seize ans !

-Encore heureux ! Enfin, je suis loin d'atteindre le niveau de l'Archemage !

-Oh, le maire de Pas-Pontcharra fait son modeste ?

-Hi hi, ce n'est rien de plus que la vérité la plus simple ! Tu penses que Lumdorf pourrait nous faire un bon ragoût ce soir ? J'ai la dalle !

L'homme aux cheveux rouges rigola une fois de plus :

-Normal, t'as vu tous les sorts que t'as lancé ! Boum ! Paf ! Vroush ! Magnifique !

Et ainsi, le groupe continua de rentrer en plaisantant, content que l'issue de l'évènement soit aussi bonne. En effet, c'était la deuxième fois en seize ans que des personnes arrivaient à ressortir vivant du repaire des Leech, et les deux fois, Barry faisait partie des survivants.


-Donc, cette lettre te convient ?

Barry s'était adressé à Élise, toujours couchée. Il tenait dans ses mains une lettre qu'il venait d'écrire, à la demande de la fillette, et qu'il devait remettre à quelques personnes.

-Oui, merci encore pour tout, Monsieur Barry...

-Oh ! Mais je t'ai déjà dit combien de fois que tu pouvais juste m'appeler Barry ! Juste, je demanderais à tes amis un service, si cela ne te dérange pas !

-Hein ? Un service ?

-Ouais, une mission secrète, poster une lettre à ma place !

-Bah si c'est que ça, ça ira, je pense !

-J'ai également demandé au capitaine de le faire, car ce message est d'une importance capitale !

Barry sortit un peu plus tard de la chambre de la fillette, content d'avoir pu l'aider une fois de plus. Il partait aujourd'hui, après tout, sa femme était toujours enceinte, et il voulait être à ses côtés. Ainsi, il salua tous les pirates habitants la hutte, puis partit, sautant de nénuphars en nénuphars, en chantonnant un air joyeux.

Klarion était en train de boire un jus en provenance des terres brisées dans un bistrot lorsque deux silhouettes familières entrèrent.

-Monsieur Klarion, monsieur Klarion !

-Oh, Mirk, Elsea ! Comment allez-vous ?

-Bien... Monsieur Klarion !

Le frère et sa sœur étaient essoufflés, comme s'ils avaient couru longtemps. Ils devaient sûrement avoir quelque chose d'important à demander.

-Que se passe t-il ? Vous me cherchiez ?

Elsea commença :

-Oui... Hum... Il y a...

Son frère finit sa phrase :

-Y a Monsieur Serit qui te demande à ton magasin, il a attrapé un rodeur qui veut te voir, toi et la vieille Bertha, il dit qu'il a un message de la plus haute importance !

-Mais... il est...

-Trop bizarre ! Il a les cheveux bleus ! Et puis, il a une tenue bleue qui semble trop cher, Serit pense que c'est un bourgeois !

-Bien, je vous suis. Bertha est déjà là-bas ?

-Oui... Mais l'homme veut attendre que vous soyez là...

-Mmmm...

Arrivé au magasin, Klarion poussa la porte, faisant sonner son carillon. Plusieurs malfrats l'attendaient, et avaient saucissonné l'étranger avant de le suspendre. Ce dernier semblait de plutôt bonne humeur, ce qui contrastait avec la situation dans laquelle il était. Lorsqu'il vit Klarion, il déclara :

-C'est donc vous, Klarion ! Ah ouais, je vous imaginais pas aussi grands, enfin, remarquez, c'est normal pour un Kliffhanger !

-Que nous voulez nous ? Et qui êtes-vous ?

L'homme suspendu sembla hésiter, avant de répondre :

-Eh bien, ce que je vous veux, c'est vous remettre un message, puis, vous demandez un service, quant à qui je suis... Je suis un gentil messager !

Serit, qui était présent, s'énerva :

-Sale bourge ! Arrête de te foutre de nous !

L'homme le regarda, puis rigola !

-Le p'tit Serit ? Moi je te trouve plutôt grand ! Enfin, remarque, on fait quasi la même taille ! T'as l'air aussi énervé que Shein me l'a dit ! C'est un test ?

Le jeune homme fut surpris de sa réponse :

-Shein ? Le gamin qui est parti avec... Attendez... Vous connaissez Élise ?

Un espoir s'était allumé dans ses yeux. Mais l'homme prisonnier répondit :

-Nope !

D'un coup, le dos de Serit s'affaissa. Puis son interlocuteur repris le sourire :

-Nan, je plaisante ! Bien sûr que je la connais ! C'est elle qui m'envoie ! J'ai moi-même écrit le message qu'elle m'a dictée ! Apparemment, elle ne sait pas écrire ! Ça m'étonne ! Une gamine aussi intelligente qu'elle !

Il fit une pose. Puis fit un grand sourire.

-Et pour répondre réellement à votre question de tout à l'heure, je me nomme Barry. Et accessoirement, je suis le maire actuel de Pas-Pontcharra, même si cela fait un bon mois et demi que je n'aie plus mis les pieds dans la mairie !

Tous les malfrats eurent une mine étonnée, même Klarion, qui déclara :

-Il dit vrai, le gamin qui a accompagné Élise à parlé de lui, vous pouvez le détacher !

-Pas besoin, c'est déjà fait !

En effet, le mage s'éleva de quelques centimètres, pendant que la corde qui le retenait tombait au sol. Puis, il se posa avant de dire :

-Je vais donc procéder à la lecture du message, alors : « Chers amis, ici Élise, je vais...

Lorsque Barry eut fini, le marchand insista pour l'inviter à diner, ce que l'homme accepta. Et pendant le repas, il en profita pour demander au marchand s'il pouvait poster une lettre pour lui.

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